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Culture

Choix Châtelaine : « Jour de clarté », au hasard d’une rencontre

Entre roman d’amour et d’espionnage, cette enquête nouveau genre foisonne de références rétros et d’intrigues mystérieuses et inquiétantes.
Par Myriam Comtois
Choix Châtelaine : « Jour de clarté », au hasard d’une rencontre

Montréal, avril 1985. L’étudiante en science politique Viviane Leduc, qui rêve de révolution, rencontre le séduisant Kostas, un professeur réfugié qui célèbre la mort d’un tyran dans son pays d’origine, l’Albanie. C’est le coup de foudre.

Dans les cafés où l’homme énigmatique emmène Viviane, les discussions politiques abondent et les tensions sociales du Québec post-référendaire embrument l’atmosphère tout autant que l’omniprésente fumée des cigarettes. Au fil des rencontres et de discussions ambiguës, Viviane tente de comprendre ce qui se trame.

Puis, un matin, Kostas disparaît sans laisser de note. Viviane devra utiliser ses aptitudes de pirate informatique, acquises à l’adolescence, pour résoudre l’énigme de ce départ. Avec l’aide d’une amie, elle dressera un plan pour tenter de retrouver le Kostas qu’elle croyait aimer.

Tout est intrigant dans ce surprenant roman d’espionnage, écrit sous pseudonyme et présenté comme le premier titre d’une série sur la géopolitique des petites nations (un deuxième tome, Pourquoi tu pars ?, est déjà en préparation pour mai 2026).

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L’autrice Laurence La Palme dissèque le mécanisme du coup de foudre, ce sentiment qui donne l’impression que l’on se reconnaît en quelqu’un d’autre. Elle dépeint un Montréal agité à une époque où le contexte social était particulièrement tendu.

J’attends avec impatience le prochain titre de cette série qui pourrait devenir mon bonbon printanier annuel !

***

Jour de clarté, Laurence La Palme, Cheval d'Août, 150 pages


Choix Châtelaine : « Jour de clarté », au hasard d’une rencontre

L'extrait

Je ne dédaignais pas, ce soir-là, de jouer le rôle imprudent qu’il m’avait assigné, celui de l’ingénue charmée par l’éminent professeur. J’avais aussi, c’est vrai, envie de partager cette célébration qui me semblait à la fois si abstraite et si grisante. La mort d’un dictateur, une mort que l’on apprend alors qu’on est soi-même en exil.

Son parcours était fascinant. J’étais pendue à ses lèvres… Kostas avait abandonné ses parents là-bas, dans le sud de l’Albanie, ses frères et sœurs, une fiancée également. Je les imaginais camouflant leur chagrin, terrifiés à l’idée des représailles. En 1979, le Parti du travail l’avait autorisé à se rendre à Paris pour un colloque littéraire international. Là, il avait réussi à semer les agents de la Sigurimi ! Il s’étonnait d’avoir accompli cet exploit, lui, un simple professeur sans ressources. Pendant deux mois, il s’était caché dans une chambre de bonne. Le ministère français des Affaires étrangères, ayant appris sa défection, lui avait procuré un visa pour le Canada. Il s’était envolé pour Toronto. Après un an à vivoter, il avait choisi de s’établir à Montréal et s’était fait embaucher à Concordia en tant que professeur de littérature des Balkans, remplaçant un certain Burns, qui avait quitté le Québec in extremis après le référendum de 1980.

À la table d’à côté, une bande d’Américains vociféraient. Kostas aurait pu me refiler des secrets d’État et personne n’aurait rien entendu.

— Sans doute ce Burns se croit-il lui-même en exil…

Il se laissait aller à un ton de connivence sarcastique. Très séduisant. Non, ce Burns n’avait pas traversé le moindre rideau de fer, abandonnant ses proches et ses possessions aux mains d’un gouvernement cruel et paranoïaque, un gouvernement qui avait coupé le pays du reste du monde, même de l’URSS et de la Chine.

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