Entrevues

Véro et Antoine, le tandem de l’heure

Elle est la reine du petit écran. Et lui, son bouffon. Ensemble, ils font des étincelles. Et s’amusent… comme des enfants.


 

Elle n’est pas née à la télé, mais c’est tout comme. Son baptême cathodique, Véronique Cloutier l’a vécu à deux ans. Le cadre : Le jardin des étoiles, une grand-messe dominicale constellée de paillettes et de vedettes et diffusée en direct. Assise sur les genoux du maître de cérémonie, Michel Girouard, la future star a déclaré : « Mesdames et messieurs, René Simard! » « C’est ce qu’on m’a dit, raconte l’animatrice. Car je n’en ai pas souvenir, ni non plus de document visuel. »

Lui? Officiellement, il a vu le jour à Granby mais, pour nous tous, Antoine Bertrand est « né » en 2002. L’encre séchait encore sur son diplôme de théâtre qu’il décrochait déjà un premier rôle dans Virginie. Pourtant, ce média qui a fait de lui un comédien très sollicité, il ne le fréquente pas souvent, en tant que public. « Quand je regarde la télé québécoise, j’ai l’impression de travailler. Je connais les protagonistes, alors j’ai de la difficulté à m’abandonner. »

Il est donc probable qu’Antoine n’était pas devant son écran plat le soir du 23 février dernier. Dommage. Il s’y serait vu déchirant son pantalon en soulevant l’humoriste Alex Perron dans Les enfants de la télé. Une scène d’anthologie. « On m’en a beaucoup, beaucoup parlé », dit-il. C’est peut-être, Antoine, parce qu’il y avait beaucoup, beaucoup de gens qui riaient aux larmes, comme ta coanimatrice : 1 577 000 téléspectateurs, soit 43 % de part de marché. En termes plus clairs, ce soir-là, presque la moitié des Québécois francophones s’esclaffaient en chœur devant la même déchirure. En France ou aux États-Unis, obtenir des cotes d’écoute aussi astronomiques est impossible, à moins d’un miracle, ou d’un Super Bowl. La réaction au Québec? Bien sûr, on est content. Yé! Puis on passe à autre chose.

De l’avis de la « p’tite Cloutier », que la province en entier a vue grandir, s’épanouir et devenir simplement Véro, il existe entre les Québécois et leur télévision un lien très fort, tricoté serré. « Je le constate tous les jours. » Et certains jours, cet étonnant tricotage la renverse, la bouleverse même. « L’an dernier à Tout le monde en parle, j’ai parlé des gloss vendus pendant le Mois des câlins pour la fondation de l’hôpital Sainte-Justine. Le lendemain, les gens en ont acheté 4 000! Je ne sais pas tout ce qui se passe ailleurs, mais je crois vraiment que c’est un phénomène unique. » Et c’est permis de s’en vanter. Véro donne l’exemple du Bye Bye. « Quel autre peuple dans le monde termine l’année en famille, rassemblé passionnément devant une émission de télé? On n’a qu’à se comparer au Canada anglais, poursuit-elle, où il n’y a pas de star-système, où la télé n’a pas de personnalité, pas de couleur. Pourtant, c’est encore le même pays… »

 
Véro et Antoine : la séance photo


 
Véro et Antoine : la séance photo

Véro et Antoine : la séance photo
Complices, Véro et Antoine? Vous n’avez encore rien vu!

Quand il voyage, Antoine aime bien manier la zapette. « En Espagne, en Italie, on dirait de la télé communautaire, avec comme animatrices des bimbos à moitié tout-nues. C’est sûr qu’on fait une meilleure télé. » Et de ce côté-là, il a été plutôt choyé. Car, très tôt dans sa carrière, il a reçu un fabuleux cadeau : incarner Junior, le fils Bougon. Un personnage énorme, dans tous les sens du terme. Effrontément obèse à une époque où l’embonpoint est l’ennemi public numéro un. Sans peur ni pudeur, capable d’exposer l’une de ses couilles à la télé d’État à une heure de grande écoute. Mais, derrière l’audace – de l’auteur, François Avard, des acteurs et du diffuseur –, derrière chaque réplique, « il y avait une critique sociale », précise Antoine. Oui, il a jeté un œil sur le remake français des Bougon. La mère d’Antoine l’a remarqué, le comédien qui a repris le rôle de Junior, rebaptisé Bébé pour les téléspectateurs de l’Hexagone, ne fait pas le poids devant l’original. « Mais bon, c’est ma mère… »

Sur ce qu’il pense du résultat final, il se garde une petite gêne. « Moi, j’étais plus intéressé par les textes, par le gros travail d’adaptation qui a été fait. Ici, on a plusieurs niveaux de langue, alors que même un truand parisien s’exprime bien. » Étrange, en effet, d’entendre Bébé dire, entre deux gorgées de bière : « T’as un rancard avec une blonde, mon oncle? »

Véro a vécu l’expérience inverse, et à deux reprises. « En France, La Fureur était préenregistrée et présentée une fois par mois. Nous, on voulait la faire en direct, et chaque semaine. Les producteurs français, certains qu’on n’y arriverait pas, sont venus assister au pilote et à la première émission. Et ce qu’ils ont vu les a épatés. » Idem pour Les enfants de la télé, autre idée importée de France : des producteurs ravis… et un peu jaloux des cotes d’écoute. Car pour eux, à moins d’un miracle…

 
Véro et Antoine : la séance photo


 
Véro et Antoine : la séance photo

Véro et Antoine : la séance photo
Complices, Véro et Antoine? Vous n’avez encore rien vu!

POUR TOUT SAVOIR EN PRIMEUR

Inscrivez-vous aux infolettres de Châtelaine
  • En vous inscrivant, vous acceptez nos conditions d'utilisation et politique de confidentialité. Vous pouvez vous désinscrire à tout moment.

DÉPOSÉ SOUS: