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Les femmes apprécient moins le retour au travail en présentiel que les hommes. Et pour cause : 64 % d’entre elles s’estiment encore plus responsables des tâches ménagères et de l’éducation des enfants que leur partenaire, selon Statistique Canada. Beaucoup voient les longues journées au bureau et le temps pour s’y rendre comme une contrainte.
Cette répartition inéquitable des tâches ne date pas d’hier, mais la pandémie l’a mise en lumière. En travaillant à la maison, bien des Québécois ont dû se retrousser les manches. Ils sont désormais plus nombreux à s’occuper de la lessive (de 8 % à 16 %) et des repas (de 15 % à 30 %). Mais la majorité de la charge incombe toujours aux femmes. « Le télétravail a facilité la conciliation travail-famille, mais celle-ci est restée très genrée », confirme Sophie Mathieu, sociologue et spécialiste principale des programmes à l’Institut Vanier de la famille, un organisme de recherche sur les familles canadiennes.
Une évolution positive pour les femmes est possible, selon elle, à condition que les mesures de conciliation s’appliquent aussi aux hommes. Yannick Paradis, de la plateforme de recherche d’emplois Talent.com, abonde. « Une plus grande flexibilité d’horaire pour tous, par exemple, permettra de mieux répartir les tâches entre conjoints », dit-il.
Sophie Mathieu rappelle que, malgré une politique familiale avant-gardiste, la situation au Québec repose sur des acquis fragiles. « De nouvelles habitudes sont possibles. Il n’en tient qu’aux hommes de saisir les occasions de s’impliquer ! »
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Chloé Machillot collabore avec le magazine Châtelaine. La mode et l'art de vivre sont ses thèmes de prédilection et c'est depuis la ville de New York, où elle vit désormais, qu'elle en surveille les dernières tendances. Durant son temps libre, elle aime cuisiner et aller danser.