Alessandro Baricco a rendu un hommage à la mer. C’est beau, mystérieux, tellement bien écrit, l’émotion te « pogne » à la gorge, l’envie te prend de le lire à voix haute tellement c’est rempli de petits bijoux. La mer vivante, belle, invitante, mais terrifiante et cruelle, une longue allégorie mettant en scène sept personnages qui tentent de guérir leurs blessures. Un peintre qui ne peint qu’avec de l’eau de mer, une jeune fille pure et candide atteinte d’une maladie qui la rend fragile, un professeur qui cherche la fin de l’océan... Ça donne le ton.
Ça se passe au bord de la mer, dans le vent et le sel, dans un village inventé qui pourrait bien être là d’où on vient, en Gaspésie, mais en beaucoup plus rugueux et austère. L’ambiance est troublante, il y plane quelque chose de malsain, les personnages sont brisés, complexes, pleins de secrets. L’histoire est racontée du point de vue de plusieurs protagonistes, tous bien maîtrisés par l’auteure, Anne Hébert, et la vérité se déshabille petit à petit, devenant obsédante, insupportable.
Mon amoureux me le lit à voix haute avant de dormir et, des fois, je pleure de tant de beauté et de vérité. Antoine de Saint-Exupéry aborde – à travers les récits d’aviation – la solitude, l’amitié et la fraternité, la survie et le sens de la vie, et son admiration pour la grandeur humaine parfois. La langue est magnifique, je n’ai jamais vu ça, les mots, les phrases me font parfois des vagues d’émotions dans le ventre tellement c’est parfait, brillant, tellement ça reflète une grande compréhension de l’âme. Je conseille à tout le monde de se le faire lire à haute voix ; la littérature prend alors une autre dimension, plus chaleureuse.
Mon premier amoureux m’a offert ce roman de Milan Kundera. Je l’ai lu environ 12 fois et, à ce jour, ça demeure LE livre de ma vie. Il m’a aidée à me décoder en tant que femme dans ma soif infinie de liberté et d’amour vrai, à me comprendre, mais surtout à faire la paix avec mes bibittes. Ce qui est beau dans ce livre, c’est que tout y passe. L’amour, pas seulement l’idéalisé, mais aussi le non conventionnel. Le désir, la jalousie, la fidélité.
SJ’ai lu par deux fois ce roman de Marguerite Duras, dont une pour un cours sur la littérature des femmes à l’UQAM. Ç’a été un point tournant dans ma vie de fille qui écrit. Pendant plusieurs semaines après cette lecture, j’ai eu la tête dans la brume, emprisonnée par Lola ; je vivais en pensant à elle, je ressentais sa folie. Je m’en suis inspirée pour la chanson Lola en confiture, et Duras reste sans aucun doute l’auteure qui m’a le plus fascinée.
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