Chaque année, sur la planète, quatre millions de jeunes filles risquent de subir une mutilation génitale féminine (MGF). Pour beaucoup, les conséquences sont graves, allant de chocs post-traumatiques aux douleurs lors des rapports sexuels en passant par des risques de complications à l’accouchement. Et parce que l’excision est interdite au pays, le Canada n’offre pas la chirurgie réparatrice qui permettrait aux femmes d’avoir une meilleure santé sexuelle.
Pour mettre en lumière la réalité de ces femmes, Habibata Ouarme, qui a elle-même subi une mutilation, a choisi de raconter leur histoire et la sienne. Koromousso – Grande sœur explore de l’intérieur le phénomène des MGF grâce au témoignage d’un groupe d’amies en quête d’une guérison individuelle et collective. « Pour que des changements adviennent, il faut être capable de nommer ses besoins. Je voulais donner le courage à d’autres de s’afficher et de s’exprimer pour que les choses changent. »
Habibata Ouarme espère aussi encourager les femmes qui ne sont pas directement concernées à mieux comprendre les conséquences de l’excision et à faire front commun contre cette pratique. « Trop longtemps, le problème a été balayé sous le tapis parce qu’on le voyait comme une question culturelle qui ne concernait que les Africaines. Or, sur le plan des soins de santé, toutes les femmes sont touchées par des inégalités. C’est important que la lutte soit mondiale. Il est beaucoup plus facile d’éteindre une allumette qu’un tas de brindilles enflammé. »
Koromousso – Grande Sœur, d’Habibata Ouarme et Ji M Donovan, dès le 25 novembre, sur ONF.CA
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