Société

Davantage d’intersexes : l’environnement en cause

Le phénomène s’est accentué au cours des 50 dernières années. Pourquoi?

Photo : Roger Ressmeyer/Corbis

Photo : Roger Ressmeyer/Corbis

Le phénomène existe depuis la nuit des temps mais s’est accentué au cours des 50 dernières années, constatent des spécialistes internationaux. La faute, notamment, aux facteurs environnementaux, soutient la Dre Ariane Giacobino, généticienne et membre des sociétés suisse, européenne et américaine de génétique humaine. « Les polluants miment les hormones et influencent le développement sexuel en modifiant la chimie du génome », explique la chercheuse, rencontrée à Genève.

Dans son labo de la Faculté de médecine de l’Université de Genève, la généticienne étudie les effets des perturbateurs endocriniens – produits chimiques, pesticides, plastiques, médicaments – sur le système reproducteur des souris. Elle était de ceux qui, il y a 10 ans, attiraient l’attention sur la féminisation des alligators et des poissons. « On en rigolait pas mal à l’époque ! Là, c’est scientifiquement établi chez l’homme aussi : les troubles de dévirilisation, avec infertilité et malformations, sont en augmentation. »

L’inverse – une virilisation de la femme – est aussi vrai, note de son côté le Montréalais Shuvo Ghosh, pédiatre du développement et membre de l’Association mondiale des professionnels pour la santé transgenre. « Nous disposons de moins de données sur les facteurs qui altèrent le bon fonctionnement du système reproductif féminin », dit-il. À l’Hôpital de Montréal pour enfants, où il officie, cinq bébés intersexués sont nés en 2013. Il s’attend à en voir sept ou huit cette année. « Avant 2005, c’était un tous les deux ou trois ans. »

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