Société

7 femmes inspirantes qui nous tirent vers le haut

Elles ont gravi les échelons et accédé à des postes convoités. Certaines ont hésité, d’autres se sont butées à des préjugés, mais toutes ont saisi les occasions. Le plafond de verre ? Elles le regardent maintenant de haut. Voici sept femmes qui nous inspirent.

Annick Guérard

Photo : Bénédicte Brocart

Annick Guérard

Elle a pris les commandes de Transat en pleine crise sanitaire. Cette ingénieure de formation a bon espoir de relancer le transporteur vers de nouveaux sommets.

On le sait, la COVID-19 a paralysé l’industrie aérienne. Les avions de passagers ont été cloués au sol. Les pilotes, les agents de bord comme tous les travailleurs du transport aérien se sont vu imposer un long congé forcé. Annick Guérard, qui a accédé au poste de présidente et cheffe de la direction de Transat en juin 2021, admet que cette période a été très éprouvante. « Ce n’était pas facile de voir l’impact qu’avait la pandémie sur nos employés et leur famille », dit-elle.

Cette femme de 50 ans, mère de deux adolescentes, n’a toutefois jamais baissé les bras. « Je suis demeurée optimiste. Il y a toujours des solutions aux problèmes. »

Ayant fait son entrée chez Air Transat en 2002, elle a occupé au fil des ans de nombreux postes de direction et a géré plusieurs crises, qui sont le lot de ce secteur économique : l’après-11 septembre, le SRAS, la crise financière de 2008, les ouragans, les volcans… « Dans le milieu, nous avons les nerfs solides. Nous sommes préparés au pire ! » s’exclame la PDG.

Cette longue expérience lui a donné les outils nécessaires pour réussir la plus importante mission de sa carrière : sauver Transat du naufrage, tout en essayant de maintenir la motivation et l’engagement des troupes. « Je devais tout mettre en œuvre pour qu’on ne perde pas nos employés, car ce sont eux qui ont fait l’entreprise », souligne-t-elle.

Annick Guérard a enfin pu voir la lumière au bout de la piste en août dernier. Transat a repris ses activités à petite échelle – il faudra des années avant que le transporteur ne retrouve son panache d’avant la pandémie. « Après cette crise, je vais pouvoir dire qu’il n’y a rien d’insurmontable dans la vie ! » lance-t-elle, tout sourire.

Elle a bien hâte de se remettre à voyager, sur les ailes d’Air Transat. « Surtout pour voir mes équipes à l’œuvre », dit-elle. Difficile de dissocier la PDG de la femme, même en vacances ! « J’aime concilier travail et loisir. Je suis pleinement engagée dans ma compagnie et j’aime ça comme ça », conclut cette passionnée. [S. D.]

Manon Brouillette

Photo : Monic Richard

Manon Brouillette

L’ex-PDG de Vidéotron occupe maintenant un poste de prestige dans une multinationale établie aux États-Unis.

Depuis juillet 2021, Manon Brouillette fait partie des happy few qui, parmi les gens d’affaires du Québec, ont accédé à des postes très convoités sur la planète. Elle dirige le groupe consommation de Verizon, deuxième entreprise de télécommunications en importance aux États-Unis. Six mois à peine après sa nomination, elle prenait déjà du galon : elle est passée de  vice-PDG du groupe à PDG, le 1er janvier 2022.

« Pour vous donner une idée de l’ampleur du poste, ma seule division génère 90 milliards de revenus annuellement, contre 3,5 milliards pour l’ensemble de Vidéotron », dit la Trifluvienne installée à New York. De quoi donner le vertige ? « Un peu oui, mais en réalité, malgré une différence de taille, les enjeux stratégiques sont les mêmes », assure la femme d’affaires de 53 ans.

Ce poste de haut niveau est l’aboutissement d’un long parcours. Diplômée en communication et marketing de l’Université Laval, Manon Brouillette entre chez Vidéotron en 2004. Elle gravit tous les échelons jusqu’à devenir PDG en 2013. Six ans plus tard, elle secoue le milieu québécois des affaires en annonçant qu’elle quitte l’entreprise. « Je voulais sortir de ma zone de confort. Faire place à de nouvelles idées », explique la gestionnaire.

Pendant ce hiatus de deux ans, Manon Brouillette travaille avec des fonds d’investissement et siège à de nombreux conseils d’administration. « Ces expériences complémentaires m’ont permis d’accéder à mon poste actuel. »

La recette de son succès ? « Honnêtement, je ne sais pas », répond-elle, candide. Elle prend un moment de réflexion. « C’est peut-être une question de leadership. Dans ma jeunesse, je gagnais toujours le trophée pour l’esprit d’équipe dans les sports. Ça m’insultait. Je croyais qu’on me donnait ces prix parce que je n’étais pas assez bonne. Ce n’est que plus tard que j’ai compris que j’étais une rassembleuse. »

Bien qu’elle bosse fort, Manon Brouillette tient à mentionner que sa vie ne tourne pas qu’autour du travail. « J’aime les soirées avec mon amoureux, le cinéma, la lecture. » Et elle a une passion dévorante : la course à pied. « Tous les jours, à 17 h 30 pile, je vais courir de 8 à 10 km le long de la rivière Hudson. Je dis aux gens que je me sauve du bureau ! » plaisante-t-elle. La verra-t-on un jour sur la ligne de départ d’un marathon ? « Oh que non ! Au travail, il faut toujours être performante, battre la concurrence. Pour cette raison, j’évacue toute idée de compétition dans ma vie personnelle. Sinon, je me connais : si je m’inscrivais à un marathon, je voudrais le gagner ! » rigole-t-elle. [S. D.]

Farah Alibay

Photo : Rachael Porter

Farah Alibay

Titulaire d’un doctorat en ingénierie spatiale du célèbre Massachusetts Institute of Technology, la Québécoise de 32 ans a visé haut et s’est rendue encore plus loin : elle a rejoint le firmament des scientifiques de la NASA qui pilotent la mission Mars 2020.

Ses pensées sont sur Mars, mais son corps, lui, se trouve bel et bien sur Terre, au Jet Propulsion Laboratory, un centre de recherche spatiale affilié à la NASA. Cheveux noirs et framboise, Farah Alibay est assise à son bureau de Pasadena, en Californie, tout sourire devant la caméra. En arrière-plan, sur des étagères, des maquettes de robots articulés ressemblent à Perseverance, l’astromobile qu’elle pilote chaque jour à distance depuis qu’elle l’a fait se poser sur Mars en février 2021.

« J’adore ce que je fais, je vis mon rêve à chaque seconde !» s’exclame l’ingénieure quand on lui demande comment se déroule la mission. Perseverance s’apprête à prélever sa première parcelle de sol martien. D’ici la fin des années 2020, une vingtaine de ces échantillons seront rapportés sur Terre. Ils permettront peut-être de savoir si la planète rouge a déjà accueilli la vie.

Farah a toujours été fascinée par l’espace. Son enfance à Joliette, dans les années 1990, est bercée par les films Star Wars et la série Star Trek. À 16ans, elle songe déjà à une carrière d’ingénieure en aérospatiale, mais une conseillère d’orientation la met en garde : « C’est un métier dominé par les hommes. Es-tu sûre que tu vas être capable ? »

« Mon fort caractère m’a permis de surmonter les obstacles. Toutes les filles n’ont pas cette ténacité, observe-t-elle. Alors j’en fais mon mandat : encourager les femmes à trouver leur place et montrer l’importance d’avoir des équipes mixtes. »

Durant ses études universitaires en aérospatiale puis en ingénierie spatiale, les filles représentaient moins du quart des étudiants. Aujourd’hui, à la NASA, ce chiffre frôle le tiers. « On va dans la bonne direction ! » lance-t-elle, fière.

La trentenaire aux origines malgaches se réjouit d’avoir fait de sa différence une force. « Il n’y a pas deux Farah avec des cheveux rouges et un accent bizarre à la NASA. Quand je travaille bien, les gens se souviennent de moi », dit-elle d’un ton amusé.

Son profil atypique lui permet aussi d’attirer l’attention des médias, qui lui donnent une tribune pour parler de son expérience. « La conquête de Mars et la recherche d’un vaccin [contre la COVID-19] ont relancé l’intérêt de la population pour la science, constate-t-elle. J’espère que ça encouragera les jeunes à aller dans ce domaine. J’ai hâte de voir ce qu’ils vont accomplir ! »

Et du côté des étoiles ? « J’ai toujours le rêve de devenir astronaute, alors je continue de poser ma candidature chaque fois que le Canada en recrute », confie l’exploratrice, qui nourrit l’espoir de visiter l’espace un jour. [C. M.]

Eunice Belidor

Photo : Charlène Daguin

Eunice Bélidor

Dans un milieu artistique encore trop peu ouvert à la diversité, Eunice Bélidor a été la première femme de couleur à occuper chacun des postes importants qui lui ont été confiés. Elle prend à cœur son rôle de précurseure.

La nouvelle conservatrice du Musée des beaux-arts de Montréal s’étonne encore quand un journaliste lui réclame une entrevue. Assise en tailleur sur le sofa de son loft lumineux du quartier Mile End, à Montréal, elle se prête au jeu avec enthousiasme.

« J’espère que mon parcours aidera la jeune génération à croire que tout est possible, car quand j’étais jeune, les seuls Noirs que je voyais au musée étaient les gardiens de sécurité », confie-t-elle.

Née à Montréal de parents haïtiens, la petite fille du quartier Saint-Michel est depuis toujours attirée par les arts visuels. Mais les adultes autour d’elle la découragent d’embrasser une carrière artistique. « On me disait que je devais plutôt étudier en psychologie, se rappelle-t-elle. Je l’ai envisagé en me disant qu’ainsi, je pourrais aider les jeunes à suivre leurs intuitions. J’ai changé plusieurs fois de programmes d’études, mais quand j’ai enfin choisi les arts, je n’ai plus jamais douté. »

Se consacrant à sa passion, elle décroche un baccalauréat en histoire de l’art de l’Université Concordia, puis une maîtrise à l’Université York, à Toronto, où elle obtient aussi un diplôme d’études supérieures en muséologie.

De retour au Québec, Eunice s’emploie à garnir son CV. Coordonnatrice à la programmation de la galerie Articule, autrice pour la revue d’art actuel Espace, directrice de la galerie FOFA de l’Université Concordia… Ces expériences forgent sa vision de l’art : éclectique et diversifiée. « Je veux donner une voix à des artistes de tous horizons, y compris les créateurs racisés et queers », dit la jeune femme de 34 ans.

Au printemps dernier, lorsque le Musée des beaux-arts lui offre le poste de conservatrice, elle s’accorde quelques jours de réflexion. « Je n’avais jamais travaillé dans un musée, je n’ai pas de doctorat, je pensais que je n’étais pas la bonne personne. » Mais l’occasion ne se présentera pas deux fois, alors elle fonce.

Sous sa responsabilité : la collection d’art contemporain québécois et canadien (de 1945 à nos jours). Un beau terrain de jeu pour cette curieuse insatiable, passionnée par les courants d’art qui reflètent les enjeux sociaux de notre époque. Elle s’occupe de la mise en valeur de la collection et de la programmation des expositions. Chose certaine, sa contribution ne passera pas inaperçue! [C. M.]

Photo : La Presse Canadienne

Kahsennenhawe Sky-Deer

Cheveux courts, yeux de braise, cette Mohawk de 41 ans est déterminée à bâtir des ponts entre sa communauté et le reste du Québec. Elle fait de la réconciliation sa priorité.

Première femme élue à la tête du conseil de bande de Kahnawake, en juillet dernier, Kahsennenhawe Sky-Deer est fière de montrer qu’une femme peut accéder au poste le plus haut placé. Au Québec, il y a seulement six autres femmes cheffes de leur communauté. « Dans notre société matriarcale, c’étaient les grands-mères qui choisissaient les chefs, autrefois. Il est temps qu’on reprenne la place qu’on occupait », dit celle qui siégeait déjà au conseil depuis 12 ans, en tant que responsable du patrimoine.

Enfant, elle souhaite devenir médecin pour soigner les gens de sa réserve. « J’ai quand même réalisé mon rêve d’être au service de ma communauté », dit la grande cheffe en jetant un regard attendri sur un groupe de jeunes qui s’amusent près des bureaux du Conseil mohawk.

Au primaire, elle fait partie des toutes premières cohortes de l’école Karonhianόnhnha, où l’enseignement n’est prodigué qu’en kanyen’kéha, la langue ancestrale, jusqu’en 4e année. Elle y apprend l’histoire de son peuple, sa culture et ses rites, ce qui fait naître en elle un grand sentiment d’appartenance. « Cette éducation a bâti mon identité pour toujours», souligne-t-elle.

Les générations précédentes n’ont pas eu cette chance. Plus loin dans la réserve, des centaines de chaussures d’enfants alignées sur les marches de l’église en hommage aux victimes des pensionnats autochtones en sont un cruel rappel.

Au début des années 2000, la jeune femme intègre l’équipe de football féminin de la University of Central Florida, aux États-Unis, où elle obtient un baccalauréat en psychologie. Elle revient par la suite vivre à Kahnawake pour se rapprocher des siens et de sa compagne. Kahsennenhawe Sky-Deer s’estime chanceuse d’avoir pu découvrir le monde extérieur à la réserve et ouvrir son esprit tout en sachant « qui elle est ».

« Mon parcours prouve qu’on peut trouver un équilibre entre tradition et modernité. Je veux montrer aux miens que c’est correct d’évoluer. Même si notre culture n’est pas restée aussi forte que nous l’aurions souhaité, cela ne nous a pas empêchés de préserver nos racines », affirme-t-elle. Sa tenue contemporaine jumelée aux mocassins dont elle est chaussée illustrent d’ailleurs ses propos.

Les blessures de Kahnawake sont vives, elle le sait. Elle a fait de la réconciliation l’un de ses mandats. Et cette réconciliation doit commencer au sein même de la réserve. « Notre peuple a été opprimé pendant 500 ans et certaines personnes reportent leur colère sur leur entourage, déplore-t-elle. Je veux restaurer la confiance et la solidarité afin qu’on trouve une façon d’avancer tous ensemble. »

Elle souhaite aussi bâtir des ponts avec le reste du pays, qu’elle désigne en montrant Montréal au loin, de l’autre côté du fleuve. « Nous ne sommes ni québécois ni canadiens. Nous sommes une vieille nation avec sa propre culture. Je ferai en sorte que les gens apprennent à nous connaître et que la façon dont nous souhaitons vivre soit respectée », promet la grande cheffe. [C. M.]

Photo : Microcrédit Montréal

Indu Krishnamurthy

Depuis 15 ans, cette bonne fée permet à des Québécois d’exaucer leurs rêves. Ayant elle-même rencontré des obstacles à son arrivée au pays, elle veut aider les gens à se sortir de la précarité.

Cette Indienne d’origine et Québécoise d’adoption dirige Microcrédit Montréal, une agence de développement économique qui consent des prêts allant jusqu’à 15000 $ à ceux et celles que les banques refusent de soutenir.

« En aidant les gens à réaliser leur projet professionnel, on leur permet, à eux et à leur famille, de s’intégrer à la société», explique Indu Krishnamurthy, rencontrée dans les bureaux de l’organisme, à Montréal. Depuis 15 ans, cette bonne fée permet à des Québécois d’exaucer leurs rêves. Ayant elle-même rencontré des obstacles à son arrivée au pays, elle veut aider les gens à se sortir de la précarité.

La quinquagénaire résume son parcours de vie avec une grande modestie. Mais il en fallait, de l’audace, pour quitter son Inde natale à 18 ans et suivre son mari médecin au Royaume-Uni. Là-bas, elle obtient un baccalauréat en mathématiques et une agrégation de comptable tout en élevant ses deux enfants. Le jour où son époux est muté dans la métropole, elle comprend qu’elle devra encore une fois rebâtir sa vie.

À son arrivée au Québec, la jeune comptable ne trouve pas d’emploi à la hauteur de ses qualifications. Elle réalise en outre que les examens d’agrément, l’obtention d’équivalences ou l’achat de matériel pour entreprendre une carrière dans un nouveau pays sont un obstacle pour de nombreux immigrants.

Elle finit par décrocher un poste d’agente de service à la clientèle dans une banque montréalaise. « Mais je cherchais à avoir un impact social », dit-elle. Puis, c’est la révélation. En 2006, l’économiste bangladais Muhammad Yunus – surnommé le banquier des pauvres – reçoit le prix Nobel de la paix pour sa lutte contre la pauvreté grâce au microcrédit. « Ça m’a beaucoup inspirée », se rappelle-t-elle.

La même année, elle devient bénévole à Microcrédit Montréal. Elle fait son chemin et parvient à obtenir un poste d’analyste financière, avant de succéder en 2017 à sa directrice partie à la retraite.

Depuis 30 ans, l’organisme a aidé plus de 10 000 personnes à concrétiser leur projet. «Un prêt financier est à double tranchant. Ça peut donner un coup de pouce, mais il y a un risque de s’enfoncer dans la pauvreté, dit-elle. Alors nous accompagnons nos clients pour maximiser leurs chances de réussite. » Résultat : 99 % d’entre eux parviennent à rembourser leur prêt, preuve tangible d’une formule gagnante.

En mars 2021, le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale a accordé une enveloppe de 2 millions de dollars à Microcrédit Montréal. « On a du capital à prêter, j’espère que les gens vont entendre parler de nous et venir frapper à notre porte », conclut Indu Krishnamurthy, qui souhaite continuer à démocratiser le microcrédit. [C. M.]

Janie Beique

Photo : Fonds de solidarité FTQ

Janie Béïque

Elle est devenue en juin 2021 la première femme PDG du Fonds de solidarité FTQ, une institution québécoise qui gère des actifs de 15 milliards de dollars.

Janie Béïque a pris la direction du Fonds FTQ au moment où l’ouragan COVID-19 balayait tout sur son passage. On pourrait donc croire qu’elle a hérité d’un édifice en ruines. Pas du tout. « Bien que la crise sanitaire n’ait pas été de tout repos, ç’a été l’occasion pour nous d’être créatifs. En nous serrant les coudes, je crois que nous avons très bien accompli notre mission d’aider les entreprises québécoises à garder la tête hors de l’eau », soutient-elle.

En plus de donner un coup de pouce aux entreprises d’ici, elle se réjouit que son statut de femme à la tête d’une grande organisation serve d’exemple. « Je l’ai vu sur les comptes Facebook de mes enfants. Mon ascension au poste de PDG inspire d’autres femmes à poursuivre leurs rêves et c’est tant mieux. La société a besoin de plus de femmes dans des postes clés, notamment en finance, où elles sont sous-représentées », dit la quinquagénaire.

Avocate, Janie Béïque pratique le droit commercial pendant quelques années avant de se joindre au Fonds de solidarité au tournant des années 2000. Engagée à titre de vice-présidente aux affaires juridiques, elle entreprend un parcours qui la hissera au sommet. « Dans ce poste, j’étais exposée à toutes les facettes de l’organisation. J’ai touché aux secteurs des mines, des terres agricoles, des découpes de viandes…» énumère-t-elle.

Lorsque ses supérieurs lui demandent de passer du côté de l’investissement, elle hésite. « Ça m’a pris beaucoup de courage pour changer de secteur. J’avais peur de me planter », admet cette sportive qui adore sauter sur la glace, le temps d’un match de hockey amical.

Son parcours en droit commercial l’a aidée à voir plus clair dans le monde de l’investissement. « Si on veut conclure une transaction gagnant-gagnant, on doit connaître la personne de l’autre côté de la table. C’est ainsi que j’ai appris à bâtir des transactions profitables pour tous », explique cette stratège aguerrie.

En plus de ses obligations envers les 700 000 actionnaires du Fonds, la PDG tient à jouer un rôle social plus actif. « Pendant le confinement, j’ai été témoin de violence conjugale dans mon entourage. Je veux m’engager dans cette cause dans les années à venir. Il me reste à déterminer comment. » À suivre. [S. D.]


Cet article est paru dans notre numéro de novembre/décembre.
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