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Art de vivre

Jeux de société: une passion contagieuse

Il est loin le temps où l’interminable Monopoly était le seul jeu qui agrémentait les soirées à la maison. Aujourd’hui, le jeu de société connaît un bel engouement, selon plusieurs acteurs du milieu. Et l’offre est plus éclatée que jamais. Tour d’horizon.
Par Anne-Frédérique Hébert-Dolbec
jeu famille

Photo : iStock.com

Dans ma famille, toutes les occasions sont bonnes pour jouer », clame Laurence Bouthillier, ergothérapeute et jeune maman à l’aube de la trentaine. « En vacances, en camping, le week-end à la maison, on a toujours des jeux sous la main pour passer de bons moments ensemble. Et on aime autant les classiques que les nouveautés. » Loin d’être seule à entretenir cette passion, Laurence fait partie d’un nombre grandissant de Québécois qui se tournent vers les jeux de table lors des soirées passées avec leurs proches.

Même si aucune étude ne s’est encore penchée sur l’engouement pour ces loisirs ludiques, certains indices laissent croire qu’il est bel et bien réel. Ainsi, bon an mal an, de 2 000 à 4 000 nouveaux jeux se disputent une place sur les étagères des boutiques et grands magasins. Et ce nombre est en croissance constante, selon l’organisme Board Game Geek, qui répertorie les nouveautés lancées sur le marché américain chaque année. Il est passé de près de 600 nouveaux jeux en 1980 à plus de 4 500 en 2019.

Une offre bonifiée

Au Québec, un plus grand accès aux produits européens – notamment grâce à la hausse des importations au cours des dernières années – a permis de renouveler l’offre. Les industries créatives, qui incluent les jeux de société, mais aussi les jeux vidéo, la musique, les courts métrages et le design, connaissent également une effervescence sans précédent depuis 2018, estime Laura Iseut Lafrance St-Martin, sémiologue et professeure de théorie et pratique de la création de jeux vidéo à l’Université du Québec à Chicoutimi. « La montée du sociofinancement comme mode de production a donné des outils et des moyens financiers aux petits créateurs qui avaient des idées différentes », explique-t-elle.

Bref, il est bien loin le temps où on ne pouvait jouer qu’au Clue, au Kerplunk et au Scrabble ! Les jeux collaboratifs, de gestion de ressources, de stratégie, de rôle et éducatifs ont pris le marché d’assaut, au grand plaisir des familles. Il est presque impossible, aujourd’hui, de ne pas trouver chaussure à son pied tant l’offre est vaste.

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jeu de société Photo : iStock.com

Un effet de la pandémie, eh oui...

Les mesures sanitaires liées à la pandémie de COVID-19 ont aussi contribué à faire croître une industrie déjà florissante. « En cherchant des moyens de se divertir et d’occuper les enfants, les gens ont retrouvé le plaisir de jouer », soutient Marc Fournier, président fondateur des Éditions Gladius, dont les ventes ont augmenté de 20 % pendant la crise. Les casse-têtes et les jeux d’évasion ont connu un succès monstre, tout comme ceux consacrés aux enquêtes de type Meurtre et mystère. Même chose pour les jeux-questionnaires, qui se prêtaient parfaitement aux visioconférences.

Le pire de la pandémie est derrière, mais l’engouement reste palpable. Les gens veulent passer du temps ensemble, loin des écrans. « Pendant le premier confinement, on a observé une cohorte de Québécois afin de voir si les contacts sociaux à distance, en visioconférence par exemple, allaient être un facteur protecteur contre la solitude », indique Roxane de la Sablonnière, professeure de psychologie à l’Université de Montréal et directrice d’un projet de maîtrise sur la solitude, mené par Florence Jarry. Or, les deux chercheuses ont découvert que les réseaux sociaux avaient plutôt l’effet contraire. « Les individus qui rapportaient être le plus en contact en ligne avec leurs amis et leur famille étaient aussi plus susceptibles de ressentir de la solitude. Après les périodes de confinement, les gens ont donc ressenti un fort besoin de reconnecter en personne. »

Toute le monde au pub !

Cela explique peut-être pourquoi les pubs ludiques et autres espaces de jeux poussent comme des champignons au Québec. Il y a un peu plus de 10 ans, le pub Randolph – le pionnier du genre – ouvrait ses portes à Montréal. Aujourd’hui, on compte près d’une trentaine d’établissements semblables dans la province. « Ce qui est beau, ici, c’est que personne ne regarde son cellulaires », souligne Adam-Gabriel Belley-Côté, copropriétaire du restaurant et salon de jeux Colonel Moutarde, à Montréal. « Les jeux de société n’imposent pas de rythme. Les joueurs peuvent prendre le temps de jaser, de se redécourir, de passer un bon moment ».

Laurence Bouthillier peut en témoigner, elle qui, avant de devenir maman, fréquentait ces antres du jeu de société plusieurs fois par année. « L’an dernier, c’est même chez Randolph qu’a eu lieu le party de Noël de mon chum », fait-elle remarquer. Et qu’y trouve-t-elle d’agréable ? « On peut y manger, prendre un verre, tout en découvrant de nouveaux jeux. Et on peut compter sur un conseiller pour nous guider dans nos choix ! »

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Sans compter que jouer peut combler notre besoin d’entrer en relation avec les autres, nous aider à traverser des périodes plus difficiles. « Jouer, c’est bon pour la santé », conclut Laura Iseut Lafrance St-Martin. On a donc tout intérêt à en profiter pendant les Fêtes !

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