Marie-France Bazzo: ma vie en cinq livres
Marie-France Bazzo: ma vie en cinq livres
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Les 5 livres les plus marquants de l'animatrice et productrice qui trouve le temps, malgré tout, pour lire!
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L’empire du bien - 1991
Je préfère les essais aux romans. Et Philippe Muray, qui a écrit des romans pas très bons, en a signé de remarquables, celui-là, mais aussi Après l’histoire, Festivus festivus… Auteur très contesté qualifié de réactionnaire, il a écrit sur l’époque actuelle l’absence de profondeur, de responsabilité, la judiciarisation de la société – de façon très littéraire et avec beaucoup de désillusion. Fabrice Luchini a repris certains de ses textes sur scène. C’est assez déprimant mais réjouissant pour les neurones de lire quelqu’un qui remet en question ce qui est futile dans la société...
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À la recherche du temps perdu - 1913-1927
Vers 15 ans, le temps d’un été, j’ai lu les sept tomes. Trop jeune pour comprendre, je sentais néanmoins qu’il se passait quelque chose. J’ai relu le tout quelques étés plus tard, et j’ai mieux saisi. C’était la première fois que je plongeais dans une œuvre littéraire qui me transportait ailleurs, que je rencontrais le style avec un grand S, avec des phrases interminables, elles-mêmes un univers. Marcel Proust y décrit la fin d’un monde – l’aristocratie – et l’arrivée d’un autre – la bourgeoisie. Fascinant !
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La foi du braconnier - 2009
Je ne connaissais pas Marc Séguin le peintre à ce moment-là, et c’est ce roman qui m’a donné accès à son œuvre. Le narrateur, mi-mohawk, mi-québécois, est dans une colère folle, et pendant plusieurs années il sillonne l’Amérique en utilisant une carte géographique sur laquelle il a écrit « fuck you ». C’est violent, sombre, noir, la mort est toujours présente, mais en même temps il y a la lumière… La force de la nord-américanité de cet univers m’a happée, le questionnement sur la foi, le héros partagé entre deux pays, deux identités : tout ça m’a remuée.
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Chroniques du Plateau-Mont-Royal - 1978-1997
J’ai lu les trois premiers titres de la série : La grosse femme d’à côté est enceinte, Thérèse et Pierrette à l’école des Saints-Anges, La duchesse et le roturier. Ces livres sont au cœur de l’œuvre de Michel Tremblay ; à mon avis, son théâtre vient après. Les Chroniques, que j’ai lues au moment de leur parution, m’ont ouverte à la littérature québécoise. L’auteur y raconte, de façon très contemporaine, une époque révolue. J’étais étudiante, j’habitais ce quartier, et je pouvais « marcher » la littérature, vérifier que la rue Fabre existe vraiment. C’est la création d’un monde comme l’a fait Balzac, mais situé chez nous.
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L’encyclopédie de la jeunesse années 1960
Ma famille valorisait l’éducation, mais nous n’étions pas riches et n’avions pas des tonnes de bouquins. Mes parents ont acheté pour ma sœur et moi cette encyclopédie en 12 volumes vendue à domicile, qui était offerte avec les huit dictionnaires Grolier. Ma curiosité, le regard généraliste que j’ai sur les choses, tout cela me vient de ces livres. Ils ont été le déclencheur de mon envie de savoir et ont structuré ma manière de penser.
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