Un vent prodigue
C’ est un récit prenant que nous offre l’écrivaine franco-manitobaine Simone Chaput. Mariés depuis 30 ans et parents de deux jeunes adultes, Yvan et Adrienne n’ont jamais renoncé aux exigences de leur vie professionnelle. Chacun de son côté, ils ont voyagé, sans toutefois se perdre de vue, et un amour solide les unit toujours. Cet été-là, Adrienne effectue sa dernière mission d’ethnolinguiste au Nunavut. Yvan s’est retiré à la campagne, où il construit sa maison solaire. Les enfants, eux, se moquent un peu de ce sacerdoce environnementaliste… Un grand souffle traverse ce roman qui englobe les enjeux de la planète aussi bien que les humains qui doivent y faire face.
Leméac, 240 pages
La rive est loin
Dans ce 10e roman, la plume envoûtante de Ying Chen sonde le couple, son impossibilité, sa fatalité. On renoue avec les personnages des précédents livres (Un enfant à ma porte ; Espèces), l’archéologue A. et son évanescente épouse rencontrée jadis dans un train. Cette femme aux mille visages, qui, au cours des années, disparaissait à son gré puis réapparaissait « somnolant dans son fauteuil », va découvrir qu’elle aime « puissamment » ce mari si différent d’elle alors qu’il se meurt d’un cancer… Jamais peut-être le style aérien de l’écrivaine née à Shanghai et vivant aujourd’hui à Vancouver n’a été aussi limpide, signifiant que « si tout s’en va, rien ne meurt vraiment ».
Boréal, 144 pages
