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Société

J’ai changé de vie : de la mode à la culture de fleurs, Clémence Rivard-Hiller

Après avoir cherché en vain son bonheur dans le domaine de la mode, Clémence Rivard-Hiller a découvert par hasard qu’elle aimait faire pousser des fleurs. Un coup de foudre ! Elle est aujourd’hui l’heureuse propriétaire de la ferme florale Origine.
Clémence Rivard-Hiller

Photo: Louise Savoie

Ce que je faisais avant Je travaillais en commercialisation de la mode. J’ai fait de tout, de la vente en gros au service à la clientèle, en passant par la supervision des opérations, la production des vêtements et la distribution. J’ai été employée de plusieurs entreprises, notamment une marque de vêtements de sport d’hiver et une autre de manteaux de duvet.

Ce que je fais maintenant Je suis productrice de fleurs coupées. Je fais pousser des centaines de variétés: des zinnias, des dahlias, des roses... Mes clients sont surtout des fleuristes et des designers qui conçoivent des arrangements pour des événements spéciaux et des mariages. Je vends aussi des bouquets à des particuliers sur abonnement.

J’ai voulu changer de vie… Parce que mon travail était devenu routinier. Au cours des sept années où j’ai été dans le domaine de la mode, j’ai passé les trois dernières à me chercher… Je ne m’amusais plus et je n’avais plus le sentiment de m’accomplir.

Mon premier pas vers le changement Je suis allée à l’université, le soir après le travail, pendant quatre ans et demi. J’ai fait un certificat en relations industrielles à l’Université de Montréal, et deux trimestres à HEC pour obtenir un certificat en gestion d’entreprise… Puis, j’ai développé une passion pour les fleurs. Je n’avais plus de temps pour l’école !

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J’ai découvert cette passion… Par hasard. Ma famille possède une terre dans la région des Basses-Laurentides où j’avais planté des petits fruits, juste pour le plaisir. C’est en faisant des recherches sur les fleurs à utiliser comme agents pollinisateurs que je suis tombée sur les fermes florales. Il y en a beaucoup en Europe et dans l’ouest des États-Unis. Voir toutes ces variétés de fleurs, je trouvais ça magnifique !

Fleurs Photos: Louise Savoie

Je suis une autodidacte Je me suis mise à lire sur ce sujet de façon compulsive, tous les soirs après le boulot. Je m’informais sur la production des fleurs et les réseaux de ventes. On était en février 2015. Je me suis dit: « L’été prochain, j’essaie !» J’ai ouvert une petite parcelle sur la terre familiale à Saint-Joseph-du-Lac et j’ai planté des fleurs, simplement pour voir si j’étais capable de les faire pousser. J’ai adoré l’expérience.

Ce qui a accéléré ma réflexion La maternité. Je suis tombée enceinte de mon premier enfant cet été-là. Je me suis imaginé devoir aller le reconduire à la garderie, faire les allers-retours entre ma banlieue et la ville pour un travail qui ne me plaisait plus… Je n’avais pas envie de ça.

Le grand saut L’hiver suivant, j’ai monté mon entreprise, tout en continuant à travailler dans le domaine de la mode. Quand le printemps est arrivé, j’étais prête. J’ai effectué une première production florale commerciale tout en commençant mon congé de maternité. J’ai approché des designers floraux dont le travail m’inspirait et, à la fin de l’été, j’avais une douzaine de clients grâce au bouche-à-oreille. J’ai repris mon boulot en mode pendant l’hiver. Puis, en avril 2017, j’ai démissionné pour me consacrer à Origine à temps plein.

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Ce qui me sert dans mon bagage La commercialisation de la mode, c’est le cycle complet, de la production à la mise en marché. J’ai simplement transposé cela à un autre domaine. Au début de l’année, je me demande quelles couleurs de fleur seront tendance. Je pose des questions aux designers et tente de déterminer quelles variétés répondront à leurs besoins. Finalement, je fais la même chose qu’avant, mais j’ai trouvé mon produit : la fleur !

La nouvelle Clémence est… Plus complète. Parce que mon travail a du sens à mes yeux et qu’il correspond à mes valeurs. C’est ce qui me manquait dans mon ancien milieu. La mode, ça peut être très futile… Aussi, je pense qu’il est ridicule que les vêtements soient fabriqués aussi loin et qu’on vende un morceau 10 fois plus cher que ce qu’il a coûté à produire. Chez Origine, je tiens à faire les choses de manière durable et responsable. Je cultive mes fleurs sans pesticides et les livre souvent à 5 ou 10 kilomètres de la ferme. C’est très local.

Je ne travaille ni plus ni moins qu’avant Je le fais différemment ! De la mi-avril à la mi-octobre, je travaille six jours par semaine. Mais de novembre à mars, c’est seulement deux jours. Je prends du temps pour moi, mon conjoint et mes enfants. Pour moi, c’est très important de garder un équilibre, et je pense que j'y arrive assez bien.

Le plus grand défi Les deux premières années ont été difficiles sur le plan financier. L’entreprise n’avait pas accès au financement parce qu’elle était jeune et dans un secteur très pointu. J'ai dû prendre des prêts personnels. La troisième année, j'ai eu de beaux résultats. Puis il y a eu 2020, avec la COVID-19, les événements et les mariages annulés... Heureusement, les abonnements ont dépassé mes attentes et j'offre maintenant des bouquets dans différents points de vente sur la Rive-Nord et à Montréal.

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Mise à jour d'un texte publié en août 2020.

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Reporter depuis plus de 15 ans, elle s’intéresse aux phénomènes révélateurs de notre époque, qu’il s’agisse de la nouvelle révolution sexuelle menée par les Y, de la quête de silence ou du manque d’accès à la justice. Elle est auteure du livre L’affaire Turcotte – Les dessous de la saga judiciaire de la décennie, publié en 2016. Son travail a été récompensé par une quinzaine de prix de journalisme, au Québec et au Canada.

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