Nos enfants nous connaissent presque mieux que nos chums. Les ados connaissent leurs parents par coeur. Ils nous placent devant nos propres contradictions et nous obligent à décider de ce qui est vraiment important pour nous.
On peut avoir des amis qui ne pensent pas comme nous. J’ai beaucoup de plaisir avec des gens qui me disent : « Écoute, malgré tout le respect qu’on te doit, on pense que tu es dans les patates. » Les discussions sont d’autant plus intéressantes qu’on sait à l’avance qu’on ne partage pas les mêmes opinions. Dans ces conversations-là, j’apprends toujours.
Au moins deux fois l’an, il faut tout arrêter. Je peux vivre un semaine, 10 jours, sans avoir la moindre idée de ce qui se passe dans le monde et sans que ça me manque. En fait, j’ai appris que c’est une question de santé mentale. Il faut connaître ses limites, les respecter et les faire respecter.
Il faut douter. Plus jeune, j’étais sûre d’avoir trouvé la ligne juste. J’ai encore des convictions, mais j’ai compris qu’il vaut mieux être habitée par un certain doute, avoir la curiosité de comprendre pourquoi certains pensent autrement que soi. J’ai appris à respecter les gens qui me tienne tête.
Passer du temps toute seule avec son chum, c’est essentiel pour retrouver le rapport amoureux. Au quotidien, on tombe facilement dans une relation un peu coloc : « Qui prend l’auto demain? Tu rentres souper à quelle heure? » Donc il faut prendre du temps pour sortir ensemble, pour marcher dans les bois, pour faire l’amour.
On a le droit de dire : « Je ne sais pas. » Il m’est arrivé, une fois ou deux, de me lancer dans des trucs dans lesquels je n’étais pas à l’aise, puis de le regretter. Alors là, c’est fini. Quand je ne sais pas, je ne sais pas.
Il faut qu’une fille s’habille. Si je passe à la télé, je sais ce que je veux dire, mes idées sont claires. Ce qui me stresse, c’est ce que je vais mettre… Car je sais que je recevrai plus de remarques sur mes vêtements ou mes boucles d’oreilles que sur ce que j’ai dit. Mon collègue Amir n’a pas ce problème. Alors, j’ai trouvé, à chaque étape de mon existence, une copine douée pour le magasinage et qui m’accompagne, deux fois par année.
Nous sommes des êtres de contradictions. Et donc, on n’est pas parfaits. Par exemple, je pense que je suis devenue une écologiste. Mais j’ai une voiture et il m’arrive même, ô sacrilège, de la prendre en ville. Et je l’accepte.
Avoir des petits-enfants, c’est la thérapie totale. Ils nous permettent de revivre quelque chose d’extraordinaire : voir grandir un enfant, revoir le monde par ses yeux. Un bambin vit ici et maintenant. Ça nous oblige à faire pareil.
Les choses prennent du temps. Alors il faut apprendre la patience et creuser son sillon, comme le laboureur.
Il faut être moins sérieux. Jeune, je l’étais pas mal… Je pense que, maintenant, je prends les choses très sérieuses au sérieux- sinon, je ferais un autre métier! Mais je dramatise moins, je cultive l’autodérision.
En vidéo, l’entrevue inspirante avec Françoise David pour souligner les 50 ans de Châtelaine : http://www.femmesdeparole.com/femmes/Francoise_David