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Entrevues

Laurence Leboeuf

Actrice comblée au Québec, elle ose viser plus haut, rêver plus loin: Hollywood.
Par Jean-Yves Girard
Laurence Leboeuf Monic Richard

À 26 ans, cette enfant de la balle compte déjà 16 ans de métier, et plusieurs beaux rôles à son actif: Angélique, la junkie de Ma fille, mon ange, personnage pour lequel elle a remporté un prix Jutra; Louise, le mouton noir des Lavigueur, qui lui a mérité un Gémeaux; Sophie, la docteure troublée de Trauma... Actrice comblée au Québec, elle ose viser plus haut, rêver plus loin: Hollywood.

L’hiver dernier, la fille des comédiens Diane Lavallée et Marcel Leboeuf a vécu encore une fois « la saison des pilotes ». C’est ainsi qu’on appelle à Los Angeles ces trois mois de frénésie entourant le casting des émissions qui seront proposées aux diffuseurs américains. Venus de partout, des milliers d’acteurs de tous âges, des comédiens de Broadway, des mannequins convergent vers la Californie pour tenter leur chance. « C’est fou, dit Laurence. J’ai passé entre 20 et 30 au­ditions. Il faut préparer les scènes... et garder espoir. »

Elle ne court pas les rôles de la French girl de service, car son anglais is perfect. La preuve réside dans la bande annonce de Foreverland, un film canadien tourné en partie au Mexique et qui sortira en salle cette année : Laurence y livre ses répliques comme si elle avait vu le jour à Chicago plutôt qu’à Montréal. « À 15 ans, comme mes parents, je ne savais pas un mot d’anglais. J’ai appris en jouant dans 15/Love. » Cette télésérie, présentée sur la chaîne canadienne YTV (puis à Radio-Canada dans sa version doublée, Match!), mettait en scène des ados, et Laurence y était la tête d’affiche. La question de la langue est réglée. Reste son nom. « Leboeuf, c’est pas évident – il y a déjà l’acteur Shia Labeouf –, pourtant c’est avec Laurence, un prénom de gars en anglais, que les Américains ont le plus de difficulté. Pendant un temps, j’ai pensé le changer. Mais quelqu’un m’a suggéré d’attendre qu’eux soient capables de le dire comme il faut. J’ai trouvé ça punché. » Le souvenir la fait sourire.

Ses séjours dans la Mecque du cinéma ont été très formateurs. « Il faut se construire une carapace solide, parce qu’après deux mois d’essais, à te faire répondre: “T’es pas assez grande, pas assez mince, pas assez ci et ça”, ton moral peut vraiment dégringoler. » Souvent, ajoute-t-elle avec philosophie, le talent n’est pas en cause. « On te dit : “T’es super bonne, but you’re not what they’re looking for”, tu n’es pas le type de fille qu’ils recherchent. Je mesure 5 pieds 2 pouces, je ne peux pas être plus grande que je ne le suis, je ne veux pas me faire refaire les seins ou le visage. Ce que je leur apporte, c’est moi : si c’est correct, OK, let’s do it, sinon, prenez quelqu’un d’autre. »

Repartir à zéro sous le soleil de Los Angeles l’a fait réfléchir. « Je suis choyée chez nous. Alors, je vais à Hollywood avec une vibe un peu détachée. Si un jour ça marche, tant mieux, sinon, tant pis. Je suis déjà fière d’y aller et de me débrouiller toute seule. Je ne verrai pas ça comme un échec, j’aurai été jusqu’au bout de mes rêves. » Et dans ses yeux, une certitude, comme une promesse: elle n’a pas encore dit son dernier mot... en anglais.


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