J’avais le trac pour ce premier billet qui nous permet de faire connaissance, vous et moi. Alors je suis allée courir.
Ça m’a calmé le gros nerf. Et dans la splendeur un peu frisquette de ce matin de septembre, alors que le parc du mont Royal est à son apogée de beauté luxuriante, les mots sont venus tout seuls…
La course et la vie. Les deux vont ensemble comme le fromage et le vin, le tartare de saumon et la roquette, la crème glacée et la tarte aux pommes, le parmesan sur la bolognaise, le pain et le b…
Ce n’est pas un blogue de cuisine?! Ah, ce sera quand même un peu un blogue de cuisine, parce que vous savez, pour courir, il faut se nourrir. Et tant qu’à mettre de la gazoline dans notre moteur, autant mettre de l’essence de qualité. [adspot]La course et la vie, donc.
Parce qu’à travers la course, il y a les amis, les amours, les emmerdes (merci Aznavour de nous rappeler la base de l’existence), le boulot, les enfants, les parents.
La vie, quoi.
Cette vie avec laquelle il faut composer à travers un entraînement de course. Celle qui nous en fera rater un, parce que la petite fait de la fièvre, que c’est notre anniversaire de mariage (t’es sûr que tu veux pas venir courir avec moi au lieu d’aller au restaurant, Chéri? Ça coûterait moins cher) ou que le travail exige qu’on reste tard au bureau.
C’est comme ça. On ira courir demain. Au petit matin, à l’heure du lunch, en remplacement d’un cinq à sept où on n’avait pas très envie d’aller de toute façon.
Mais on ira. Courir…
Parce que c’est drôle courir. Et difficile. Et drôle encore. Surtout quand on saute dans la flaque d’eau, qu’on mime une chorégraphie de Cabaret en se croyant seule (et y’avait, évidemment, un spectateur goguenard), qu’on tombe dans les bras d’une amie coureuse rencontrée par hasard (c’est toujours plus drôle par hasard que si on s’était donné rendez-vous).
Ici, ceux qui ne courent pas lèvent les yeux au ciel (lâchez-vous lousse, j’étais comme vous avant, excédée par ces coureurs dopés à la bonne humeur), ceux qui commencent font la grimace (ah, ils sont ardus, les débuts) et les coureurs de toujours sont morts de rire (ah, l’endorphine, cette bienheureuse amie).
On ira courir, donc. Tout seul, à deux, ou en gang… Selon les grés, les humeurs, les horaires.
Mais on ira.
Courir…
Et puis, au fil des kilomètres on laissera peu à peu derrière les mille petites contrariétés qui ne valent pas la peine qu’on y consacre de l’énergie. Et au détour d’un sentier ou d’une lumière rouge, tout à coup, on verra des solutions à ce qui nous tracasse. Des petites illuminations qui nous font gagner en efficacité et en plénitude ce qu’on croyait « perdre » en consacrant du temps à la course.
Tiens donc.
En course à pied, il y a autant d’histoires qu’il y a de coureurs. Chacun la sienne, unique et précieuse. Réunies ensemble par le son feutré de nos pas sur le bitume, la terre, et le gravier, comme une symphonie.
Les histoires qui parlent de performance, de petits bobos et de chrono se ressemblent toutes. Ce sont celles qui racontent une histoire de vie qui sont émouvantes, comiques, inspirantes. Un coureur, c’est d’abord un cœur, une tête et une âme avant d’être des jambes et un cardio.
La course et la vie, en mille et une histoires.
J’ai hâte d’entendre les vôtres.
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