Chère Léa,
On a toutes les deux presque 35 ans. Toi, tu les auras dans une petite douzaine d’années, moi je ne les ai plus depuis… une très grosse douzaine d’années. Tu rêves peut-être à tes futurs enfants; je m’occupe de mes vieux parents. Tu vis dans ton HOMA branché et moi dans mon NDG bourgeois (quand même : c’est toi qui roules en Yaris et moi qui me promène en métro!).
Tout nous sépare? J’aime penser que non. Nous sommes toutes les deux intéressées par les idées qui circulent, préoccupées du sort des femmes d’ici et d’ailleurs. Ni toi ni moi ne sommes spécialistes du coup de gueule. Mais tu as très souvent des points de vue nets, que ce soit sur la charte de la laïcité ou sur l’indépendance. Et c’est très bien.
De mon côté, j’ai quelques convictions. Mais peu d’opinions. J’observe, je pose des questions, je doute. Et n’arrive pas toujours à trancher.
Peut-être pourrons-nous être des sœurs d’âme? Qui n’écoutent pas la même musique (mais on pourrait faire des échanges !), ne rêvent pas des mêmes vacances (quoique…) . Mais qui partagent, sinon des vêtements (et puis, tiens, pourquoi pas?), du moins des idées, des découvertes, des coups de cœur.
À nous deux, peut-être pourrons-nous contribuer à établir un pont entre toutes les femmes? Qu’elles aient ton âge ou le mien, tes espoirs ou mes souvenirs, tes ambitions ou les miennes.
C’est l’année que je nous souhaite.
Louise