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Beauté

Crème solaire: 11 mythes déconstruits par des dermatologues

En plus de protéger du cancer numéro un au Canada, le cancer de la peau, l'application de crème solaire est le geste anti-âge le plus crucial. À bas les mythes les plus tenaces à son sujet!
Les mythes sur la protection solaire Photo : Shifaaz Shamoon/Unsplash

1. Pas besoin de protection solaire à l’intérieur ou lorsque le temps est nuageux. 

FAUX. Jusqu’à 80 % des rayons ultraviolets (UV) du soleil transpercent les nuages, selon Santé Canada, ce qui signifie que vous pouvez brûler même lorsque le ciel est couvert. 

Il est également suggéré de se protéger à l’intérieur. Les fenêtres des immeubles offrent des niveaux de protection différents selon le type de vitre, son épaisseur, sa couleur et le revêtement qui a été appliqué à sa surface, selon des études de l’école de médecine Santa Casa, au Brésil, et du département de dermatologie de l’hôpital Henry-Ford de Détroit, aux États-Unis. Ce sont surtout les rayons UVA, responsables des cancers cutanés, des taches pigmentaires, et de l’accélération du vieillissement, qui réussissent à se frayer un chemin jusque dans nos tanières.

En voiture, les fenêtres avant protégeraient mieux contre les UVA que les fenêtres des côtés, selon une étude américaine datant de 2016. Son auteur, l’ophtalmologiste en pratique privée Brian S. Boxer Wachler, y a même vu un lien avec des taux plus élevés de cataractes à l'œil gauche et de cancer de la peau sur le côté gauche du visage.

Dre Geneviève Thérien, dermatologue au CHU de Québec, à la clinique Dermapure de Québec et porte-parole de l’Association canadienne de dermatologie recommande donc fortement d’appliquer un écran solaire tous les jours, peu importe le degré d’exposition solaire. Même si vous ne travaillez pas devant une fenêtre, vous pouvez à tout moment avoir à sortir et à vous exposer. Vous serez prête à toute éventualité!

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2. La poudre solaire cosmétique protège la peau aussi efficacement que la crème.

VRAI, MAIS… Les poudres solaires teintées sont munies de filtres physiques, dits minéraux, efficaces pour bloquer les rayons UVA et UVB. « Cela dit, il faut en mettre beaucoup, au point où le visage est visiblement poudreux, et en réappliquer souvent, sur toutes les zones du visage, cou et oreilles inclus », affirme Dre Geneviève Thérien.

Afin d’éviter l’effet poupée plâtrée une fois les couches de protection nécessaires appliquées, elle recommande d’enduire votre minois d’une lotion solaire le matin puis de compléter avec la poudre solaire pour matifier le teint. « Après, si on est au bureau toute la journée, on peut remettre de la poudre solaire le midi puis avant le 5 à 7 pour être protégée avant de s’exposer », conseille la spécialiste.

3. Les écrans solaires transparents, ultra fluides ou hyper légers pour le visage protègent moins bien la peau que les formules plus épaisses.

FAUX. La texture d’un produit n’affecte pas son efficacité, assure le dermatologue et professeur à l’université McGill, DMathieu Powell. « À force de faire de la recherche, les fabricants [NDLR : de soins solaires qui bloquent les rayons UVA et UVB approuvés par Santé Canada] ont simplement trouvé des formules plus confortables, mais tout aussi puissantes. Le seul danger avec une lotion solaire invisible est d’oublier d’en appliquer sur certaines zones. »

4. N’importe quel produit – poudre, sérum, crème hydratante, fond de teint, etc. – avec FPS (facteur de protection solaire) offre une protection contre le cancer de la peau et le vieillissement cutané. 

FAUX. Le FPS indique notamment la présence d’un filtre contre les rayons UVB. « Ça ne veut pas nécessairement dire que le produit protège contre les rayons UVA, responsables du cancer de la peau et du vieillissement cutané », pointe Dre Geneviève Thérien.

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 Il importe donc de vérifier d’abord, surtout dans les produits cosmétiques comme les fonds de teint et poudres cosmétiques, la présence du logo UVA encerclé, qui indique une protection à large spectre. Le sceau de l’Association canadienne de dermatologie sur un produit solaire témoigne également d’une protection adéquate. Découvrez ceux qui sont homologués.

5. Un FPS 100 protège beaucoup mieux la peau qu’un FPS 50.

SURTOUT FAUX. Le FPS permet d’estimer combien de temps la peau peut être exposée au soleil sans brûler. Un FPS de 30 indique, par exemple, qu’elle mettra 30 fois plus de temps avant de rougir que si elle était dépourvue de protection, affirme le dermatologue et photobiologiste, Dr Steven Q. Wang

Mais «les écrans solaires ne sont pas conçus pour augmenter la quantité de temps que vous pouvez passer au soleil sans brûler», avertit Santé Canada. D’autres facteurs comme la transpiration, l’intensité du rayonnement, la prise de certains médicaments, et la quantité de produit appliqué peuvent réduire la protection.

L’Association canadienne de dermatologie juge que la peau est suffisamment protégée contre les coups de soleil à partir d’un FPS 30, qui bloque 96,7 % des rayons UVB. Ce pourcentage grimpe ensuite minimalement: FPS 50 – 98 %, FPS 60 – 98,3 %, FPS 100 - 99 %.

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« Ce qu'il faut retenir, c'est que peu importe le niveau de FPS, ce qui est important est la fréquence d’application. Cela dit, les personnes sensibles au soleil, en particulier celles qui ont la peau très claire, les yeux clairs, les cheveux blonds ou roux, pourraient bénéficier d'un FPS plus élevé et d'une application plus fréquente », spécifie le Dr Mathieu Powell. Il en va de même pour les gens qui souffrent d’un cancer, d’un pré-cancer ou d’une maladie exacerbée par le soleil, ajoute Dre Geneviève Thérien.

6. Une seule application d’écran solaire suffit pour toute la journée.

FAUX. Les écrans solaires ont une durée de vie limitée dans la peau, surtout si vous transpirez ou vous baignez. Réappliquez la lotion aux deux heures, comme le recommande la Société canadienne du cancer, et après chaque baignade (oui, même si votre produit est hydrofuge). Impossible de trop en mettre, mais préférez en tout temps l’ombre et les vêtements anti-UV. Évitez aussi l’heure de pointe du soleil, de 11h à 15h. « En outre, les mécanismes de protection de la peau peuvent se fatiguer ou perdre de leur efficacité en cas d'exposition prolongée. Dans ce cas, vous devez appliquer la crème solaire encore plus fréquemment pour qu'elle soit efficace et privilégier des pauses », conseille Dr Mathieu Powell. 

7. Les crèmes solaires sont comédogènes et donnent des boutons.

FAUX. Les formules dites « légères », « conçues pour le visage », « sans huile » ou « non-comédogènes » sont de plus en plus nombreuses et aident à prévenir l’apparition de vilains points blancs.

«​​ En général, les écrans solaires chimiques sont plus susceptibles de provoquer ou d'aggraver l'acné que les écrans solaires minéraux. Ces derniers, qui contiennent du dioxyde de titane, de l'oxyde de zinc ou de l'oxyde de fer, peuvent sembler plus apparents et épais sur la peau, mais sont généralement moins comédogènes », précise Dr Mathieu Powell.

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« Les crèmes solaires dont la formulation est plus “épaisse“, c'est-à-dire celles qui contiennent des huiles plus lourdes comme l’huile de noix de coco, le beurre de cacao, l’huile de soja ou des cires, pénètrent plus facilement dans la peau, mais sont plus susceptibles de boucher les pores et d'aggraver l'acné. Ces ingrédients sont généralement indiqués au dos du flacon. Par ailleurs, les écrans solaires chimiques qui contiennent des filtres chimiques composés d'oxybenzone, d'avobenzone, d'octocrylène, d’acide para-aminobenzoïque (PABA) ou de cinnamates peuvent provoquer des réactions irritantes ou acnéiformes », ajoute-t-il.

8. Les filtres minéraux sont plus efficaces que les filtres chimiques.

FAUX. « Les deux protègent la peau adéquatement, mais chacun a son avantage. Les formules contenant des filtres chimiques [NDLR : qui absorbent les radiations solaires puis les libèrent sous forme de chaleur] pénètrent généralement mieux dans la peau, mais mettent une dizaine de minutes avant de bien la protéger. Les formules avec filtres minéraux [NDLR : qui créent une barrière physique qui réfléchit les rayons UV à la façon d’un miroir] sont parfois plus apparentes, mais mieux tolérées par l’épiderme. Elles sont donc recommandées aux peaux sensibles et aux personnes qui viennent de recevoir un traitement esthétique », explique Dre Geneviève Thérien, dermatologue au CHU de Québec.

Écran solaire en vacances Photo Jakob Owens/Unsplash

9. La crème solaire faite maison protège aussi bien du soleil que les produits à la pharmacie.

FAUX. « À moins d’être chimiste et de disposer d’un laboratoire tout équipé, c’est très difficile pour quiconque de calculer la bonne quantité de dioxyde de titane [NDLR : un filtre minéral], de s’assurer qu’elle soit bien répartie dans le produit puis qu’aucun ingrédient – même naturel – ne soit photosensibilisant [NDLR : autrement dit, qu’il n’augmente pas la sensibilité de la peau au rayonnement solaire] » , explique Dr Mathieu Powell.

L’offre en produits solaires de grande qualité est tellement diversifiée : végane, filtre minéral ou chimique, fluide ou ultra fluide, en poudre, en bâton, sans cruauté, sans danger pour la biodiversité aquatique… « C’est certain qu’on peut trouver la formule qu’on recherche à la pharmacie. Inutile de compromettre la santé de sa peau », affirme le médecin.

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10. Il faut aussi mettre de la crème solaire sur le cuir chevelu.

ÇA DÉPEND. « Si votre crâne est dégarni, bien sûr qu’il faut y appliquer un écran solaire. Même chose si votre coiffure, une tresse très serrée par exemple, dégarnit la raie des cheveux. Il peut alors être nécessaire d’appliquer une noix de lotion sur la zone exposée. Par contre, je recommande avant tout le port d’un chapeau », soutient Dre Geneviève Thérien.

11. Les écrans solaires ne durent qu’un an.

FAUX. S’ils n’ont pas été ouverts, les produits solaires sont efficaces jusqu’à leur date de péremption, habituellement trois ans après leur fabrication, selon la Food and Drug Administration.

Une fois utilisés, ils peuvent durer jusqu’à un an, mais la stabilité des ingrédients protecteurs risque d’être altérée par la chaleur ou un contact avec des doigts sales ou du sable, indique Dr Mathieu Powell. Si la texture devient grumeleuse, que le produit tend à se séparer ou autrement dit que du liquide se dégage de la crème, que l’odeur change, il est temps de passer au prochain tube.

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Philippe est rédacteur en chef adjoint chez Châtelaine. Il a travaillé pour plusieurs médias d'information - La Presse, HuffPost, Métro, L'actualité - à titre de journaliste et de directeur multiplateforme. Il se spécialise dans la couverture d'enjeux sociaux, de tendances en matière de beauté, d'alimentation, de tourisme et de style. Récipiendaire d’un prix Lizette-Gervais remis par la FPJQ, il allie sérieux et personnalité dans tout ce qu’il signe. Vous le croiserez probablement à une nouvelle table de Montréal.

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