Photo: Reitmans
«Il m’arrive encore parfois de souhaiter être différente, de ne pas apprécier mon corps. Ça arrive même aux meilleures! Mais je me secoue un peu et je m’en sors. On ne peut pas se sentir Wouah! tous les matins, mais chaque jour est une étape dans le long parcours de la confiance en soi. Il faut cultiver son estime de soi à chaque pas qu’on fait sur cette route.»
«J’ai été mannequin de 17 à 21 ans, mais je n’étais pas pour autant bien dans ma peau. Je n’ai jamais fitté nulle part, toujours trop grande, avec les oreilles décollées. La confiance est venue avec le temps. Je m’accepte de plus en plus telle que je suis, et j’ai réalisé que ma différence était ma richesse. Je crois que le milieu de la mode s’ouvre enfin à cette idée, qu’il y a un momentum autour de la diversité ces temps-ci, et j’espère que ça deviendra la norme.»
«Ça peut sembler étrange venant d’une femme qui gagne sa vie avec le maquillage, mais je crois qu’on s’inquiète beaucoup trop de notre apparence. Il faut se valoriser autrement que par notre look. Et puis, quand on se met belle, ce n’est pas toujours pour les bonnes raisons. On le fait pour les hommes ou bien pour avoir des commentaires positifs d’autres femmes, alors qu’on devrait le faire uniquement pour nous-même.»
«Avant, je tirais beaucoup de fierté de mon apparence, de mon corps. Maintenant que je suis à la fin de la trentaine et que j’ai eu des enfants, j’ai dû m’adapter. Ça m’a pris du temps à accepter ma cicatrice de césarienne. J’ai aussi dû me forcer à être moins dure envers moi-même, à cesser de me critiquer. Je ne voulais pas que mes enfants aient ce genre de comportement: je devais leur donner l’exemple pour qu’ils arrivent à être bien dans leur peau.»
«Avoir 52 ans ne fait pas de moi une vieille femme, avec un style classique ou ennuyeux. Je peux porter ce que je veux. Quant à mes cheveux gris, plusieurs personnes ont essayé de me convaincre de les teindre, puisque j’ai commencé à grisonner alors que je n’avais que 28 ans, mais je n’ai jamais voulu. Je les trouve uniques et ils font partie de ce que je suis. En plus, maintenant, c’est devenu à la mode!»
«J’ai été élevée par des parents qui faisaient à leur tête et ne se souciaient absolument pas de ce que les autres pensaient, alors j’ai toujours apprécié d’être unique, différente. Pour moi, il n’y a pas de règle ou de faux pas en mode. La seule chose à ne pas faire, c’est s’habiller pour plaire aux autres. J’ai l’impression que les médias commencent à diverger du modèle unique, mais qu’il y a encore une tendance à vouloir nous coller des étiquettes. On est la curvy ou la maigrelette. Il y a plus de moules qu’avant, mais il faudrait carrément en sortir.»
«À 13 ans, j’ai été opérée pour une scoliose sévère. Avoir une grande cicatrice à cet âge aurait pu ruiner ma confiance. Il m’a fallu du temps et beaucoup d’efforts, mais j’ai appris à l’aimer, et même à la célébrer. Je la vois maintenant comme un symbole de force. J’ai même porté une robe avec un dos complètement dégagé à mon mariage cet été.»
«Notre apparence influence notre état d’esprit général et peut nous aider à nous sentir à la hauteur. Mais ça ne suffit pas. La confiance doit venir de l’intérieur. J’ai tellement essayé de me conformer et j’ai cherché longtemps avant de trouver qui j’étais. Depuis quelques années, j’ai commencé à être moi et je me sens beaucoup mieux.»
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Après des études en chant classique au Conservatoire de musique de Québec, Andréanne Moreau a complété son baccalauréat en journalisme à l'Université du Québec à Montréal (UQÀM) et est devenue journaliste dans les hebdos locaux de TC Média, sur l'île de Montréal. C'est là qu'elle s'est fait remarquer pour ses portraits et ses reportages près du style du magazine et a été recrutée par Châtelaine. Pendant trois ans, elle y a couvert l'actualité féministe mondiale dans la section Planète Femmes, la santé et l'activité physique. Elle a également réalisé quelques longs reportages, notamment au sujet de la grossophobie médicale, de la libido et de l'anatomie féminine. Andréanne met maintenant sa plume au service de l'Orchestre Métropolitain et de son chef d'orchestre Yannick Nézet-Séguin, pour qui elle est conseillère en communications et relations publiques.
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