Le nouveau morning man d’ICI Radio-Canada Première, où il anime Gravel le matin, a le journalisme de terrain tatoué sur le cœur… et dans sa bibliothèque. Lorsqu’il n’enfourche pas son vélo, il se plonge dans des œuvres historiques et biographiques. Voici cinq livres qui l'ont marqué.
«J’étais dans la vingtaine et j’ai pris des vacances pour aller travailler dans un kibboutz à Jérusalem. Je suis parti au bout de deux jours à cause d’une affectation qui allait contre mes valeurs. Mais avant, j’avais lu ce récit un peu romancé de la guerre israélo-arabe de 1948. Je voulais m’imprégner de l’atmosphère israélienne. J’ai adoré cette histoire de Dominique Lapierre et Larry Collins. C’est si bien écrit ! On y voit la physionomie du territoire, on en ressent la folie. Ce livre raconte notamment comment les chefs d’État d’aujourd’hui sont souvent les terroristes d’hier.»
«Lorsque je suis passé de TVA au Point, à Radio-Canada, mon nouveau patron m’a donné cette autobiographie de Nelson Mandela en disant : « Lis ça, je veux que tu fasses une entrevue avec lui. » Je l’ai dévorée ! Ce récit m’a fait connaître un homme qui a tendu la main à la communauté blanche. Qui, avec toutes les raisons qu’il avait de devenir revanchard, s’est plutôt révélé un trait d’union malgré la souffrance vécue. J’ai étudié en sciences politiques. L’apartheid m’intéressait, car je voulais comprendre. C’était donc un rêve pour moi d’aller en Afrique du Sud. J’ai finalement croisé Mandela… mais je n’ai pu obtenir l’interview.»
«Je me suis plongé dans cet ouvrage de Bob Woodward et Carl Bernstein sur les coulisses du Watergate il y a deux ans, en vacances. J’ai alors réalisé que ce qu’on avait fait à l’émission Enquête, le cheminement de notre travail sur la collusion dans la construction, s’apparentait à leur investigation. Dans ce domaine, on ne peut agir seul – pas un journaliste ne possède toutes les qualités nécessaires. Woodward, par exemple, est plus conservateur et Bernstein, plus révolutionnaire. C’est plaisant de lire une telle aventure quand on a soi-même travaillé sur une longue enquête journalistique. On se rend compte, aussi, que ce sont les petites histoires qui font la grande.»
«Je n’ai jamais cautionné ni les actions violentes ni le FLQ. Mais, ado, j’ai lu ce livre autobiographique du terroriste Pierre Vallières, écrit dans sa cellule de New York. Il y décrit la pauvreté du Québec des années 1960, celle des faubourgs de Montréal d’une telle façon ! J’ai été élevé à Sainte-Dorothée, en banlieue. Quand j’entendais parler des Canadiens français indigents, malmenés, victimes de discrimination, je ne comprenais pas bien de quoi il s’agissait. Ç’a donc été une lecture de découverte. Cette grosse brique m’a marqué.»
«Ma mère avait acheté ce récit biographique rédigé par Max Gallo. Je l’ai récupéré et lu dans ma petite chambre au sous-sol de la maison. On dit que l’auteur aurait beurré un peu épais en décrivant la vie de Martin Gray, en embellissant le destin de cet homme enfermé avec sa famille dans le ghetto de Varsovie. Cela dit, cette histoire m’a ouvert les yeux sur la Deuxième Guerre mondiale. C’était mon premier contact avec la Shoah, les ghettos, l’emprisonnement et le massacre des Juifs. Captivant.»
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