Vie pratique

Investir en bourse : ce qu’il faut savoir sur les applications

Chez le coiffeur ou entre deux réunions, on peut maintenant acheter et vendre des actions à l’aide d’applications mobiles. Mais attention, des précautions s’imposent.

Les applications de courtage connaissent un boom de puis quelques années. Et ça s’explique aisément : il n’y a pas méthode plus facile pour se constituer un portefeuille. « Elles ouvrent l’investissement boursier à une clientèle qui fait tout sur son téléphone », constate Julien Brault, président fondateur de Hardbacon, une firme qui crée des outils de gestion de finances personnelles. La plupart des institutions financières canadiennes possèdent leur propre application de courtage. Mais d’autres ne sont pas liées à une banque.

La plus populaire au pays : Wealthsimple Trade, qui compte 1,5 million d’utilisateurs et 5 milliards de dollars en actifs sous gestion.

Des outils simples et conviviaux

Leur fonctionnement ? Un jeu d’enfant. On télécharge l’appli, on transfère une somme d’argent à partir de son compte bancaire et hop ! on commence à acheter et à vendre des titres. Le seul critère pour faire partie du club : être majeur.

Un autre avantage : elles sont abordables. Aucuns frais d’ouverture de compte ni frais de gestion. L’application Wealth simple Trade, par exemple, ne coûte rien – en principe – et permet un nombre de transactions boursières illimité, sans commis sion. Il y a 20 ans, chaque transaction boursière coûtait 30 dollars, voire plus…

Et pas besoin de s’engager à long terme. On peut à tout instant reprendre ses billes. On vend alors les actions qu’on détient, au prix en vigueur sur les marchés. Avec de la chance, on fait du profit par rapport au prix d’achat. Dans le cas contraire, on encaisse une perte. C’est ça, la Bourse !

Envie de tenter le coup ? On garde en tête qu’il faudra se débrouiller seul dans l’univers complexe qu’est la Bourse. Même si la plupart des plateformes offrent du contenu informatif en ligne.

Un jeu dangereux…

Cela dit, les applis ont des effets pervers. Comme c’est gratuit et qu’on peut négocier n’importe où, n’importe quand, on risque d’investir sous le coup de l’émotion.

Avec leur interface conviviale, ces applications ont un côté ludique qui rappelle l’univers des jeux vidéo. Or, la Bourse n’est pas un jeu. « Les utilisateurs reçoivent des notifications et des nouvelles sur les titres qu’ils détiennent. Des éléments qui incitent à négocier davantage, sans respecter une stratégie de placement », soutient Xavier Hamel Lapointe, formateur et accompagnateur en gestion de portefeuille pour Les investisseurs autonomes. Quand les applications de courtage comportent des éléments ludiques, les utilisateurs sont plus susceptibles de faire des transactions risquées, selon une étude de l’Université de Toronto menée en 2021.

Et ce n’est pas toujours gratuit. Les applications prélèvent des frais de conversion de de vises lorsqu’on négocie sur les marchés américains et internationaux. « Si on achète une action en dollars US dans un compte canadien, on paie environ 1,5 % de frais à l’achat et 1,5 % à la revente », dit Xavier Hamel Lapointe.

Garder la tête froide

Sur certaines applications, les boursicoteurs sont même invités à ouvrir une marge de crédit. Une très mauvaise idée ! Cela re présente un risque d’endettement important, avertit l’Autorité des marchés financiers (AMF). Les investisseurs ne devraient jamais investir de l’argent qu’ils ne possèdent pas.

Bref, gare à ceux qui s’imaginent déjà faire de l’argent comme de l’eau en pitonnant sur leur écran de téléphone. Ils pourraient voir leur argent leur filer entre les doigts. « La Bourse est un monde sans pitié », prévient Xavier Lapointe Hamel.

L’AMF, de son côté, rappelle que les marchés sont volatils et imprévisibles, et qu’investir de façon autonome demande des connaissances. Si l’apprenti investisseur n’en a pas, il devrait faire affaire avec un conseiller financier qui l’aidera à prendre des décisions éclairées. Un conseiller… en chair et en os.

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