Société

Les femmes qui nourrissent le Québec : Stéphanie Wang, agricultrice bio

La ferme de Stéphanie Wang est un modèle d’agriculture durable et humaine. Parce que pour elle cultiver la terre est un engagement social.

Rien ne prédestinait Stéphanie Wang à la culture maraîchère. Élevée sur le bitume, à Montréal, elle rêvait pourtant de grands espaces dès qu’elle mettait les pieds à la campagne au moment des vacances scolaires avec ses parents et ses deux sœurs. Plus tard, passionnée d’écologie et de justice sociale, elle étudie en sociologie de l’agriculture, puis fait un stage au sein d’organisations paysannes dans l’État du Karnataka, dans le sud de l’Inde, en 2011. Elle y est frappée par la force de l’union des agriculteurs, grâce à laquelle la région est quasi autonome sur le plan alimentaire. Sa vie vient de prendre un tournant.

« J’ai compris qu’on n’atteindra jamais une telle autonomie sans que les gens s’engagent sur le terrain pour faire pousser des légumes. J’ai alors décidé de mettre les mains dans la terre », dit cette trentenaire aux traits fins.

De retour au Québec, Stéphanie multiplie les expériences de travail dans des fermes biologiques avant de s’établir à Frelighsburg, dans les Cantons-de-l’Est, pour lancer sa propre exploitation, Le Rizen. Les légumes asiatiques y sont à l’honneur, une façon de rendre hommage aux origines chinoises de ses parents. Comme elle n’a jamais cultivé ces variétés, elle apprend tout sur le tas. Elle s’initie même aux rudiments de la mécanique pour dompter la machinerie agricole.

Après sept années d’activité, Le Rizen compte une vingtaine de variétés de choux exotiques, de courges et de concombres, entre autres. Ils sont vendus sur place et dans quelques marchés de la région Brome-Missisquoi, frais ou transformés en kimchis, pestos, sauces et vinaigrettes.

Avec l’aide de ses sœurs, l’une illustratrice, l’autre nutritionniste, Stéphanie a publié, en août, le livre Légumes asiatiques (éditions Parfums d’encre), dans lequel elle partage ses conseils pour cultiver et cuisiner 15 plantes méconnues sous nos latitudes.

Son petit acre et demi de terre est bien fourni, et cette superficie lui suffit amplement. «­ Je maintiens une exploitation à petite échelle pour m’assurer de ne pas m’épuiser et de vivre en adéquation avec mes valeurs », explique l’agricultrice, qui compte aussi sur l’aide de trois employés.

Elle caresse un autre grand projet : celui de s’installer dans l’écoquartier Nidazo en cours d’aménagement à Frelighsburg, où les occupants vivront dans le partage des ressources et en union avec leur environnement.

Là, Stéphanie le sait, ses valeurs et son mode de vie seront en parfaite harmonie.

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