Ce n’est pas banal ce qu’a fait Marie-France Bazzo quand elle a décidé de quitter Radio-Canada en 2006. Elle régnait à la Première Chaîne, où elle animait Indicatif présent depuis 10 ans. Succès confirmé, émission phare, cotes d’écoute en bonne santé. Professionnellement, c’était une sorte de zénith fort enviable. Le genre d’éden qui comblerait d’aise des hordes de travailleurs des médias.
Et puis, boum, elle part. Direction Télé-Québec. Pour emprunter une métaphore staracadémicienne, elle s’est mise en danger. La petite histoire du paysage médiatique québécois est jonchée des posters promotionnels d’animateurs et d’animatrices ayant quitté l’antenne qui les avait mis au monde et qui ont sombré dans un relatif oubli. Peu réussissent à survivre et à prospérer après un tel saut de l’ange. Marie-France Bazzo est de ceux-là.
Le passage à Bazzo.tv, à Télé-Québec (où elle animait déjà Il va y avoir du sport), a été douloureux. Pendant les deux premières saisons, l’émission a été diffusée chaque jour. Cotes d’écoute faméliques, mauvais buzz, rumeurs de mise au rancart : dur, dur ! Plusieurs la donnaient K.-O. Généralement, avec un tel passif, une émission passe en effet à la trappe. Pas Bazzo.tv. L’émission s’est recentrée, a changé de case horaire, est devenue hebdomadaire et, ô magie, a retrouvé le succès rappelant, eh oui, celui d’Indicatif présent. Bonjour la résilience !
Dans un univers où bien des gens se la jouent confortable, elle possède ce truc qui force mon admiration : des couilles.