Le 7e ciel de Marie-Mai
Après 20 ans de carrière, Marie-Mai se sent plus forte que jamais. Avec Sept, sorti ce 18 octobre, elle revisite, sur fond dansant et parfois mélancolique, certaines épreuves qu’elle a traversées sous un regard qu’elle caractérise de « plus mature et assumé ».
L’album, qui comprend 10 morceaux, est empreint de vulnérabilité, de nostalgie, et de beaucoup de lumière. Entretien tout en sensibilité (et en sagesse !) avec la pétillante pop star de chez nous.
Tu as mentionné que la nostalgie est le thème central de ton nouvel album. Quels éléments de ton passé t’ont le plus inspirée lors de la création ?
« Avant 2024, je ne savais même pas si j'allais faire un autre album. J'étais un peu en remise en question par rapport à la musique, à l'industrie qui a tellement changé. Je me demandais : “ est-ce que j'ai encore ma place?”. Puis pour mes 20 ans de carrière, je me disais que je devais ça à mon public. Je me devais aussi de faire de la musique sans penser à la perception des autres. Dans Sept, j'exprime des émotions et des événements [NDLR : dont un deuil périnatal avec le titre Combien de temps] que je n'ai même pas encore abordés en entrevue. Des moments de vulnérabilité. »
Dans ta chanson Je le berce, tu parles de tes démons que tu berces dans tes bras. Quels démons ?
« En fait pour moi cette chanson-là, c'est une suite logique à Conscience. Pendant longtemps, je me sentais en combat avec moi-même. Alors que maintenant, c'est vraiment le contraire. Mes peurs puis mes insécurités ont juste besoin de se faire serrer dans les bras. Il y a une quiétude qui s'est installée à partir du moment où j'ai arrêté de lutter contre qui je suis. »
Tu sembles sur une bonne lancée : certains démons sont derrière toi, tu sors un nouvel album, tu fais de la télé comme animatrice à Big Brother Célébrités et comme juge à Quel talent !, tu as un nouveau conjoint… Vis-tu un Conte de fée Sept> ?
«Pour moi, le conte de fées, c'est s'éloigner de la perfection et de juste voir la vie comme elle est. La vie, c'est imparfait. La vie, c'est des hauts et des bas. Il faut qu'on embrasse ça. Aujourd’hui, j’ai assez de recul pour regarder en arrière et me dire : "wow, je ne changerais rien". Je vis mon conte de fées à moi. »Les femmes se sont souvent fait dire ce qu'elles avaient le droit de porter ou non. Toi, à 40 ans, on te sent plus assumée, plus audacieuse que jamais dans tes choix vestimentaires. Qu’aimerais-tu répondre à ceux qui commentent ton style ?
« Je sais que tout ce que je porte va faire réagir, mais je ne veux pas laisser le regard des autres dicter comment je dois m’habiller. La personne en face de moi ou derrière son clavier a le droit de s'exprimer, mais je porte ce que j’aime, je m’assume. Je me fie à mon intuition. Je sais que mes valeurs ne changent pas parce que j’ai une jupe courte ou un décolleté. Ça n’a rien à voir avec mon coeur. Je ne changerai pas de style pour plaire aux autres. Je ne l'aurais pas fait à 18 ans [NDLR : à Star Académie], je ne le fais pas plus à 40. »@magazine_chatelaine Après cinq ans, @Marie-Mai dévoile un nouvel album pop hyper personnel 🎧 dans lequel elle se raconte en toute vulnérabilité (voyez l’article sur fr.chatelaine.com) Nous en avons aussi profité pour jaser de son style. ✨ #mariemai #musique #mode #style #fashiontiktok #fyp @Bombardiercom ♬ son original - Châtelaine
LIRE AUSSI:
Tu as des fans qui te suivent depuis plus de 20 ans et qui sont maintenant grands. Est-ce que tu t’adaptes en quelque sorte à eux ?
« Oui et non. Quand je compose une chanson, je reste authentique, en phase avec qui je suis aujourd’hui. Je ne peux pas écrire une toune si je ne le sens pas à 100% en dedans de moi. Et quand je regarde en arrière, je vois que mon public a grandi et évolué avec moi. Je ne veux pas rester là où j'étais il y a dix ans, je veux continuer à grandir en même temps qu'eux. »Après la musique, l’animation, un aperçu dans le film Testament de Denys Arcand serais-tu encore tentée par le jeu, à la télé ou au cinéma ?
« S'il y a un projet qui me parle autant que Testament, je vais embarquer. Mais en même temps, j'ai un trop grand respect pour ce métier-là pour juste m'improviser comédienne. J'aime vraiment ça, mais je n’y connais rien. Je suis comme de la pâte à modeler, j'ai besoin d'un bon réalisateur qui me guide pour me donner confiance. »Sept est en vente dès maintenant, en format physique et numérique.
Pour tout savoir en primeur
Inscrivez-vous aux infolettres de Châtelaine
Marilaure Lambert collabore au magazine Châtelaine à titre de stagiaire. Elle est finissante en journalisme à l'UQAM.