Léa & Louise

Jouer l’agace à Venise

La pub qui te fait sentir mal.

Lea et Louise hires

Chère Louise,

Je suis un peu chialeuse, je sais. Mais je ne peux pas faire autrement. C’est que j’ai une amie Facebook qui a exprimé un malaise que je partageais sur une pub télé diffusée en boucle, celle de Trivago. Tu l’as peut-être vue? La voyageuse sexy à Venise nous donne l’impression d’assister à une scène beaucoup trop intime post-rancart… Ça ne prend pas 30 secondes qu’elle nous tombe royalement sur les nerfs, la mademoiselle.

Comme ma copine, je me suis rapidement lassée de cette publicité qui met en valeur la protagoniste un peu aguicheuse avec des airs gna-gna de baise-moi. C’est que j’écoute beaucoup de télé ces temps-ci pour contrer la canicule. Tu comprendras.

Je la trouve un peu menaçante cette fille-là, qui entre dans mon quotidien avec un sourire aux lèvres d’ultra-séductrice. Je me suis dit que j’étais peut-être un peu folle ou jalouse… Mais, de lire le statut de ma camarade, m’a un peu rassurée. Pas la seule à la trouver gossante.

Est-ce un réflexe naturel généralisé que de se sentir comme de la marde en écoutant une pub? Stand-by, j’ai mon psychanalyste sur la 2.

Sans blague. La publicité nous met une pression pour être ce que nous ne sommes pas. Je ne suis pas cette inconnue qui semble vouloir, par-dessus tout, coucher avec quelqu’un dans une chambre d’hôtel.

À quoi pensent les concepteurs de ce message? Qu’ils arriveront à parler à monsieur en lui faisant croire qu’il aura droit à un one night avec une jolie bohème rencontrée on the fly à Venise? Cherchent-ils à faire fantasmer l’espoir pour les femmes d’incarner un jour cette bourlingueuse qui se la joue? Bref, je ne sais pas si tu es comme moi, Louise, mais il me semble que miser toujours sur la séduction et le sexe, ça devient irritant.

En trente minutes de télé, j’ai vu le message de Trivago deux ou trois fois, pour ensuite me faire bombarder de la publicité Nespresso où Pénélope Cruz joue aussi l’agace-pissette, sans compter l’autre pub de parfum qui me fait sentir mal d’être en pyjama, les cheveux un peu gras, une couette sur la tête, collée sur mon chum. Des fois, j’ai envie qu’on nous laisse tranquilles. Parce que, comme le dirait si bien ma grande sœur : « Pffff… c’est lourd ».

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