Société

Cuisiner à l’anglaise

Oh ! my God ! Quelle idée! Cette fois, elle est vraiment tombée sur la tête. » Cette pensée vous a peut-être traversé l’esprit en voyant notre dossier sur la cuisine anglaise en page 92. Complètement gaga, la Ravary ? Pas du tout ! J’aime la cuisine anglaise et vous l’aimerez aussi quand vous aurez lu (et essayé surtout) les recettes de la grand-maman de l’animatrice Anne-Marie Withenshaw.

Oui, la cuisine anglaise mérite qu’on la célèbre, et Gordon Ramsay (qu’on peut voir aux télévisions britannique, française et américaine), le raffiné chef au langage ramassé dans un fond de poubelle, a fait beaucoup pour répandre la bonne nouvelle. Imaginez, un British (en réalité, un Écossais) qui, à 42 ans, a déjà amassé 12 étoiles Michelin tout en faisant des émissions de télé, des livres et quoi d’autre encore ! Seuls deux chefs dans le monde ont reçu plus d’étoiles que lui, soit Joël Robuchon et Alain Ducasse.

J’ai eu le grand plaisir de rencontrer Gordon Ramsay dernièrement lors de son passage dans nos bureaux de Toronto. C’est un homme charmant, séduisant, poli et qui aime flirter. J’étais comme une adolescente devant Justin Timberlake. Rien à voir avec son personnage télé… mais on sent qu’il n’accepte rien de moins que la perfection en cuisine.

Gordon Ramsay se défend de faire de la cuisine strictement britannique, mais nombre de ses recettes sortent tout droit des terroirs anglais, écossais et irlandais. Je le sais. Je collectionne les livres de cuisine anglaise, j’en possède des cen­taines, certains datant des XVIe et XVIIe siècles. À Châtelaine, quand j’ai proposé à Sophie Banford, rédac chef adjointe de la section Arts de vivre, et à Nicole Labbé, directrice cuisine-déco, de faire un dossier sur la cuisine anglaise, toutes deux se sont excitées comme des puces. Mais il nous fallait une vraie cuisinière anglaise.

Ça tombait bien. Quelque temps auparavant, j’avais eu le plaisir de travailler aux côtés d’Anne-Marie Withenshaw et, en bavardant, j’avais découvert que son père était anglais et que sa grand-mère, Sylvia Withenshaw, vivait à Montréal.

Au magazine, nous avons donc échafaudé notre plan : demander à la grand-maman de 84 ans de concocter un menu à l’anglaise traditionnel pour les lectrices et lecteurs de Châtelaine. Elle a accepté sans hésiter !

Je n’ai jamais caché ma passion pour l’Angleterre, ses habitants – j’ai même un faible pour la grand-mère la plus digne sur terre, la reine Elizabeth –, ses coutumes, ses paysages, son architecture et sa gastronomie que j’ai découverte il y a une vingtaine d’années. Josée Blanchette a déjà fait un reportage sur ma lubie et moi dans L’actualité ! J’étais une bibitte rare.

Tout va bien dans ma tête, mes papilles gustatives n’ont pas été endommagées. Mieux : la cuisine anglaise connaît un renouveau tout aussi inattendu que réjouissant. En fait, vous serez peut-être surprises de constater qu’elle ressemble pas mal à la nôtre : soupe aux pois, blanc-manger, bœuf à la bière, tarte à la farlouche, gâteau quatre-quarts et j’en passe. Et avouons que l’idée du five o’clock tea est attirante. Facile de s’imaginer en belle dame qui croque élégamment de petits sandwichs au concombre, pose délicatement ses lèvres sur le rebord d’une tasse en porcelaine Royal Doulton contenant du thé Earl Grey ou English Breakfast. Ou encore, pour les connaisseuses, un Lapsang souchong, un thé fumé signé Taylors of Harrogate, dans un petit salon cozy où le temps semble s’être arrêté…

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