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Une amie a un comportement inhabituel. Une voisine a soudain tendance à s’isoler… Ça ne semble pas aller. Les intervenantes interrogées sont unanimes : il faut écouter cette petite voix intérieure qui nous dit que quelque chose cloche. Car notre instinct nous joue rarement des tours dans ce genre de situation. « Le pire qui puisse arriver, c’est de se tromper. Mais créer un malaise n’a jamais tué personne. Ne pas intervenir dans un cas de violence conjugale, oui. Alors, n’ayons pas peur de ne pas nous mêler de nos affaires », lance Chantal Arseneault, présidente du Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale.
S’il y a des signes qui ne trompent pas – anxiété manifeste, refus de sortir sans son conjoint, modification notable au style vestimentaire –, d’autres sont beaucoup plus subtils. « On a tendance à chercher les bleus, mais la violence conjugale peut être bien plus insidieuse. Elle revêt de multiples formes : physique, psychologique, sexuelle, économique… », fait remarquer la chroniqueuse et autrice Catherine Éthier, qui prête depuis peu ses mots et son visage au Regroupement. On devrait donc prendre le temps de se questionner devant un changement d’attitude ou d’habitude qui fait sourciller.
Inutile de tourner autour du pot. « N’ayons pas peur d’utiliser les vrais mots – violence, contrainte, isolement, ou autres – et de demander franchement si tout va bien. Ça ne fera peut-être pas effet sur le coup, mais il est possible que l’on sème un doute. La prochaine fois, l’idée aura peut-être fait son chemin », insiste Chantal Arseneault.
Voir l’une de ses proches subir de la violence conjugale, c’est difficile. En plus de se sentir impuissant, l’entourage ressent parfois de la colère envers l’agresseur ou de l’impatience à l’égard de la victime. « Il nous arrive à toutes de nous demander pourquoi telle fille ne quitte pas son chum agressif. Mais gardons en tête que les victimes ont peur et qu’elles sont souvent coincées dans un cycle de violence qui les dépasse », précise Catherine Éthier.
Quels que soient les sentiments qui nous habitent, il importe de rester disponible pour la victime. La blâmer pour ce qui lui arrive ou, pire, couper les ponts avec elle serait vraiment à éviter, selon Chantal Arseneault. Quand une victime se retrouve isolée, seule avec son problème, les risques pour sa sécurité s’aggravent. Il est donc primordial de lui faire savoir qu’on sera toujours là pour elle.
Des ressources existent pour venir en aide aux victimes comme à ceux qui les entourent. L’organisme SOS violence conjugale offre justement une ligne pour les proches (sosviolenceconjugale.ca ou 1 800 363-9010). La ligne Info-Social, à laquelle on a accès en composant le 811, est également une bonne option.
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