Vie pratique

Les oiseaux en hiver : comment les attirer dans sa cour

Parmi les quelque 150 espèces d’oiseaux qui osent passer l’hiver au Québec, près du tiers ne dédaigne pas faire le plein d’énergie dans nos cours arrières lorsqu’il y a présence de mangeoires. Trucs et conseils pour attirer et observer ces mignons visiteurs ailés chez soi sans nuire à leur écosystème.

Nourrir les oiseaux : s’y engager avec sérieux

Qu’il s’agisse de pics chevelus, de mésanges à tête noire, de sizerins flammés, de gros becs errants, de cardinaux ou de toute autre espèce d’oiseau qui passent la saison froide avec nous, chacun d’eux trouve instinctivement sa pitance dans la nature. Ce qui n’empêche pas ces volatiles d’apprécier le festin de graines que nous leur fournissons lorsque surviennent des chutes de neige, des tempêtes de verglas ou des journées de froid intense. Quel être vivant refuserait un solide « boost » d’énergie dans de telles situations ? « Pourtant, qu’on se le dise, la faune ailée n’a pas besoin de l’humain pour survivre l’hiver », avise Jean-Philippe Gagnon, agent de recherche à la division des collections vivantes et recherches au Biodôme de Montréal.

En fait, c’est surtout notre santé mentale qui profite de l’exercice, soutient-il. D’après des chercheurs de l’Université d’Exeter, en Grande-Bretagne, nourrir et observer les oiseaux aide à diminuer le stress ainsi que les risques de dépression et d’anxiété. Pas étonnant que les boutiques animalières et quincailleries aient connu des ruptures de stock de nourriture d’oiseaux pendant le confinement !

Ravitailler ces visiteurs à plumes implique néanmoins un engagement de notre part, insiste Alain Denis, membre du Club d’observateurs d’oiseaux de Laval. Afin d’éviter la propagation de maladies aviaires telle que la salmonellose, la trichomonase ou la conjonctivite (le plumage gonflé, les yeux croûtés et un comportement léthargique figurent parmi les symptômes de ces maladies), il faut régulièrement nettoyer et désinfecter à l’eau de javel ses mangeoires, selon lui. Et ce, au moins une fois par semaine. Ça semble trop d’ouvrage ? Pour se simplifier la vie, Jean-Philippe Gagnon, du Biodôme, suggère d’utiliser en alternance deux mangeoires faciles à nettoyer.

geai bleu

Photo : Suzanne Brûlotte

Par où commencer ?

Avant d’investir des dizaines de dollars pour l’achat de graines et de mangeoires, l’autrice et photographe animalière Suzanne Brûlotte conseille de tester d’abord l’intérêt des oiseaux pour notre cour. Comment ? En bricolant une mangeoire temporaire à l’aide d’un contenant de plastique qu’on trouvera aisément dans son bac de recyclage (bouteille d’eau, pot de yogourt…). Il suffit de perforer le dessous de quelques trous pour que l’eau s’écoule, de créer des ouvertures sur les côtés, d’insérer un à deux goujons, de remplir le contenant de graines de tournesol et de l’accrocher à une branche ou à un piquet pendant deux semaines. Le contenu a été dévoré ? On peut passer aux choses sérieuses !

Où installer sa mangeoire pour les oiseaux ?

Les mangeoires doivent être installées à moins de trois mètres ou à plus de six mètres de la maison, à moins d’apposer aux fenêtre des rubans ou des autocollants anticollisions, recommande Jean-Philippe Gagnon du Biodôme. Ceci afin d’éviter que les oiseaux ne frappent les vitres à leur envol. L’expert conseille également de suspendre les mangeoires à plus de trois mètres du sol, question de refroidir les ardeurs des chats domestiques, principaux prédateurs de la faune ailée.

mangeoir oiseaux

Photo : Suzanne Brûlotte

Comment éviter les visiteurs indésirables ?

Le contenu des mangeoires n’attirent pas que les oiseaux. Les écureuils, les tamias ainsi que les ratons-laveurs en sont tout aussi friands. Pour empêcher ces indésirables d’accéder au buffet, André Provost, membre à vie du Club d’ornithologie de Longueuil, n’hésite pas à recouvrir de feuilles d’acier galvanisé le tronc de ses arbres ainsi que les poteaux jusqu’à deux mètres du sol , où trônent ses réserves de graines. Des pare-écureuils peuvent également être installés au pied des arbres. Autre solution préventive : on se garde d’acheter des sacs de graines mélangées. Ainsi, les oiseaux auront moins tendance à trier et jeter au sol les graines qui n’ont pas leur faveur, mais dont raffolent les petits rongeurs.

Quelle nourriture donner aux oiseaux ?

Selon Suzanne Brûlotte, qui a publié près d’une trentaine d’ouvrages chez les éditions Broquet depuis 1989, les graines de tournesol noir figurent au premier rang des victuailles favorites de tous les oiseaux qui fréquentent les mangeoires. Et ce, peu importe où l’on habite au Québec. Autrement, les pics et les geais bleus raffolent des arachides non salées. Les bruants, mésanges et roselins pourprés vont goulument dévorer le millet blanc. Quant aux chardonnerets, ils se gavent volontiers de chardon.

Photo : Suzanne Brûlotte

Barre énergétique pour oiseaux

Une recette de pain d’oiseau à faire soi-même de Suzanne Brûlotte, tirée de la plus récente réédition de son livre Attirer les oiseaux chez soi, publié chez Broquet en 2022.

  • Graisse végétale 250 ml (1 tasse)
  • Farine de maïs 250 ml (1 tasse)
  • Beurre d’arachide 250 ml (1 tasse)
  • Gros flocons de gruau 1250 ml (5 tasses)

Mélanger tous les ingrédients dans un bol. Verser la préparation dans un moule à pain et mettre au congélateur. Une fois le pain congelé, trancher des petits morceaux selon les besoins, ou loger la totalité du pain dans un grillage suspendu à une branche.

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