Entrevues

Carole Beaulieu, rédactrice en chef, L’actualité

Malgré ses jeunes 30 années, Carole n’était pas une novice quand je l’ai accueillie dans notre salle de rédaction. Je la lisais depuis plusieurs années dans Le Devoir et je savais ce dont elle était capable. Puis, à la voir travailler, je me suis vite aperçu qu’elle serait un jour parmi les tout premiers candidats à ma succession quand viendrait le temps pour moi de partir.

Ses qualités ? Sa capacité à définir les sujets essentiels et à les réaliser rapidement, sans états d’âme, sans blocage, un danger qui guette beaucoup de journa­listes. Sa capacité aussi à organiser son travail ; on disait que le rolodex de Carole était comme celui de la Maison-Blanche ! Elle a surtout compris tout naturellement ce qu’est le rôle de L’actualité dans notre petit univers de l’information : repérer et faire connaître les éléments et les gens porteurs d’avenir. Découvrir et non pas seulement « couvrir ». Ainsi, malgré nos différences d’âge, d’expérience et par conséquent de regard politique, idéologique ou culturel, nous avons toujours été sur la même longueur d’ondes. Parmi les grandes qualités de Carole, il y a sa curiosité intellectuelle et sa vaste liberté devant les opinions toutes faites et les systèmes. Elle sait déterrer les bons sujets, comment les présenter, les faire valoir. C’est tout le métier de la communication, en effet, que de « vendre » ses idées. Et c’est ce que l’on appelle l’influence. Or, si je devais la décrire en un mot, Carole est convaincante. Son souci des autres, sa facilité à mettre les gens en confiance et à nouer de bonnes relations y sont pour beaucoup.

Quelques longues parenthèses – qui n’ont pas été sans m’inquiéter ! –, comme deux ans de travail au Vietnam pour une grande fondation internationale, et un séjour à l’Université des Nations unies à Amman, l’ont aussi très bien préparée à ses fonctions actuelles.

Parfois, des lecteurs fidèles me disent que L’actualité a changé en 10 ans, depuis que Carole en tient les commandes. Mais si j’en étais resté le directeur, le magazine aurait changé tout autant. Un journal doit répondre aux réalités du moment autant qu’être fidèle à sa tradition. Si L’actualité a réussi à garder et même à accroître son lectorat, c’est que Carole a su mesurer cette nécessaire évolution.

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