Patrick ne s’est jamais remis de la perte de la maison de son enfance. La belle demeure victorienne, située au bord de la mer au pays de Galles, a été, une quinzaine d’années auparavant, la scène de meurtres crapuleux. Quand il se met en tête d’acheter cette résidence, condamnée depuis le drame, et d’y installer sa famille, tout dérape…
Sarah, jeune femme sous influence. À 19 ans, amoureuse de Patrick, elle a renoncé à elle-même, abandonnant ses cours aux Beaux-Arts pour le suivre, à ses conditions. Patrick, en apparence mari et père idéal, secret et contrôlant. Joe et Mia, 17 et 15 ans, leurs enfants, prisonniers du climat familial malsain. Caroline, amie de Sarah, qui assiste, impuissante, à la défaite de celle-ci. Ben, galeriste, et Anna, mystérieuse femme en noir, ayant grandi avec Patrick dans la petite ville côtière.
Si on n’est pas claustrophobe.
On hésite d’abord à entrer dans cette maison. Puis, dès la porte refermée, on est happé par cette histoire où les allers-retours nous propulsent toujours un peu plus loin au cœur du drame qui couve. Les masques tombent peu à peu pour dévoiler les failles des uns et des autres. Mais la brume finit par se lever, découvrant un paysage de beauté.
Pourquoi lit-on des thrillers aussi suffocants?
Au-delà du divertissement, pour se rappeler combien l’enfance est déterminante, l’amour, souvent aveugle, et certaines blessures, inguérissables.
La maison, Éditions de la Martinière, traduction par Ombeline Marchon, 448 pages
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