1) Des épiceries et des pharmacies ont installé des panneaux transparents en plexiglass devant les caissières et les caissiers. Est-ce utile?
« Oui, puisque des gens infectés par le virus (parfois sans le savoir) peuvent tousser ou éternuer près du personnel qui travaille aux caisses. Les panneaux de plexiglass agissent comme une barrière physique qui protège les employés. Ils n’éliminent pas totalement les risques, mais c’est une façon de plus de protéger le personnel des commerces. »
2) Avec le beau temps qui s’en vient, de plus en plus de gens voudront aller prendre l’air. Certains trottoirs sont déjà achalandés. Suis-je à risque si je croise quelqu’un à moins de 2 mètres?
« On devrait toujours éviter les endroits où les gens se regroupent. Mais il n’est pas toujours possible de respecter la distanciation de 2 mètres recommandée par la Santé publique, notamment sur les trottoirs et dans les sentiers. Croiser une personne, à moins de 2 mètres, pendant une fraction de seconde représente un risque très faible de contamination. On ne peut pas s’attendre, à chaque nanoseconde de la journée, à ce que personne ne passe près de nous. Il y a des situations inévitables, il faut faire avec. »
3) Certains gestionnaires de la santé publique ont laissé entendre que ce virus pourrait être cyclique et qu’on pourrait assister à quelques éclosions au cours de l’année. Est-ce le cas?
« On ne le sait pas vraiment. Pour le moment, tout cela n’est que spéculation. On sait toutefois que le coronavirus aime les températures plus fraîches. Après que la pandémie actuelle se soit résorbée, on pourrait donc voir une nouvelle vague d’infections dès le retour du temps froid, un peu comme c’est le cas avec le virus de l’influenza. »
4) Des mises en garde de toutes sortes et des affirmations sur des traitements possibles font régulièrement surface. En France, par exemple, le ministre des Solidarités et de la Santé a recommandé aux gens atteints par la COVID-19 d’éviter de prendre de l’ibuprofène (Advil), parce que cela aggraverait les symptômes de la maladie. Est-ce une information crédible?
« Des données théoriques suggèrent que les processus métaboliques respectifs de l’ibuprofène et de la COVID-19 peuvent interagir. Mais il n’existe jusqu’à présent aucune donnée prouvant cette hypothèse. La question est intéressante parce qu’en médecine, nous n’avons pas tendance à utiliser beaucoup l’ibuprofène. Quand vient le temps de combattre la fièvre, beaucoup de médecins recommandent plutôt l’acétaminophène. Mais la décision doit être adaptée au patient, bien sûr. »
5) Si j’ai contracté et la COVID-19 et en suis guéri, puis-je la contracter de nouveau?
« Nous n’avons pas encore la réponse définitive à cette question. Mais il est très probable que les gens qui guériront de la COVID-19 seront immunisés. Le problème, c’est que les virus changent avec le temps. C’est ce qu’on appelle une mutation. Est-ce que ce virus mutera graduellement au point où les personnes qui ont vaincu la maladie pourraient ne plus être immunisées contre elle? C’est ce qui se produit avec le virus de l‘influenza, qui change constamment. »
6) Combien de temps faut-il pour guérir de la maladie?
« Ça dépend. Il faut voir à quel point la personne est malade au départ. Si les symptômes sont légers, nous savons qu’il est possible de vaincre la maladie en une journée ou deux. À l’autre bout du spectre, les malades qui sont dans un état critique et qui doivent être placés dans des unités de soins intensifs ont une période de récupération plus longue.
Si on se fie à ce qui se produit chez les patients aux prises avec un syndrome de détresse respiratoire aigu (qui ont eux aussi séjourné aux soins intensifs), le retour à un état de santé équivalent à celui d’avant la maladie peut prendre plus de cinq ans.
En règle générale, toutefois, on peut penser que la guérison de la COVID-19 est une question de jours, voire de semaines. Pour les personnes qui séjournent aux soins intensifs, ce sera toutefois beaucoup plus long. »
7) Une fois guéri, combien de temps dois-je rester en isolement?
Cet article a été publié en version originale anglaise sur le site de Maclean’s.