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Société

Claudette Dion, plus que la sœur de…

C’est l’heure des bilans pour la chaleureuse Claudette Dion, qui relate, dans sa biographie, des épisodes du destin hors norme de la plus célèbre famille de Charlemagne.
Claudette Dion, plus que la sœur de… Crédit: Richard Gauthier/Les Éditions La Presse

Il faut être vraiment de mauvaise foi pour résister au charme débonnaire de Claudette Dion. Quand je l’ai rencontrée à la cafétéria de TVA alors qu’elle sortait d’une énième entrevue pour promouvoir La sœur de…, un récit biographique tout juste paru aux Éditions La Presse, la pimpante marraine de l’illustre Céline m’a accueillie en m’offrant une partie de son club sandwich, et s’est étouffée de rire en évoquant certains moments de son parcours singulier. Comme la fois où, dans la même semaine, elle s’est produite en spectacle au Camping Ste-Madeleine, le long de l’autoroute 20… avant de s’envoler pour Paris, où elle chantait Piaf à l’Olympia. «Quand Michel Girouard a raconté ça dans une chronique, je l’ai trouvée bonne… Il avait tellement raison!»

Il n’y a pas l’ombre du début d’une graine de prétention chez la sexagénaire – d’ailleurs elle admet candidement qu’on ne lui aurait jamais proposé de publier un livre, signé par le portraitiste Jean-Yves Girard, collaborateur de Châtelaine, n’eût été son lien familial avec une star planétaire. Et, franchement, son ego n’en souffre pas.

Elle sait pertinemment que son nom attire surtout ceux qui sont curieux de sa sœur.

«Quand les gens m’abordent, c’est souvent pour me demander comment va Céline. Il y en a même qui demandent à me toucher, en se disant qu’au moins, ils auront pu approcher sa soeur! Je trouve ça surtout dommage pour eux. Il me semble que leur vie doit être plate!»

Tout de même, avec sept albums à son actif, Claudette n’aurait-elle pas rêvé de Grammy Awards sur le manteau de sa cheminée, elle aussi? «Contrairement à ce que les gens pensent – dont certains membres de ma famille –, je n’ai jamais rêvé d’être à la place de Céline. J’aime chanter, mais ce n’est pas viscéral, mon épanouissement n’en dépend pas.»

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Pour le reste, sa trajectoire est surtout une collection d’expériences disparates, découvre-t-on à la lecture de son livre: puéricultrice à l’époque révolue des crèches, animatrice et chroniqueuse télé – Devine qui vient dîner, Deux filles le matin, Le mec à dames –, hôtesse dans un Nickels (plus tard, elle en possèdera un à Terrebonne), participante à une émission de télé-réalité en France – La Ferme Célébrités 3 –, directrice générale de la Fondation Maman Dion, conceptrice de spectacles, coauteure d’un livre de recettes de conserves, porte-parole du centre de soins palliatifs La Maison Adhémar-Dion… Ne cherchez pas le fil conducteur, il n’y en a pas.

«Moi, quand il y a un défi à relever, et que je m’en sens capable – pas question d’avoir l’air poche et de faire rire de moi, quand même! –, j’y vais jusqu’au bout, dit-elle. Tant pis si ça ne lève pas: j’aurai participé honnêtement, avec mon cœur. Le reste, on s’en fout.»

Dans sa bio, elle révèle pour la première fois avoir mangé de la misère quand elle a décidé de quitter son mari dans les années 1990, après 22 ans de mariage. « J’étais à la recherche d’un confort intérieur que j’avais plus. Être bien avec soi, être contente de se lever le matin, ça vaut bien plus qu’une grosse maison décorée de tapis de Turquie. » N'empêche qu'elle s'est retrouvée pauvre aux «cinq cents près», avec quatre enfants à sa charge. Assez pour cogner à la porte de l’aide sociale quand Hydro a menacé de lui couper l’électricité. Elle était déjà connue à l’époque et le fonctionnaire qui l’a reçue n’en revenait pas. «Mais quand j’ai vendu ma maison, j’ai remis à l’État tout l’argent qui m’avait été donné – j’ai fait un chèque de 7 000 $ !»

Ce qui l’amène à crever un mythe persistant: ce n’est pas parce que la fortune de Céline s’élèverait, selon le magazine Forbes, à 545 millions de dollars, que sa nombreuse fratrie roule sur l’or. «Personne n’est riche dans la famille.»

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Bien sûr, Céline les gâte. Croisières en cadeau, chaussures haute couture, Noëls grandioses… «Certaines années, il y avait des poches remplies de jouets pour chacun des enfants, une équipe de techniciens qui mettaient en scène l’arrivée du père Noël avec ses rennes… On capotait, on se serait crus à Disney!» N’empêche qu’il n’est plus question de prendre la benjamine pour un guichet automatique, comme c’était le cas il y a 25 ans – à l’époque cette dernière s’en était ouverte en entrevue à Lise Payette, constatant tristement que c’était la seule raison pour laquelle on lui passait un coup de fil désormais.

Il faut dire que richesse et célébrité extrêmes changent à jamais le visage d’une famille. Certains le vivent très bien, comme Claudette, mais d’autres «n’y prennent pas de plaisir», admet-elle. «Il y en a même qui ont adopté le nom de famille de leur conjoint pour ne jamais se faire reconnaître, ça les stresse trop.» C’est que la renommée de Céline dépasse l’entendement: ses fans les plus accros, les Red Heads, connaissent par cœur les noms de ses 14 frères et sœurs, qu’ils récitent en boucle lorsque ces derniers assistent à des événements publics. «C’est malade!»

Mais ce n’est pas le plus pénible. «On a énormément de demandes pour de l’argent. Parfois même des menaces, du genre “Moé tabarnak, j’ai assez acheté de CD de Céline, elle me doit bien ça!”»

Un jour, une femme armée s’est même présentée au Nickels que gérait Claudette, en disant qu’elle était son dernier recours et qu’elle allait se tirer devant tout le monde si elle ne l’aidait pas à se sortir du pétrin.

Malgré tout, Claudette ne cèderait pas sa place: «Nomme-moi quelqu’un qui ne voudrait pas être sa sœur… Je n’en connais pas.» Aussi répond-elle présente chaque fois que Céline a besoin d’elle. Elle a déjà remis une série de spectacles – et son mari Serge, pris un congé sans solde – pour courir s’occuper des enfants de la star à Las Vegas pendant plusieurs mois. «Elle préfère que ce soit un proche qui en prenne soin. Elle peut se payer n’importe quoi dans la vie, mais cette sécurité-là, ça n’a pas de prix. Quant à moi, je me sentais chanceuse d’être choisie, et dans l’obligation de dire oui.»

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D’autant que ces moments lui permettent de renouer avec sa «p’tite sœur», celle d’avant le jet privé et les robes à 25 000 $. Car la famille, c’est du sérieux pour Claudette – pas mal plus que la gloire et les paillettes. «Mon plus grand rêve serait d’acheter un domaine pour qu’on soit toujours ensemble, toute la gang, et qu’on ne se perde jamais. Je suis une ennuyeuse!»

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Claudette Dion sera au Salon du livre de Montréal pour des dédicaces samedi le 18 et dimanche le 19 novembre. Elle sera aussi en tournée promo à Ottawa le 21 novembre, à Sherbrooke le 23 novembre ainsi qu'à Trois-Rivières le 27 novembre. 

Salon du livre 

Claudette Dion, plus que la sœur de…

Les rois mongols, Nicole Bélanger, Éditions Québec Amérique, 2017

Premières phrases: «Tout cela s’est passé à une époque pas si lointaine qu’on a appelée la Révolution tranquille. C’était tellement tranquille qu’on ne s’est pas aperçus tout de suite qu’il y avait une révolution.»

Mon appréciation: Inspirée par les événements d’octobre 1970, Manon, ado rebelle, veut absolument éviter qu’elle et son petit frère Mimi, qu’elle adore, soient séparés et envoyés dans des familles d’accueil. Pour y arriver, elle est prête à tout, même à enlever une vieille femme qui leur servira à la fois de grand-mère et d’otage. Une œuvre forte, poignante, pleine de misère, mais aussi de tendresse, où l’espoir point, malgré tout. À lire. Nathalie Elliott

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Claudette Dion, plus que la sœur de…

Un jour je te dirai tout, Brigitte Haentjens, Les Éditions du Boréal, 2017

Premières phrases: «Quand je ferme les yeux, une photographie apparaît, embusquée derrière mes paupières. Je la chasse. L’image resurgit, tremble puis s’anime, se resserre progressivement, permettant à présent de distinguer le moindre détail.»

Mon appréciation: Un homme. Une femme. On sait peu de choses sur eux. À part qu’elle est plus jeune que lui. Olav et Élisa se rencontrent sur une place publique dans une ville sans nom – est-ce sur la côte est américaine ou dans une cité européenne? On ne sait trop. Qu’importe, on les suit dans une première nuit torride, puis sur la route où ils s’arrêtent ici et là pour se désirer, se caresser, s’aimer. Une passion fulgurante dans un récit d’une grande sensualité qui fait la part belle aux mots justes (sans être crus). La metteure en scène Brigitte Haentjens a déjà écrit un essai et un recueil de poésie. Voilà un roman qui sera sans doute le premier d’une longue série. C’est ce qu’on se souhaite.

Johanne Lauzon

Claudette Dion, plus que la sœur de…

Ma mère avait raison, Alexandre Jardin, Éditions Grasset et Fasquelle, 2017

Premières phrases: «Dans le mouvement de la vie, chacun évite le mur de ses peurs. Toi, tu l’as toujours défoncé avec joie, indiscipline et délicatesse.»

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Mon appréciation: Voici une lettre d’amour, très personnelle, d’un garçon, maintenant auteur à succès, à sa mère. Jardin décrit une enfance auprès de gens passionnés et marginaux. Sa mère exigeait de ses enfants, ses maris et ses amants – souvent rassemblés dans la même maison – de vivre à l’encontre de la normalité. Le prix de cette exigence a été différent pour chacun, mais aucun n’est resté sans marques. Alexandre aime sa mère et l’admire. Mais il a aussi souffert. C’est la tension entre son amour pour sa mère et l’incongruité du style de vie de celle-ci qui rend le livre intéressant. L’auteur nous invite dans un monde tout à fait unique et pas toujours sain. «Sincèrement, maman, fallait-il laisser un enfant au contact de cet intellectuel-là?» Un livre qui fait réfléchir. Ann Ross

Claudette Dion, plus que la sœur de…

L’heure mauve, Michèle Ouimet, Les Éditions du Boréal, 2017

Première phrase: «Jacqueline descend du taxi et prend sa valise que le chauffeur lui tend, celle qui l’a accompagnée dans ses voyages autour du monde.»

Mon appréciation: À 73 ans, Jacqueline emménage dans un 2 ½ à 5000 $ par mois à la résidence Bel Âge d’Outremont. Son anticonformisme, ses allures brouillonnes et sa verve parsemée de sacres bien sentis ne cadreront pas tout à fait avec la clientèle de l’endroit. Cette ancienne journaliste de terrain montera aux barricades pour dénoncer une injustice. Elle créera Le Flambeau, le journal des résidents du Bel Âge. À la une, son éditorial sera coiffé du titre «L’apartheid au temps des vieux». 

J’ai bien aimé aller à la rencontre de Jacqueline Laflamme au pays des marchettes et de la mémoire qui flanche. À travers les courts chapitres de ce roman, nous apprenons beaucoup du présent et du passé de chacun des protagonistes.

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On entend souvent dire que vieillir est un privilège, mais on oublie facilement que mourir est une fatalité. Ma mère de 90 ans vit présentement en résidence, à un étage d’«atteints». J’ai trouvé la description de cette réalité très juste quoique très dure. Pierre Durand

Claudette Dion, plus que la sœur de…

Faire œuvre utile, Émilie Perreault, Les Éditions Cardinal, 2017

Premières phrases: «Je m’occupe de la chronique culturelle dans une émission de radio d’actualité. Je jouis d’une tribune extraordinaire pour parler d’art à des gens qui autrement ne seraient peut-être pas intéressés par le sujet.»

Mon appréciation: La chroniqueuse culturelle Émilie Perreault a recueilli les témoignages de personnes qui ont réussi à passer à travers un moment difficile de leur vie grâce à une œuvre. Elle a aussi récolté les commentaires des artistes qui font œuvre utile avec leurs créations, parfois sans le savoir. Faire œuvre utile raconte des histoires bouleversantes qui m’ont émue aux larmes. On est tous touchés à un moment ou à un autre par des œuvres, mais il est impressionnant de constater à quel point elles peuvent changer des vies. Magnifiquement mis en pages, le livre est une œuvre d’art en soi. Marie-Pier Gagnon

Claudette Dion, plus que la sœur de…

À la conquête du clan, Mélanie Couture, Les Éditions de l’Homme, 2017

Première phrase: «Contrairement à ce que ma voisine pincée et ses six chats pensent, ce n’est pas parce que j’ai eu de nombreux amants que n’importe quel homme peut entrer dans mon lit, tirer ma chevillette et me faire choir la bobinette.»

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Mon appréciation: Je connais Mélanie Couture l’humoriste (et ancienne sexologue), et je suis ravie de la découvrir en tant qu’auteure. Sympathique et accessible, son franc-parler grivois se transpose bien à l’écrit. Son héroïne, Charlie, lui ressemble beaucoup à mon sens. Sa quête pour trouver LE partenaire de vie et fonder une famille – son clan — ne se fait pas en criant «ovulation!»… En prime, le récit est ponctué de petites, moyennes et grandes parenthèses remplies de gros bon sens qui font le plus grand bien à lire. J’ai bien rigolé et je vais assurément lire le premier tome, 21 amants – même si je n’ai pas lu les deux ouvrages dans l’ordre, j’ai compris et apprécié le deuxième quand même, il faut me donner un peu de crédit… Marie-Ève Gagné

Claudette Dion, plus que la sœur de…

Palawan, Caroline Vu, Les Éditions de la Pleine Lune, 2017

Première phrase: «Personne ne savait comment la guerre avait commencé, mais tous, nous avons vu à la télévision comment elle s’est terminée.»

Mon appréciation: L’histoire de cette enfant vietnamienne qui quitte son pays après la guerre m’a profondément touchée. Elle m’a fait découvrir plusieurs contrées à travers ses yeux. Je me suis attachée aux personnages colorés et originaux. J’ai suivi avec impatience sa recherche pour retrouver sa famille. J’ai même versé quelques larmes à la fin, tellement le dénouement m’a bouleversée.

En lisant ce livre, j’ai découvert une culture que je ne connaissais pas, des parfums exotiques, des coutumes inhabituelles et des événements historiques ignobles. Ce qui a éveillé en moi un intérêt pour l’histoire du Vietnam. Imelda Jeuris

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Claudette Dion, plus que la sœur de…

Pourquoi les filles ont mal au ventre?, Lucile de Pesloüan, illustré par Geneviève Darling, Éditions de l’Isatis, 2017

Première phrase: «Les filles ont mal au ventre parce que le sexisme affecte tout le monde, tous les jours, de façon évidente, subtile, simple ou complexe.»

Mon appréciation: Pourquoi le lire? Parce que le titre accrocheur résonne tout au long des pages. Et parce que ce livre illustré nous fait réfléchir à notre quotidien de femmes et au sexisme banalisé qui se dresse si souvent sur notre route. Une belle introduction au féminisme pour tous les ados, filles et garçons. Johanne Lauzon

Claudette Dion, plus que la sœur de…

Moustache, Pierre Gagnon, Druide, 2017

Première phrase: «Un bouquin. Sur ma mère. Pour ceux des librairies? Ceux des cafés? Pour moi d’abord.»

Mon appréciation: En une suite de petits tableaux impressionnistes, un fils raconte sa mère, ses souvenirs d’elle, leur solitude à tous deux. C’est un livre qui va droit au cœur, avec un minimum de mots, concentrés de vérité et de tendresse. Moustache, c’est elle, abénaquise et femme de ménage dans l’école que son fils fréquente. C’est le quolibet que lui ont donné les enfants. Une histoire de la vie ordinaire, triste et bouleversante, comme un hommage en retard. Céline Fortier

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Mes 25 ans aux USA – Et puis Trump a été élu, Richard Hétu, Les Éditions La Presse, 2017

Première phrase: «En marchant vers les bureaux new-yorkais de Radio-Canada en ce matin ensoleillé du 8 novembre 2016, j’essaie une autre fois de répondre à la question qui me taraude depuis des semaines: quel verdict électoral correspondra le mieux, ce soir, aux événements à la fois historiques, imprévisibles, voire invraisemblables, dont j’ai été témoin depuis que je vis aux États-Unis?»

Mon appréciation: Attentats d’Oklahoma City, de Columbine, procès en destitution de Bill Clinton, imbroglio électoral de 2000 et, bien entendu, victoire de Donald Trump: Richard Hétu a été témoin des événements les plus troublants, improbables, déchirants de l’histoire récente des États-Unis. De ces expériences professionnelles naît un récit extrêmement personnel, dans lequel le journaliste aborde le racisme et la xénophobie dont il a été victime pour faire la lumière sur une Amérique divisée. Je l’ai lu d’une seule traite, et le relierai. Alice Méthot

Claudette Dion, plus que la sœur de…

Le temps des seigneurs, Dan Bigras, Éditions Québec Amérique, 2017

Premières phrases: «Je cours, paniqué. J’ai encore été piégé par ma mère. À moins d’un miracle, mon père va me tuer à soir. Le même style d’arnaque que d’habitude. J’ai beau courir, l’horizon s’éloigne et l’enfer approche à grandes claques, avec un verre de vin dans une main.»

Mon appréciation: Avec sa plume de poète écorché et des expressions imagées qui ravissent l’âme, Dan nous livre le récit à la fois dur et tendre de ses combats intérieurs, familiaux et sociaux. «C’est comme écrire tout un livre juste pour tourner la page», résume-t-il. Touchant et criant de vérité. Julie Anctil

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