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Retirer un condom sans l’accord de sa partenaire lors d’un rapport intime constitue désormais un acte d’agression sexuelle au pays. Cette décision prise par la Cour suprême en juillet dernier est une victoire pour la lutte contre les violences sexuelles, dont 87 % des victimes sont des femmes. Elle fait suite à une cause portée en appel en Colombie-Britannique en novembre 2021 : une femme avait accepté d’avoir une relation sexuelle avec un homme à condition qu’il porte un préservatif. Or, ce dernier avait fait semblant d’en mettre un. Ce n’est qu’une fois le coït terminé que la plaignante s’en est rendu compte. Elle était « sous le choc et paniquée », tandis que l’accusé tentait de banaliser la situation.
Après avoir précisé la notion de consentement, la Cour suprême exige la tenue d’un nouveau procès, dont la date n’est pas encore fixée. Mais « à présent, le message est clair : le port du condom fait partie du consentement. À partir du moment où l’un ne respecte pas la volonté de l’autre, il commet une agression sexuelle », affirme MeJohanne Delfausse, avocate en droit criminel.
La sentence encourue pour ce délit peut aller jusqu’à plusieurs années d’emprisonnement. « C’est rassurant de voir que des choses se mettent en place contre la culture du viol dans notre société. Mais encore trop de jeunes n’osent pas imposer le condom à leur partenaire, craignant que ce dernier les quitte », conclut Monique Villeneuve, directrice du Centre de prévention et d’intervention pour les victimes d’agression sexuelle.
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Chloé Machillot collabore avec le magazine Châtelaine. La mode et l'art de vivre sont ses thèmes de prédilection et c'est depuis la ville de New York, où elle vit désormais, qu'elle en surveille les dernières tendances. Durant son temps libre, elle aime cuisiner et aller danser.