Mélissa Désormeaux-Poulin affectionne les livres, particulièrement ceux qui traitent de dépassement et de quêtes de vérité. Découvrez ce qui se cache sur la table de chevet de la vedette de Ruptures (ICI Radio-Canada Télé)!
Ce roman m’a dérangée. On entre dans la vie d’un prof de philosophie marié qui devient amoureux d’une de ses étudiantes. On le perd en cours de route, puis l’épouse et la maîtresse se rencontrent. C’est une histoire de passion et de transgression qui ébranle nos certitudes sur l’amour, la définition formatée qu’on peut en avoir. Marie Laberge n’a pas peur d’explorer ces zones. Comme dans tous ses ouvrages, la psychologie humaine y est décrite sans barrières. On ressent l’infinie complexité des relations.
Je viens du Plateau ouvrier, et ma mère, qui m’a offert ce titre quand j’avais 17 ans, a voulu me montrer à quoi ressemblait le quartier autrefois. L’histoire, que j’ai lue d’une traite, m’a émue. Je suis tombée en amour avec cette grosse femme et avec Michel Tremblay. Il sait exactement comment nous faire voyager dans son univers. Souvent, lorsqu’un roman m’interpelle, je l’imagine en film. Je me vois alors jouer l’un des personnages !
C’est mon père qui m’a « prescrit » cet ouvrage, parce que je n’avais pas fait d’école de théâtre. Je ne l’ai pas lu tout de suite. Puis je l’ai ouvert, je suis passée au travers dans le désordre, j’ai surligné des passages. C’est comme un manuel scolaire important pour moi. Constantin Stanislavski prône le jeu organique, qui part de soi pour éviter le faux, pour arriver à la vérité. J’ai fait miennes certaines choses. Mais je l’ai surtout lu parce que mon père, qui, à sa mort, m’a légué sa bibliothèque de 3 000 volumes, me l’avait donné.
C’est un bouquin que j’offre souvent, car il est court et facile à lire. Il parle de la vie difficile des enfants du quartier Hochelaga-Maisonneuve, à Montréal. Comme Anaïs Barbeau-Lavalette, que j’ai connue en Jordanie lors du tournage d’Incendies [l’auteure y réalisait un documentaire en marge du film], a côtoyé cette réalité, elle n’a pas de pitié. On suit des personnages qui fréquentent la même école, des battants qui font tout ce qu’ils peuvent pour grandir « correct ». Leur quotidien est dur et il est raconté dans un langage à la fois poétique et trash.
Quand j’ai su qu’un film allait être tiré de cette pièce de Wajdi Mouawad, j’ai été intriguée. J’avais envie de participer à ce projet et j’ai plongé dans la lecture de ce texte. Ça m’a bouleversée. J’ai dû lire trois fois la fin, car elle me dépassait. Je ne l’avais pas vue venir. J’ai été touchée par cette poésie hyper moderne. C’est une tragédie grecque tout en finesse. Je l’ai lue et relue pour nourrir le personnage de Jeanne, qui adore les chiffres et que j’incarne.
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