« La vie m’apprenait que le changement et le progrès advenaient lentement. Pas en deux ans, pas en quatre ans, ni même en une vie. Nous plantions les graines du changement, et nous n’en verrions peut-être jamais les fruits. Il fallait être patients. »
« J’étais émue et ravie d’être première dame, mais je n’ai pas cru une seconde me glisser dans un rôle prestigieux ou facile. D’ailleurs, une telle idée ne viendrait jamais à l’esprit de quelqu’un à qui l’on pouvait accoler les mots « première » et « noire ». J’étais au pied d’une montagne, et je devrais l’escalader à la force du poignet pour conquérir les cœurs. »
Photo: Charles Dharapak/AFP/Getty Images« Mon expérience m’avait appris que, lorsque quelqu’un s’intéresse sincèrement à votre éducation et à votre développement, ne serait-ce qu’en vous donnant dix minutes de son emploi du temps surchargé, c’est important. C’est surtout important pour les femmes, pour les membres des minorités, pour tous ceux que la société ignore trop facilement. »
« Mon objectif avait toujours été de voir au-delà de mon quartier – de regarder droit devant moi et de triompher. […] Mais, en écoutant Barack, j’ai commencé à comprendre que sa vision de l’espoir dépassait largement la mienne. Se sortir de l’ornière était une chose. Essayer de combler l’ornière elle-même en était une autre. »
« L’échec est un sentiment, bien avant d’être une réalité. C’est le fruit de la combinaison entre la vulnérabilité et le manque de confiance en soi, qu’aggrave ensuite, souvent délibérément, la peur. »
« Ça pompe de l’énergie d’être le seul Noir dans une salle de cours ou l’un des rares non-Blancs à passer une audition pour une pièce ou à être admis dans une équipe de sport. Prendre la parole dans ces conditions et imposer sa présence exige un effort supplémentaire et une solide confiance en soi. »
« J’ai eu la chance d’avoir des parents et des mentors qui m’ont toujours appuyée par un message simple : Tu es importante. Adulte, j’ai voulu transmettre ce message à une nouvelle génération, comme je l’ai transmis à mes propres filles qui, dans leur milieu privilégié, ont eu la chance de l’entendre chaque jour à l’école. J’étais bien décidée à le décliner sous toutes ses variantes pour chaque jeune dont je croiserais la route. »
« J’étais une femme, une femme noire et une femme forte, ce qui, pour certaines personnes imprégnées d’une certaine mentalité, ne pouvait vouloir dire qu’une seule chose : j’étais une « femme noire en colère ». C’était là un autre stéréotype dégradant, qui avait toujours été utilisé pour reléguer les femmes des minorités dans les marges, un signal inconscient invitant à ne pas écouter ce que nous avions à dire. »
« Personne ne reprochait à Barack d’avoir l’air trop sérieux, de ne pas sourire assez. Mais, puisque j’étais une épouse et non une candidate, on attendait sans doute de moi un peu plus de légèreté, de frivolité. »
« Je n’aimais pas ces passages en coup de vent qui limitaient mes échanges, faisaient parfois bégayer les gens en ma présence ou les rendaient silencieux parce qu’ils ne savaient plus trop comment rester eux-mêmes. C’est pour cela que j’allais souvent vers eux pour les prendre dans mes bras afin de ralentir le temps, d’abolir la distance, de rappeler que nous étions tous des êtres de chair. »
« Je crois que devenir ne signifie pas atteindre une destination ou un objectif donné. Je vois plutôt cela comme un mouvement qui porte vers l’avant, un moyen d’évoluer, une façon d’aspirer en permanence à s’améliorer. Le voyage n’est pas terminé. »
« Je continue pour ma part à me nourrir d’une force plus vaste et plus puissante que toute élection particulière : l’optimisme. C’est pour moi une forme de religion, un antidote à la peur. »
Devenir, Michelle Obama, Éditions Fayard, 39,95 $
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