Même si je préfère écrire dans le silence, d’innombrables idées me viennent en écoutant de la musique. Elle me transporte dans des zones de création qui me seraient autrement inaccessibles: elle m’aide à imaginer des personnages, voir ce qu’ils sont en train de faire, entendre leurs conversations.
Ça va de Bach à Leonard Cohen, en passant par le groupe rock Crash Test Dummies. C’est toujours immensément varié.
Ma vie est divisée en périodes. Quand je buvais, pendant une partie de ma vingtaine et de ma trentaine, par exemple, j’étais triste, très malheureuse. Mais ça, c’était il y a longtemps. La vie change, on change. J’ai envie de donner un seul mot: gratitude.
Mon cellulaire. C’est comme ça pour tout le monde, non? Ça et mon sac à main, le cauchemar de perdre ce qu’il contient et dont nous avons besoin tous les jours. Et mon ordinateur portable! Ah! Je disais souvent à la blague à Michael, mon mari, que si la maison brûlait, il faudrait quand même prendre le temps de sortir la machine à espresso!
Si je pouvais ne regarder qu’une chaîne à la télévision, ce serait HGTV [chaîne spécialisée dans la décoration et la rénovation]! Tout le temps! [Rires.] À une certaine époque, j’achetais même des magazines d’architecture montrant des plans de maison, et je m’amusais à imaginer ce que j’en ferais, moi, pour me les approprier… Je peux maintenant le faire en ligne, et je trouve cela très relaxant. Peut-être parce que je suis une personne organisée qui aime la structure, dans tous les sens du terme. Je n’aime pas le chaos.
J’ai déjà eu très peur de prendre l’avion. Mais, un jour, j’ai réalisé que je ne pouvais pas avoir la carrière que je voulais sans voyager. J’ai fait une thérapie et j’ai appris à aimer l’avion. Un endroit où, loin de la Terre, je ne réponds ni à mon téléphone ni à mes courriels. J’écoute de la musique en regardant les nuages, qui m’amènent souvent vers mon prochain roman.
S’il y a une chose qui m’inspire autant, sinon plus, que la musique, c’est la poésie. J’en lis énormément. J’y déniche souvent des thèmes pour mes romans. Parfois, c’est un seul vers qui me donne une idée. Mon poète préféré est W.H. Auden, chez qui je trouve beaucoup de sagesse.
Grande! Ça me surprend toujours, car je ne me perçois pas plus grande que les autres. Tout comme je ne me vois pas vieille et ne sens pas mon âge. Bon! Heureusement, les gens ne disent pas que je suis vieille! [Rires.] Et si on excepte les caractéristiques physiques, je pense qu’on dit de moi que je suis gentille. J’ose croire que cela est vrai. Nous sommes évidemment tous des êtres complexes, mais il est très important pour moi d’être toujours respectueuse.
Mon mari Michael, sans aucun doute, même s’il est décédé il y a cinq ans. Il a été l’inspiration de ma série des Armand Gamache, c’est lui qui m’a permis de laisser mon travail de journaliste pour me consacrer à l’écriture. Je luis dois presque tout: je n’aurais pas la vie que j’ai maintenant s’il n’avait pas été là pour moi.
J’ai un souvenir très clair de la première fois qu’un film, enfant, m’a ébranlée. Ma grand-mère– qui n’était pas une personne agréable – nous avait amenés au cinéma, mon frère et moi, voir le drame musical Oliver! Cette soirée que j’appréhendais s’est avérée merveilleuse. J’avais pleuré, les personnages m’avaient tellement touchée!
J’écris sur ma table de cuisine, dans un espace très ouvert. Au bout de la grande pièce, il y a une affiche que je peux toujours entrevoir, c’est fait exprès. Sur cette affiche figurent les derniers mots du poète irlandais Seamus Heaney, ceux qu’il a dits à sa famille avant de mourir: Noli timere. C’est du latin. «N’aie pas peur.» Ils m’encouragent à toujours aller plus loin, à prendre des risques. Et c’est ce que je veux développer constamment, le courage.
Je pense que, peu importe qui l’on est, où l’on est, en tant que femme, on a besoin de se sentir belle d’une certaine façon. J’ai un haut en soie que j’aime porter avec une jupe de velours. La manière dont ces vêtements tombent, notamment, me fait sentir féminine.
Je suis un désastre! Pour donner une idée, l’autre jour, un ami m’a apporté une courge. Je n’avais qu’à la couper, puis à la mettre au micro-ondes. Elle a explosé.
I love you. Michael.
Des pantoufles faites à la main, à la manière artisanale des Premières Nations, que ma belle-sœur m’a si gentiment offertes. Elles ont une jolie broderie, elles sont délicates… Elles me rendent heureuse!
Les ragoûts, les soupes… Les mets réconfortants! J’adore manger, et la nourriture occupe une place importante dans mes livres, que je veux sensuels. Y a-t-il quelque chose de plus sensoriel que la nourriture? Je ne crois pas.
Le gazon fraîchement coupé. Une odeur probablement liée à l’enfance, quand on s’asseyait sur la pelouse, au printemps, puis l’été. Un sentiment de sécurité.
Pendant laquelle j’ai écrit. Mais bien écrit! Puis, j’ai cassé la croûte avec un ami. C’est ainsi que j’aime le plus mes journées: me lever tôt, écrire, passer du temps de qualité avec une personne précieuse pour moi. Et regarder HGTV! [Rires.]
Sa dernière parution en français: Tous les diables sont ici, 16e roman de la série Armand Gamache enquête, traduit par Lori Saint-Martin et Paul Gagné. Le 17e livre de la collection, The Madness of Crowds, est attendu à l'été 2021.
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