Solutions 1 à 6
Pour ralentir un rythme de travail essoufflant, il n’y a pas de recette universelle. Chaque situation est particulière et chaque personne possède sa propre façon d’organiser son temps. Mais on peut toutes abandonner une mauvaise habitude — ou deux ou trois — et adopter un comportement plus approprié, surtout quand notre santé mentale en dépend.
Nous avons rassemblé ici 12 pistes de solutions qui ont fait leurs preuves. Choisissez celle qui semble la plus réaliste et la plus avantageuse pour vous et, surtout, prenez le temps de la mettre en pratique. Il faut généralement quelques semaines avant d’intégrer un nouveau comportement et d’en apprécier les retombées.
1. Prioriser la priorité
C’est seulement si on fait d’abord la tâche la plus importante de la journée, ou de la semaine, qu’on est certaine d’avoir assez de temps pour la mener à terme. Or, plusieurs ont tendance à la remettre à plus tard, quand toutes les autres tâches auront été réglées et qu’on aura enfin la tête libre… Sauf que la vie ne marche pas comme ça et que des imprévus de toutes sortes peuvent se produire (c’est ce qu’ils font, d’ailleurs). Voilà la tâche importante coincée en fin de parcours, alors qu’on n’a plus le temps de la faire correctement. Ce qui génère une anxiété épouvantable ! First thin’s first, dit-on en anglais, et c’est incontournable : la priorité d’abord.
2. Réviser son emploi du temps
De la même manière qu’une liste minutieuse de nos dépenses aide à voir comment adopter des habitudes de consommation plus raisonnables, une étude attentive de notre emploi du temps peut permettre des changements positifs sur ce plan. Il s’agit donc de garder un petit carnet à portée de main pendant une semaine et d’y inscrire toutes ses activités, aux 10 minutes près. Il se peut qu’on découvre une ou quelques pratiques mal organisées qui gobent trop de temps — comme une tâche considérée secondaire qui s’étale vraiment trop.
3. Réduire le temps de transport
À moins d’en profiter pour méditer, lire, étudier ou travailler, le temps de transport, au bout du compte, peut voler des années à votre vie. Trouver un emploi plus près de son domicile ou déménager plus près de son travail, est-ce une option ? Dans certains cas, oui. Ça vaut donc la peine de la considérer. Toutes les personnes dont les déplacements sont de courte durée se demandent comment elles arriveraient autrement.
4. Marcher pour se rendre au travail
Ridicule ? Prenez le temps de vérifier la faisabilité de la chose. Tout compte fait (attente, stationnement, transfert, etc.), il se peut qu’un trajet à pied prenne seulement 10 ou 15 minutes de plus qu’en auto, autobus ou métro. Or, cette période d’activité physique solitaire pourrait décupler votre énergie pour la journée !
5. Décaler son horaire
Quand le contexte le permet, entrer au travail une heure plus tôt ou même davantage, et partir plus tôt, c’est une bonne façon de soulager la pression. Parce que la période où nous nous trouvons seule au bureau, sans coups de téléphone ni de courriels pour nous déranger, favorise une meilleure concentration et permet de prendre le temps nécessaire pour accomplir le boulot le plus exigeant ou celui qui demande de la réflexion. Après, la journée s’en trouve plus relaxe.
6. S’imposer des pauses
Entre deux activités à haute intensité, il est nécessaire de passer dans une « écluse » afin de laisser le temps à la pression de redescendre. Sinon, on entreprend l’activité suivante en étant déjà sur le mode urgence. On s’assoit, on ferme les yeux et on se concentre sur sa respiration pendant cinq minutes. Ou on sort, comme les fumeurs… mais plutôt pour marcher quelques minutes.
7. Dire non
Sur ce point, il faut d’abord être capable d’évaluer la situation avec objectivité : quelle somme de travail peut raisonnablement être exigée de moi dans les circonstances ? Et dans quelle mesure puis-je en exiger davantage de moi-même ? Ensuite, il faut oser poser ses limites et arriver à le faire avec finesse et clarté. Certains patrons demandent un travail pour le lendemain simplement parce qu’ils fonctionnent eux-mêmes à la vitesse turbo. S’il faut quand même accepter un dossier supplémentaire quand la charge de travail est déjà pleine, on en profite pour négocier un répit plus tard. Quant à accepter des responsabilités additionnelles, cela peut se faire pour une durée limitée. C’est indispensable de savoir jusqu’où on est prêt à aller pour sa carrière. Dans tous les cas, il s’agit d’être au clair avec soi : est-ce que j’accepte pour remplir mes responsabilités, pour faire plaisir à mon supérieur ou parce que j’ai peur de dire non ?
8. Travailler à la maison une journée par semaine
Plus les employés la demanderont, plus cette option entrera dans les mœurs. Plusieurs disent arriver à abattre une très bonne somme de boulot ce jour-là et le répit du bureau leur fait le plus grand bien.
9. Regarder moins la télévision
Que vient faire la télévision dans un article sur le temps au travail ? C’est que, chez la plupart des gens, le rapport au temps est une affaire globale : quand on a l’impression de manquer de temps, on a tout le temps cette impression ! Or, un horaire hors travail trop chargé est susceptible d’imposer un stress qui se répercute forcément au boulot. Et quelles sont les activités hors travail qui grugent le plus de temps ? La télévision en est une très souvent. Regarder deux ou trois émissions dans une soirée — ainsi que 20 ou 30 annonces publicitaires — n’est pas la meilleure façon de se détendre, parce que le corps est immobile et l’esprit, captif. Une activité de détente plus dynamique modifie pour le mieux l’état d’esprit.
10. Faire une mise au point avec son patron
Si vous en arrivez à la conclusion que vos efforts d’organisation ne vous permettent toujours pas d’accomplir ce qu’on vous demande sans compromettre votre santé mentale, il faut l’expliquer à votre supérieur. Dans la perspective selon laquelle l’intérêt de l’entreprise est indissociable de celui de ses travailleurs, il sera possible, souhaitons-le, d’avoir un échange productif.
11. Réduire les heures de travail
Cette solution, accessible à une minorité seulement de salariés, se présente surtout sous la forme de la semaine de quatre jours : on travaille 80 % du temps, et on gagne 80 % du salaire. C’est un choix qui exige des sacrifices sur le plan financier, ce qui n’est pas toujours possible. Mais il peut y avoir d’autres désavantages, comme être laissée de côté pour les dossiers les plus importants ou se sentir exclue de la dynamique de l’équipe de travail. Cela dit, une troisième journée de congé par semaine, cela équivaut à augmenter son temps libre de 50 %, ce qui fait toute une différence !
Quand le type d’emploi exige une présence cinq jours semaine, il est peut-être possible de réduire la journée de travail de 30 minutes ou d’une heure. Utilisées pour faire des choses que l’on aime — que ce soit rentrer à pied du travail, aller au gym, lire ou jouer avec les enfants — , ces quelques petites heures peuvent apporter le répit dont on a besoin.
12. Changer de boulot !
Si les responsabilités de l’emploi que l’on occupe nous serrent la gorge et nous empêchent de dormir, c’est peut-être qu’elles ne nous conviennent pas ou qu’elles ne nous conviennent plus. Impossible de ralentir dans sa tête quand on travaille sous pression. C’est le temps de faire le bilan de ce que cet emploi nous coûte et nous rapporte. On déterminera peut-être alors qu’il est mieux de renoncer à cet emploi pour un autre qui soit moins exigeant ou qui corresponde mieux à notre personnalité.
La revue française du bien-être.
Mensuel gratuit qui aborde régulièrement le bien-être au travail.
• Le culte de l’urgence : la société malade du temps
(par Nicole Aubert, éd. Flammarion, 2004)
Un professeur de management analyse comment le fait de travailler dans l’urgence nous fait perdre l’indispensable perspective à long terme. Pour réfléchir.
(par Pierre Pradervand, éd. Jouvence, 2005)
Un petit livre sympathique qui offre six pistes pour améliorer notre gestion du temps et six clés pour aller vers une approche spirituelle de l’instant présent. L’auteur est animateur d’ateliers.
(par Jean-Louis Servan-Schreiber, Livre de poche, 2002)
Du rédacteur en chef de la revue Psychologies, un petit livre pratique qui aide à faire son propre diagnostic et à établir son ordonnance personnelle pour sortir de l’agitation.
• Getting things done – The Art of stress-free productivity (en anglais seulement)
David Allen, Penguin, 2002
Guru américain de la productivité qui a des adeptes partout dans le monde, l’auteur présente ici son système qui mise sur l’efficacité.