Société

« Mon bébé chinois »

En juillet 2005, Christine Milot s’est rendue au bout du monde adopter la petite Marie Shan, 13 mois. Voici le journal de bord de cette extraordinaire aventure.

Depuis toujours, Christine Milot désirait devenir mère. Mais de longues études en chimie alimentaire et quelques années de travail en Australie ont repoussé son projet. Puis, lorsqu’elle a été prête, son corps s’est braqué : elle a fait fausse couche sur fausse couche. Pour finir, à 38 ans, elle a vu son mariage voler en éclats. « Mais mon rêve de maternité était intact », raconte-t-elle.

Cette sportive aux cheveux courts pense alors à l’adoption internationale. L’Asie l’attire : Cambodge, Vietnam ou Chine. Elle choisit la Chine, où le sort des petites filles abandonnées la bouleverse et où, apprend-elle, une célibataire peut adopter. À l’été 2004, papillons au ventre, elle envoie son dossier d’adoptante. Le destin est scellé. Ne manque que la date du départ. Tout au long de son aventure, sa mère, Lyse Labelle, l’accompagnera.

L’année suivante, en juillet 2005, Christine Milot part pour la Chine adopter Marie Shan, 13 mois. Voici son journal de bord, recueilli par notre journaliste.

Le dimanche 17 juillet
Après 18 heures d’avion, une nuit de repos dans la clinquante Shanghai et un autre vol de deux heures, le groupe de Québécois, qui compte sept couples et deux femmes célibataires, débarque enfin à l’aéroport de Nanchang. C’est dans cette ville de quatre millions et demi d’âmes de la province du Jiangxi, dans le sud-est de la Chine, qu’ils vont rencontrer leur enfant.

À la sortie de l’aéroport, la chaleur leur tombe dessus comme une chape de plomb. Il est pourtant près de cinq heures de l’après-midi. Le groupe monte sans se faire prier dans le minibus climatisé qui doit le mener à l’hôtel, à trois quarts d’heure de là. En route, Christine observe le paysage qui borde l’autoroute : une terre rougeâtre, des cultivateurs à la peau très brune, quelques bœufs dans les champs. « La terre de naissance de ma fille », pense-t-elle.

Christine a commencé ses démarches il y a un an et demi. En mai 2005, après avoir franchi les premières étapes du processus d’adoption, elle a appris que le jumelage était fait. Une enfant, dans un orphelinat quelque part en Chine, lui avait été confiée. Elle était née en juin 2004 et s’appelait Fu Pei Tao. Pour Christine, c’était déjà Marie Shan, un nom choisi en hommage à son pays d’origine, shan signifiant « montagne » en mandarin.

Le minibus traverse la ville chinoise, chaos organisé de voitures, de motos et de vélos, avant de se garer au Gloria Plaza Hotel, un établissement qui ressemble à ceux que l’on connaît en Occident. Dans le hall, il y a une majorité de Blancs, avec des bébés aux yeux bridés. On entend parler espagnol, anglais, français…

Christine et sa mère vont déposer leurs bagages avant de redescendre vers la salle à manger, où l’on propose de la lasagne, des steaks, de la tarte, bref rien pour dépayser les papilles des parents adoptifs.

C’est là que je les rejoins pour prendre note de leurs états d’âme. Vêtue d’un t-shirt orange et d’une jupe en jean, Christine est enjouée et fébrile. Il y a de quoi ! Demain matin, elle prendra sa fille dans ses bras. « Je pense que je ne réalise pas tout à fait que ça y est », me glisse-t-elle en regardant la salle à manger décorée à la chinoise, les serveuses en uniforme rouge. « C’est un peu irréel tout ça. »

Christine a très hâte au lendemain, mais elle a aussi un peu peur. « S’il fallait que Marie Shan me repousse ! Ou que je ne la trouve pas jolie et qu’elle ait l’impression que je ne l’aime pas encore… » Tout en étant convaincue que Marie Shan sera mieux au Québec que dans un orphelinat de son pays natal, elle craint de la déraciner. « Quelle journée elle va passer, demain ? Elle perd tous ses repères ! »

Le lundi 18 juillet
Christine est debout depuis cinq heures ce matin. En déjeunant au restaurant, elle voit des familles occidentales qui ont déjà reçu leur bébé. Des chaises hautes, de la purée. Elle ne peut croire que ce sera sa réalité dans quelques heures. Après le repas, Christine prépare le lait pour le biberon. Elle prend aussi quelques vêtements et des jouets.

À 10 h 40, les Québécois se rejoignent pour monter dans l’autobus qui les mène à la société d’adoption du Jiangxi. Christine a des crampes dans le ventre tellement elle est nerveuse. Elle n’est pas la seule ! Il ne s’échange presque pas un mot durant le court trajet. En arrivant, on constate que les fillettes ne sont pas encore là. Elles ont une longue route à faire depuis l’orphelinat situé dans la ville de Fuzhou, à environ 200 kilomètres.

Le seul petit garçon du groupe, qui provient d’une autre institution, est le premier à arriver. On le remet à ses parents, un couple dans la trentaine, devant les autres, très émus. On sort les mouchoirs des sacs à main. Des éclats de rire nerveux fusent. Quelques minutes plus tard, on entend des pleurs au loin. Puis, huit employées de l’orphelinat font leur entrée dans la pièce meublée de chaises en bois laqué. Elles portent les bébés filles dans leurs bras.

C’est le moment que tous attendent depuis des mois. Mais Christine se sent mal. Elle regarde un à un les bébés et ne reconnaît pas Marie Shan, la petite fille robuste à l’air coquin qu’elle a vue sur les photos de l’agence d’adoption. Son cœur s’affole tellement qu’elle entend à peine appeler son nom. « Christine Milot ! » Elle s’avance comme dans un rêve. Une accompagnatrice, sans un sourire, dépose sa fille dans ses bras.

Comme elle l’avait craint, la petite est en crise : elle pleure, elle crie, elle se tortille. Elle a les grands yeux en amande de la fillette des photos, mais on y lit de l’angoisse plutôt que de l’espièglerie. De plus, elle est très maigre et manifestement pas en forme. Son nez coule, ses chevilles sont couvertes de petits boutons rouges et elle ne sent pas bon. Christine est muette de panique. « Je n’ai pas pu l’embrasser tout de suite », avouera-t-elle après coup.

Dans l’autobus qui les ramène à l’hôtel, Marie Shan s’agrippe très fort à Christine. Cette dernière, en lui caressant les cheveux, retrouve ses esprits et son calme. Dès son arrivée dans sa chambre, elle donnera un bain à Marie Shan et la changera de vêtements, faisant fi des conseils des spécialistes en adoption, qui préconisent de ne pas trop chambouler l’enfant. « J’avais besoin de m’approprier son odeur », explique-t-elle.

Lorsque j’arrive à leur chambre du 10e étage, il est 16 h et Marie Shan est blottie contre sa mère, dans un fauteuil près de la fenêtre. Il y a de la tristesse et de la crainte dans son regard. Mais ce qu’elle est belle avec ses grands yeux noirs, son nez en bouton, sa bouche en cœur ! Pendant qu’elle boit au biberon, des voisins de chambre entrent et sortent pour échanger des nouvelles, chargés d’un bébé en pleurs ou endormi. Tout le monde a l’air exténué.

Christine caresse continuellement le ventre de sa fille pour la rassurer. Personne d’autre qu’elle ne la tiendra dans ses bras au cours des premiers jours, afin que se construise le lien d’attachement. De temps en temps, Marie Shan tousse et frotte ses chevilles l’une contre l’autre. En déposant un baiser sur son front, Christine laisse poindre un peu de révolte : « Comment peut-on laisser une petite fille comme ça à l’orphelinat pendant un an ! »

Le soleil descend sur la ville teintée de reflets orangés. Bercée par une langue aux sonorités étrangères qui sera bientôt la sienne, Marie Shan s’endort dans les bras de sa maman. Ce soir, elle fera sa nuit comme une grande.

Le mardi 19 juillet
Au réveil de Marie Shan, il n’y a rien dans sa couche. Mais la petite chigne un peu. Christine a remarqué que les bébés chinois, dans la rue, ne portent pas de couche mais une culotte trouée. Elle décide d’asseoir la petite sur la toilette, pour voir… C’est là, comme une grande, qu’elle fera son premier « cadeau » ! Et tous ceux qui suivront.

Aujourd’hui, au programme, des démarches administratives. D’abord, un saut, avec le groupe, chez le notaire, où Christine doit promettre d’aimer sa fille (même si elle pleure, spécifie-t-on !) et de ne pas l’abandonner. Elle doit aussi signer plusieurs documents écrits en caractères chinois. « On n’y comprend rien, mais c’est comme ça ! En adoption, il faut abandonner ses défenses naturelles… »

Ensuite, il faut se rendre à la société d’adoption pour faire un don, obligatoire, à l’orphelinat. Le moment est surréaliste. Sept représentants chinois sont assis autour d’une table ronde. Ils comptent et recomptent les 3 000 dollars américains que chacun doit remettre en billets… neufs. « C’était assez étrange », se souvient Christine, qui ne peut s’empêcher d’espérer que ces sous servent vraiment aux enfants de l’orphelinat.

À midi, Christine, Lyse et Marie Shan sont de retour à l’hôtel. Les deux premières avalent un bol de nouilles, la troisième boit son biberon et toutes vont ensuite faire trempette dans la piscine, où Marie Shan risque ses premiers grands sourires. À 15 h, je les rejoins pour une promenade. Dans sa poussette, la petite est déjà différente de la veille. Vêtue d’une camisole à carreaux orange et blanc, elle s’amuse avec un hochet coloré et regarde d’un air curieux autour d’elle. Elle est en confiance.

Le temps s’est agréablement rafraîchi. Il vente fort et le soleil s’est caché, nous offrant un peu de répit. Nous empruntons une rue piétonne remplie de monde à l’entrée de laquelle flotte un immense arc-en-ciel rouge soufflé. Le pavé est propre comme un sou neuf et les haut-parleurs des magasins crachent une pop entêtante. Pendant que Lyse s’achète un parapluie dans une petite boutique, Christine et moi nous amusons des grimaces drôles de Marie Shan.

Nous continuons notre chemin quand, soudain, une fillette d’environ trois ans se détache de la masse des passants et court vers nous. Elle se plante devant la poussette de Marie Shan et observe, tour à tour, les femmes blanches que nous sommes et la petite fille chinoise, sans comprendre. Bientôt, sa mère, sa tante et sa grand-mère la rejoignent, suivies d’autres passants. En 30 secondes, un attroupement d’environ 15 curieux se forme autour de nous ! Ils nous sourient et nous interrogent gentiment.

Nous réussissons finalement à reprendre notre route. En passant devant un McDonald’s, je fais remarquer à Christine qu’elle a l’air très zen dans son nouveau rôle. Sa deuxième journée de maman s’est super bien passée, dit-elle. La panique du début s’est envolée et elle n’a plus peur de ne pas savoir comment s’y prendre avec un bébé de 13 mois. « C’est plus facile que je pensais ! »

Christine est surprise de se sentir aussi calme. « C’est comme si Marie Shan avait toujours été là. Je lui fais confiance et je me fais confiance. » Sa seule inquiétude, minime, concerne les boutons sur les chevilles de Marie Shan, que cette dernière gratte continuellement. Lyse s’est informée auprès d’un responsable de l’orphelinat de ce que cela pouvait être. Il a vaguement évoqué des boutons de chaleur ou des piqûres de puces. On aurait dit qu’il avait hâte de se débarrasser de la question.

Le mercredi 20 juillet
Ce matin, sous un ciel menaçant, le groupe de Québécois a visité un temple ancien, petit aperçu de la richesse culturelle de cette grande civilisation. « Il faudra revenir, dit Christine, car, malheureusement, nous ne sommes pas dans un mood pour faire du tourisme. » En effet, elles ont plutôt envie d’être dans leur cocon, de continuer à s’apprivoiser… Dans l’après-midi, Christine, Lyse et Marie Shan retournent à la piscine où la petite clapote avec de plus en plus de plaisir.

À l’heure du souper, je les retrouve au buffet italien de l’hôtel. Nous aurions voulu aller manger dans un restaurant chinois, mais il pleut à boire debout. Assise dans sa chaise haute, vêtue d’un pyjama bleu poudre, Marie Shan est mignonne comme tout et… en colère ! Elle repousse avec vigueur son bol de gruau, tape sur sa tablette et montre du doigt l’assiette de sa mère. Elle veut du poulet, elle aussi. « On commence à voir le petit caractère de mademoiselle ! » dit Christine en lui coupant des morceaux de viande.

Après le souper, je les raccompagne à leur chambre. Marie Shan est fatiguée, elle pleure et se débat pendant que Lyse change sa couche. Au même moment, la responsable de l’agence d’adoption appelle de Montréal. Elle a eu vent des irritations sur les chevilles de Marie Shan. Selon elle, c’est la gale. Comme il s’agit d’une affection très contagieuse, il faut lui faire un traitement tout de suite. Heureusement, Christine a apporté tout ce qu’il faut du Québec.

Le jeudi 21 juillet
Journée maussade. Il pleut des cordes, conséquence de l’ouragan Haitang, qui a forcé l’évacuation de plus d’un million de personnes dans les provinces voisines du Fujian et du Zhejiang ces derniers jours. Les Québécois roulent en autobus vers l’orphelinat de Fuzhou, qu’on leur a offert de visiter. Ils ont apporté du lait en poudre, à donner en cadeau. Christine se doute que ce ne sera pas une visite agréable, mais elle tient à voir les lieux où sa fille a passé les premiers mois de sa vie.

C’est un bâtiment récent, sans charme mais propre. En entrant, les Québécois sont accueillis par des fillettes de cinq ou six ans qui bricolent. « Hello ! » lancent-elles en anglais, souriantes. Christine a le cœur gros en pensant que, trop vieilles pour être adoptées, ces enfants grandiront probablement entre les murs de l’orphelinat. Marie Shan, elle, ne semble pas affectée le moins du monde de se trouver là. Ses chevilles vont mieux et elle gazouille joyeusement dans les bras de sa mère.

Le directeur de l’orphelinat accueille les Québécois. Il tente de les rassurer sur l’avenir des fillettes non adoptées ; plusieurs d’entre elles poursuivront de longues études, assure-t-il, en hochant exagérément la tête. Christine et Lyse échangent un regard sceptique et baissent les yeux. Elles savent que la Chine n’offre aucune aide aux plus démunis de la société. Ceux qui n’ont ni famille ni argent partent de très loin dans la course à la réussite.

La tournée se poursuit avec la visite des chambres des bébés, qui comptent chacune une douzaine de lits regroupés au centre de la pièce, sous une moustiquaire. Puis on passe à la salle de jeu, joliment meublée par la fondation américaine Half the Sky. Une nounou explique que les enfants sont levés deux fois par jour, trente minutes chaque fois. Aucune des préposées rencontrées ne semble se souvenir de Marie Shan, qui a passé quelque mois dans une famille d’accueil, selon ce que l’on a dit à Christine sans plus de détails.

En sortant de l’orphelinat, les Québécois font un tour d’autobus dans les quartiers environnants, pour voir un peu la Chine rurale, celle d’où proviennent la majorité des fillettes abandonnées. De l’autobus, Christine et Lyse aperçoivent des gens qui travaillent dans les champs, de l’eau jusqu’aux genoux. Elles remarquent de misérables maisons grises. Les portes sont ouvertes, il y a un plancher de ciment, une table et des gens assis à regarder tomber le déluge.

Ce soir-là, Christine se sent triste et révoltée en pensant à la vie si dure de ces paysans chinois et au flou entretenu autour du passé des enfants adoptés. Au retour, elle passe sa colère en nageant dans la piscine de l’hôtel.

Du 22 au 29 juillet
Après une dernière journée à Nanchang, il est temps de plier bagage. Il faut se rendre à Pékin pour les dernières démarches d’immigration et les visites médicales. Au moment du décollage, Marie Shan agite la main derrière le hublot, comme si elle savait qu’elle quitte pour toujours son pays natal, la terre humide et brûlante du sud de la Chine.

Même si Pékin est plus au nord, la chaleur n’y est pas moins accablante : le mercure oscille entre 35 et 40 degrés. La pollution est telle que certains jours on ne voit pas le bleu du ciel. C’est une mégapole d’Asie où vivent 15 millions de personnes dans des tours d’habitation, où les boulevards ont six voies et où les gratte-ciel poussent à une vitesse folle. Marie Shan a un bon tempérament : elle ne se plaint jamais, ni de la chaleur ni de la fatigue.

Sous un soleil de plomb, à la Grande Muraille de Chine, elle envoie la main et sourit à tout le monde. Au fil des jours, elle prend de l’assurance, raconte Christine. Elle est maintenant guérie de la gale et personne dans le groupe ne l’a attrapée. Marie Shan se révèle sociable, affectueuse, mais pas trop « velcro ». Très autonome, elle a des fous rires, aime se regarder dans le miroir et a retrouvé son regard espiègle. « C’est la fille faite pour moi ! » s’exclame Christine, qui s’émerveille constamment de son évolution.

Le 25 juillet, Marie Shan a rendez-vous à la Clinique internationale de la famille de Pékin, où un médecin américain est chargé d’évaluer son état de santé avant le grand départ pour le Canada. Il propose à Christine de renouveler le test de dépistage d’hépatite et de VIH, déjà fait à l’orphelinat. Elle accepte, même si elle sait qu’un résultat positif ne peut rien changer. Sa rose est déjà apprivoisée… Elle retient tout de même son souffle avant d’avoir le résultat. Négatif. Tout va bien, sauf que Marie Shan est un peu petite pour son âge.

Les trois jours suivants sont surtout consacrés à des visites touristiques dans les environs de Pékin : la Cité interdite, le palais d’été, le hutong, cet ancien quartier de la ville aux ruelles enchevêtrées. Un soir, la gérante d’un restaurant touristique se prend d’affection pour Marie Shan. En anglais, elle dit à Christine qu’elle comprend qu’elles sont mère et fille car elle a vu un reportage sur l’adoption. « Lucky baby », dit-elle en souriant.

Le 29 juillet, le vol de retour n’est pas reposant. Il y a une vingtaine de bébés dans l’avion. Marie Shan ne dort presque pas… Christine et Lyse non plus ! Puis c’est l’arrivée à la maison de Candiac, que les voisins ont remplie de ballons pour leur souhaiter la bienvenue. Enfin chez soi ! Une nouvelle vie commence pour une petite fille de Chine en terre québécoise.

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