Culture

Des livres pour les vacances d’été

Qui de mieux pour nous proposer des livres passionnants que ceux et celles qui en écrivent ? Huit grandes plumes du Québec nous proposent une trentaine d’œuvres littéraires à lire… au soleil ou à l’ombre.

Dominique Fortier

Photo : Frédérick Duchesne

Dominique Fortier

Dominique Fortier puise son inspiration dans l’Histoire avec un grand « H », l’imaginaire et les petits miracles du quotidien. En 2020, elle est devenue la première Québécoise à remporter un prix Renaudot dans la catégorie essai pour Les villes de papier – Une vie d’Emily Dickinson (Alto, 2018).

Pourquoi écrire ? J’écris par culpabilité, parce que je me sens mal quand je ne le fais pas. Je ne saurais expliquer autrement ce qui me pousse à prendre un stylo et à griffonner dans mes carnets, même lorsque j’ignore où cela me mènera – c’est-à-dire presque toujours. Je ne me souviens pas d’avoir rêvé de faire autre chose, mais il m’a fallu longtemps avant de croire que c’était possible et d’oser essayer. C’est à l’aube de la quarantaine que j’ai compris que si je ne le faisais pas maintenant, je ne le ferais jamais.

Un livre marquant Je me rappelle encore précisément le moment où j’ai ouvert pour la première fois Cent ans de solitude, de Gabriel García Márquez. J’avais 19 ans, j’étais en Floride, je n’avais plus rien à lire et mon amoureux de l’époque m’avait fait parvenir une boîte de livres d’occasion. J’avais pris celui-là sur le dessus de la pile, un peu déçue parce que je m’imaginais, je ne sais trop pourquoi, qu’il s’agissait d’un roman réaliste d’esprit très politique. J’avais tout faux. Dès les premiers mots, j’ai été éblouie. Agenouillée dans le salon du petit appartement que nous occupions, j’ai relu deux, trois, quatre fois la première page qui présente le village de Macondo. Je venais de découvrir un nouveau monde.

Trois œuvres récentes dont je suggère la lecture

livres
  1. Dieu, le temps, les hommes et les anges d’Olga Tokarczuk, Robert Laffont, 2019
    Je ne connaissais pas cette écrivaine polonaise avant qu’on lui remette le prix Nobel de littérature en 2019. L’œuvre se rapproche de Cent ans de solitude, puisqu’elle présente aussi, sur plusieurs générations, les histoires croisées de familles d’un village isolé. Elle se distingue par sa gravité, une sorte de sobriété sauvage qui n’exclut pas la poésie. Un chef-d’œuvre.
  2. La ballade de Baby de Heather O’Neill, Alto, 2020
    Heather O’Neill raconte l’histoire de Baby, une ado qui vit avec son père toxicomane dans un Montréal à mille lieues de celui des cartes postales. Émouvant, troublant, dépourvu de mièvrerie. C’est l’un de ces livres qui changent notre façon de voir le monde.
  3. La reconstruction du paradis de Robert Lalonde, Boréal, 2021
    En décembre 2018, la maison de Robert Lalonde a été ravagée par un incendie qui a réduit en cendres sa bibliothèque. Dans ce carnet, il raconte sa perte qui est en même temps un allègement, et il rappelle que la beauté est partout, fragile, mais irréductible.
Daphné B.

Photo : Justine Latour

Daphné B.

Poète et traductrice littéraire, Daphné B. est l’autrice des recueils Bluetiful (Les Éditions de l’Écrou, 2015) et Delete (L’Oie de Cravan, 2017). Son essai Maquillée (Marchand de feuilles, 2020) a remporté le Prix des libraires du Québec 2021 dans la catégorie Essai québécois.

Pourquoi lire ? Je lis constamment. Je me nourris de l’écriture des autres dans mon travail. Quand je lis, je me sens faire partie d’une famille immense, composée de tous ceux et celles qui ont écrit et vécu avant moi, de mes amis qui écrivent, mais aussi des auteurs qui vont me succéder. C’est une manière de se sentir moins seule et d’entrer en rapport avec d’autres existences.

Un livre marquant Plusieurs livres m’ont marquée à différentes époques de ma vie. Quand j’avais 20 ans, c’est la prose de Hemingway qui m’a séduite, surtout ses nouvelles. J’aimais son économie de mots, l’absence de descriptions chargées, l’attention portée aux rituels quotidiens. Aujourd’hui, je suis épatée par l’œuvre de la Brésilienne Clarice Lispector, par son inventivité et la singularité de sa voix.

Trois œuvres récentes dont je suggère la lecture

livres
  1. Marécages de l’utopie de Catherine Fatima, Héliotrope, 2021
    Ce superbe roman écrit sous la forme d’un journal intime raconte les tribulations d’une jeune femme dans la vingtaine, plus particulièrement son rapport au désir. Je suis jalouse de l’honnêteté avec laquelle Fatima y dissèque sa vie et ses pulsions.
  2. Moms de Yeong-shin Ma, Drawn & Quarterly, 2020
    Ce roman graphique est délicieux ! Il s’inspire de la vie amoureuse de la mère de l’auteur et narre le quotidien houleux de femmes de ménage coréennes dans la cinquantaine. C’est tellement rare d’explorer ce genre de personnages dans les livres. [En anglais.]
  3. Tropico de Marcela Huerta, Triptyque, 2021
    J’ai eu le grand bonheur de traduire et de signer la postface de ce merveilleux recueil. Issue de parents immigrants chiliens, Marcela Huerta y explore ses racines et son identité à travers un thème qui m’est cher : le deuil. C’est triste, c’est drôle, c’est important.
Michel Jean

Photo : Julien Faugère

Michel Jean

Innu de Mashteuiatsh, au Lac-Saint-Jean, Michel Jean a d’abord fait sa marque comme journaliste et animateur d’émissions d’affaires publiques avant de se tourner vers l’écriture. Auteur de huit livres, il connaît un succès monstre avec son roman Kukum (Libre Expression, 2019), lauréat du prix littéraire France-Québec en 2020 et du Combat national des livres 2021, organisé par l’émission Plus on est de fous, plus on lit (ICI Première).

Pourquoi écrire ? J’écris sur des sujets que j’aime. Dans mon travail de journaliste, je tiens toujours compte de l’intérêt public. Quand j’écris des romans, je me concentre sur les choses dont j’ai envie de parler, qui sont importantes pour moi.

Un livre marquant La promesse de l’aube de Romain Gary. Quand je l’ai terminé, je me suis surpris à flatter la couverture tant j’étais ému. La plume est vive et alerte. Il y a du suspense. Et c’est intelligent. Lorsqu’on le referme, on s’interroge sur sa propre vie, et on reste hanté longtemps par ce qu’on vient de lire.

Trois œuvres récentes dont je suggère la lecture

livres
  1. Marie-Lumière de Lucie Pagé, Libre Expression, 2021
    Ce roman offre une réflexion lucide sur les blessures intérieures que nous portons tous, en plus de remettre en question les diktats de la médecine.
  2. Un gentleman à Moscou d’Amor Towles, Le Livre de poche, 2020
    C’est une histoire qui rappelle À l’ombre de Shawshank. Un aristocrate russe déchu est condamné à vivre sous résidence surveillée dans un grand hôtel de Moscou. C’est brillant, vif. Il y a une galerie de personnages savoureux. J’ai adoré.
  3. Suzuran d’Aki Shimazaki, Leméac, 2019
    Ce livre raconte l’histoire d’une jeune femme qui élève seule son garçon. Elle a un don pour la poterie et mène sa vie, imperméable à la dureté du monde. Aki Shimazaki, Québécoise née au Japon, est une orfèvre. Ses romans sont ciselés, pleins de retenue et pourtant toujours puissants.
Sophie Létourneau

Photo : Laurence Grandbois Bernard

Sophie Létourneau

Sophie Létourneau est écrivaine et professeure de littérature à l’Université Laval. Elle s’intéresse aux œuvres de fiction ancrées dans le réel. Son dernier roman, Chasse à l’homme (La Peuplade, 2020), lui a récemment valu le Prix littéraire du Gouverneur général 2020, dans la catégorie Romans et nouvelles.

Pourquoi écrire ? J’ai toujours voulu écrire. Parce que je prenais plaisir aux histoires qu’on me racontait, je désirais, moi aussi, posséder le pouvoir de raconter. J’ai lu quelque part que les artistes ne commencent jamais à dessiner ou à écrire. À la différence de la plupart des gens, ils n’ont simplement jamais arrêté. Je crois que c’est vrai.

Un livre marquant L’écume des jours de Boris Vian, L’avalée des avalés de Réjean Ducharme et La vie devant soi de Romain Gary. Des livres que j’ai lus adolescente. Ils m’ont fait découvrir la puissance de la littérature.

Trois œuvres récentes dont je suggère la lecture

livres
  1. Une partie rouge de Maggie Nelson, Éditions du sous-sol, 2017
    Un récit d’enquête sur la tante de l’autrice, Jane, violée et tuée alors qu’elle était étudiante, mais aussi sur notre fascination pour les true crime et pour les jeunes femmes (blanches) assassinées.
  2. Mère d’invention de Clara Dupuis Morency, Triptyque, 2018
    Dans une langue à l’élégance européenne, l’écrivaine tend un fil d’équilibre entre l’amour de la littérature, le désamour de l’université et le désir (ou pas) d’enfanter. Un livre très fort, beau et solide.
  3. Prague de Maude Veilleux, Septentrion, 2016
    Même lorsqu’elle écrit sur ses doutes, Maude Veilleux sait ce qu’elle fait. Ici, elle nous entraîne dans la psyché d’une femme qui vit un deuil amoureux. Par une simple et troublante mise à nu, Prague marque un point d’orgue dans l’œuvre de cette autrice.
Chrystine Brouillet

Photo : Maxyme G. Delisle

Chrystine Brouillet

Parmi les plus prolifiques écrivaines québécoises, Chrystine Brouillet a écrit plus d’une cinquantaine de romans, pour la plupart policiers. Sa série mettant en vedette la détective Maud Graham a séduit le Québec en entier, avec jusqu’ici plus de 750 000 exemplaires vendus.

Pourquoi lire ? Je dévore deux à trois livres par semaine au minimum. Je ne peux sortir de la maison sans avoir un bouquin sur moi. Je ne supporte pas d’être seule. Les livres sont comme des amis. Ils m’apportent tout : la quiétude, l’éblouissement, la surprise.

Une série de livres marquants Les Rougon-Macquart, une série de 20 romans écrits par Émile Zola. La puissance évocatrice de cet auteur m’a transfigurée. Je les ai lus les uns après les autres sans m’arrêter. La construction, la véracité des personnages, l’histoire de Paris… Tout me fascinait.

Trois œuvres récentes dont je suggère la lecture

livres
  1. Théo à jamais de Louise Dupré, Héliotrope, 2020
    Pour la justesse de chaque phrase. C’est l’histoire d’une femme qui doit composer avec un geste irréparable de son fils. On y trouve à la fois une intensité et une modestie, et une grande authenticité.
  2. La fille d’elle-même de Gabrielle Boulianne-Tremblay, Marchand de feuilles, 2021
    L’écrivaine y relate la quête identitaire d’une fille transsexuelle. C’est un livre sur tous les paradoxes qu’implique être soi et autre à la fois, écrit avec beaucoup de délicatesse et de lucidité. Il donne le courage de sonder au fond de soi-même pour découvrir qui l’on est vraiment.
  3. Lëd de Caryl Férey, Éditions Les Arènes, 2021
    Un roman policier qui se déroule à Norilsk, en Sibérie. J’ai rarement lu une œuvre aussi prenante, simplement par le décor, le rythme de vie de gens marqués par la misère et la température glaciale. C’est palpitant comme un roman noir et intéressant comme un documentaire de National Geographic.

Caroline Dawson

Née au Chili, Caroline Dawson est sociologue, professeure et blogueuse, en plus de codiriger le Festival de littérature jeunesse de Montréal. Son premier roman, Là où je me terre (Éditions du remue-ménage, 2020), était finaliste au Prix des libraires du Québec 2021.

Pourquoi lire ? Je me donne le défi de lire 52 livres par an. Il y a quelques années, je me suis rendu compte du nombre incroyable de livres écrits par des hommes sur mes tablettes. Durant un an, j’ai donc décidé de ne lire que des femmes. Ç’a été une année de lecture formidable. Depuis, à quelques exceptions près, je ne lis que des femmes, des personnes queers ou des personnes racisées. Ça peut paraître paradoxal, mais c’est stupéfiant à quel point rétrécir nos horizons peut en fait élargir notre regard.

Un livre marquant Retour à Reims de Didier Eribon, au croisement de l’autobiographie, de l’essai littéraire et de la sociologie, a radicalement changé ma façon de percevoir mon identité et ma trajectoire de vie. Un livre magnifique et très libérateur.

Trois œuvres récentes dont je suggère la lecture

livres
  1. Coco & Sissi de Nathalie Doummar, Éditions du remue-ménage, 2020
    Nathalie Doummar met en scène l’émancipation des femmes. Ses personnages féminins sont remplis de contradictions, mais remettent en question le poids des attentes sociales et des normes collectives et, en cela, ils sont magnifiques de force et de courage.
  2. Douleur sentimentale puante dirigé par Sara Hébert, Éditions Somme toute, 2019
    Après une rupture douloureuse, l’artiste Sara Hébert fait appel à des amis et à des copines pour décrire à la fois la passion amoureuse et la folie intrinsèque de celle-ci. Elle prend les mots pour en faire des collages vraiment intéressants, non sans un humour grinçant.
  3. On pleure pas au bingo de Dawn Dumont, Éditions Hannenorak, 2019
    Dans ce roman d’apprentissage, Dawn Dumont raconte son enfance et son adolescence dans une réserve autochtone en Saskatchewan. Malgré les thèmes difficiles qu’elle aborde, l’autrice crie réussit le tour de force de nous faire rire à gorge déployée.

Mélanie LeclercMélanie Leclerc

Bédéiste et photographe, Mélanie Leclerc travaille dans une bibliothèque municipale. Chacune de ses deux bandes dessinées, Contacts (Mécanique générale, 2019) et Temps libre (Mécanique générale, 2020), a remporté un prix Bédélys. La première a reçu le prix de la meilleure BD autoéditée, et la seconde, celui de la meilleure BD du Québec, toutes catégories confondues.

Pourquoi lire ? Je lis beaucoup, et n’importe comment : je feuillette, je fais une saucette, j’abandonne, je plonge, je lis et relis. La lecture apporte de tout: elle réveille, surprend, donne forme à des émotions qui n’étaient pas là, dans notre tête, quelques minutes plus tôt. C’est quand même assez fantastique.

Un livre marquant Une saison dans la vie d’Emmanuel de Marie-Claire Blais. C’est LE livre qui m’a incitée à étudier en lettres au cégep. Ne sachant pas quoi faire « dans la vie », je m’étais dit qu’en attendant de savoir, je pourrais lire, lire beaucoup, et aller le plus souvent possible à la rencontre de cette émotion forte ressentie au contact des mots et de la poésie.

Trois œuvres récentes dont je suggère la lecture

livres
  1. Vernon Subutex – Tome 1 de Virginie Despentes et Luz, Albin Michel, 2020
    Dans cette adaptation en bande dessinée du roman du même nom, on suit le personnage de Vernon, disquaire notoire condamné à la désuétude par les temps qui changent et la transformation de l’industrie musicale. Le dessin est nerveux, généreux, éclaté. L’histoire est crue et pleine de tendresse.
  2. Un jour de plus de Philippe Girard, Front froid, 2019
    Sur son lit d’hôpital, Marguerite, 80 ans, se voit donner une double chance : un sursis de 24 heures sur Terre et le don de guérir les malades par le toucher. Toutefois, chaque guérison raccourcit sa précieuse journée. À l’image du périple de Marguerite, on dirait que cette bande dessinée est trop courte, portée au fil des pages par l’urgence de vivre.
  3. Louise Bourgeois, femme maison de Jean-François Jaussaud, Albin Michel, 2019
    Dans cet album photo, nous entrons dans la maison de l’artiste Louise Bourgeois, à Brooklyn. Les images sont riches et la photographie, sensible. Les citations choisies expriment bien les idées chères à cette artiste franco-américaine décédée en 2010. Quel beau cadeau que de pouvoir explorer l’intimité de cette grande artiste, dont l’œuvre foisonne de maisons, de souvenirs et d’intériorité.
Rodney St-Éloi

Photo : Martine Doyon

Rodney Saint-Éloi

Né à Cavaillon, en Haïti, Rodney Saint-Éloi est poète, écrivain, essayiste et éditeur. Son plus récent roman, Quand il fait triste, Bertha chante (Québec Amérique, 2020), explore avec tendresse et humanité les thèmes de la mémoire, de l’héritage et de l’exil.

Pourquoi écrire ? C’est Tida, ma grand-grand-mère, qui m’a initié à la lecture. Elle m’a fait regarder la terre, les étoiles, les plantes. Et dans ces univers, j’ai rencontré tout ce qui est plus grand que moi. Elle m’a donné, elle qui ne savait pas lire, le verbe « lire ». J’écris tout simplement pour lui rendre hommage.

Un livre marquant Cahier d’un retour au pays natal d’Aimé Césaire. Dans ce livre [publié en 1939, puis réédité en 1947 chez Bordas], Césaire nous rappelle que la poésie est cette exigence d’exister dans la totalité de soi. Vivre, c’est embrasser toutes ces parts humbles de soi, toutes ces parties ensoleillées qui font de nous des êtres de complexité et d’étincelles.

Trois œuvres récentes dont je suggère la lecture

livres
  1. Un thé dans la toundra/Nipishapui nete mushuat de Joséphine Bacon, Mémoire d’encrier, 2013
    Ce recueil de poèmes n’est pas vraiment récent, mais il m’est impossible de ne pas le mentionner. C’est un grand psaume qui nous apprend à marcher, à regarder la terre et à saisir toutes ses vérités complexes.
  2. Ceux qui partent de Jeanne Benameur, Actes Sud, 2019
    Ce roman m’a fait découvrir le dur métier qu’est l’exil, à travers une galerie de personnages qui l’éprouvent aux portes de New York en 1910. À mettre entre toutes les mains.
  3. Betty de Tiffany McDaniel, Éditions Gallmeister, 2020
    Installée dans l’Ohio après des années d’errance, Betty grandit, bercée par les histoires de son père. Plus tard, c’est l’écriture qui lui permettra d’avancer et d’affronter l’adversité. J’ai lu cette histoire comme si elle était la mienne.

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