États-Unis
L’avortement y est un droit depuis 1973. Cela dit, de nombreux États multiplient les mesures pour en restreindre la pratique – exigences sanitaires, tests médicaux, délais d’attente excessifs, exclusion de l’interruptionvolontaire de grossesse (IVG) de la couverture d’assurance – ou l’interdisent au-delà de 20 semaines de grossesse. L’influence du très conservateur Tea Party dans les rangs du Parti républicain ne serait pas étrangère à cette offensive – dans 27 États jugés « hostiles » à l’avortement, on a adopté au moins quatre mesures restrictives. Huit cliniques sur 10 ont subi au moins une forme de harcèlement antiavortement en 2011 – piquetage, appels téléphoniques…
Lituanie
Le Parlement a renvoyé en commission parlementaire une proposition de loi prévoyant l’interdiction de l’avortement (autorisé jusqu’à la 12e semaine).
Italie
Jusqu’à 85 % des médecins se prévalent de la clause de conscience pour ne pas pratiquer d’avortements.
Hongrie
La seule clinique pratiquant l’IVG médicamenteuse a fermé en 2013 sous la pression politique.
Belgique
De moins en moins de médecins répondent aux demandes d’IVG.
Espagne
L’avortement est permis jusqu’à 14 semaines. Un projet de loi, finalement rejeté, a toutefois menacé récemment ce droit – l’IVG n’aurait été autorisée qu’en cas de viol, ou de grave danger pour la vie et la santé physique ou psychologique de la femme.
Canada
La pratique y est légale depuis sa décriminalisation, en 1988. Dans les faits, l’accès reste cependant limité – l’intervention est offerte seulement dans 1 hôpital sur 6 ainsi que dans 29 cliniques, tous situés dans les centres urbains ou près de la frontière américaine. Partout, la limite tacite jusqu’à laquelle elle est pratiquée oscille entre 12 et 20 semaines, sauf au Québec et en Ontario, où elle peut s’étendre respectivement jusqu’à la 23e et la 24e semaines de grossesse. (Après, on peut se rendre aux États-Unis pour un avortement tardif.) Au pays, l’Île-du-Prince-Édouard ne dispose toujours pas de points de service.
Union européenne
La plupart des États membres de l’UE autorisent l’IVG, en moyenne jusqu’à 12 semaines de grossesse (24 semaines aux Pays-Bas et au Royaume-Uni). Mais le sujet est loin de faire consensus. Chaque pays possède sa propre législation, et le Parlement européen refuse de faire de l’avortement un droit.
Malte, Chili,Salvador, Honduras, Nicaragua
Ces pays interdisent l’IVG sous peine d’emprisonnement. C’est au sud du 40e parallèle – Amérique centrale et du Sud, Afrique, Moyen-Orient, Océanie – que se concen-trent les États dotés des lois les plus sévères.
Canada
Depuis le 1er janvier, au Nouveau-Brunswick, les femmes ont accès à l’avortement gratuit et sans condition jusqu’à 12 semaines de grossesse. Auparavant, elles devaient, pour s’en prévaloir, fournir l’avis de deux médecins attestant la nécessité médicale de l’intervention. Faute de quoi, elles ne pouvaient que se tourner vers le privé ou obtenir une interruption de grossesse ailleurs au pays, et à leurs frais.
République Dominicaine
En décembre dernier, ce pays des Antilles dépénalisait l’avortement, devenant ainsi le 36e État à le faire au cours des 20 dernières années. Dorénavant, les femmes pourront y recourir en cas de viol, d’inceste, de malformation
du fœtus ou de danger pour leur vie.
Irlande
Il aura fallu la mort, en octobre 2012, de Savita Halappanavar des suites d’une fausse couche (après qu’on lui eut refusé l’avortement médical au motif que le cœur du fœtus battait encore) pour que le gouvernement irlandais lève l’interdiction de l’interruption volontaire de grossesse – maintenant permise lorsque la vie de la mère est en danger.
Luxembourg
Pendant longtemps, ce petit pays coincé entre la France, la Belgique et l’Allemagne a limité le droit à l’avortement. Mais, depuis 2012, l’IVG y est pratiquée jusqu’à la 12e semaine de grossesse – bien que rien ne soit fait pour en faciliter l’accès.
Sources : Guttmacher Institute ; Center for Reproductive Rights ; Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP) ; Université de Californie ; Action Canada pour la santé et les droits sexuels