Nunavik
Première case « Pis... ta bande dessinée Mile End 2, ça avance ? » L’histoire Au lieu de dessiner la suite attendue par son éditeur, le bédéiste met le cap sur le Nunavik. Et raconte la découverte de cette toundra fascinante et parfois désespérante… où les moustiques font autant de bruit qu’une motoneige! L’auteur Américano-Québécois, connu pour sa chronique Mile End (2011), il condense ici deux virées dans le Nord. Pourquoi le lire Parce que ce carnet de voyage illustré fait découvrir une terre méconnue et troublante. Pour le regard franc, les lieux inusités (un site viking! un terrain de golf!) et le portrait d’un peuple au-delà des images à la National Geographic.
Michel Hellman, Pow Pow, 2016, 156 pages
Le mystère Henri Pick
Première phrase « En 1971, l’écrivain américain Richard Brautigan a publié L’Avortement. » L’histoire S’inspirant de ce roman où un bibliothécaire accepte les livres refusés par les éditeurs, David Foenkinos a concocté un suspense débridé où, en Bretagne, un employé municipal crée « la bibliothèque des refusés ». Une jeune éditrice futée y découvre un manuscrit, qu’elle publiera et qui deviendra un best-seller instantané. Le cirque médiatique peut commencer... L’auteur Après La délicatesse et Charlotte, il revient ici à ses premières amours : la satire. Pourquoi le lire Parce que c’est une formidable déclaration d’amour aux livres et à leur incontestable pouvoir de changer la vie. Un clin d’œil tendre à ses pairs, les écrivains, ratés ou célèbres.
David Foenkinos, Gallimard, 2016, 288 pages
Le langage de la meute
Première phrase « Un soir, à Toronto, Apollon et Hermès étaient attablés à la Wheat Sheaf Tavern. » L’histoire Et si l’on dotait les animaux d’une intelligence humaine ? Deux dieux descendus de leurs cieux parient que ces derniers finiront aussi misérables que l’Homme. La meute du titre : les 15 chiens, choisis au hasard dans un chenil, qui ont maintenant la faculté de réfléchir – et qui voient leur quotidien chamboulé. L’auteur Le Torontois André Alexis a remporté le prix Giller pour ce Fifteen Dogs, son neuvième ouvrage. Pourquoi le lire Benjy, Prince, Majnun : on s’attache aux bêtes de ce conte, qui force à regarder son animalité et son humanitude bien en face.
André Alexis, Québec Amérique, 2016, 240 pages
Le continent de plastique
Première phrase « Un jour, une femme m’accosta sur le trottoir et, sans semonce, m’embrassa. » L’histoire Un docteur en littérature devient l’assistant d’un grand écrivain. Dix ans plus tard, toujours à l’emploi du maître, il n’a encore rien publié sur son sujet de prédilection, le mystérieux continent de plastique. Bilan bien peu reluisant, si ce n’était de la belle Denise Bruck, avec qui il a entrepris une relation passionnée. Étrangement, elle aussi s’est mise à l’écriture... L’auteur Le critique et bédéiste continue son observation minutieuse du milieu littéraire dans ce troisième roman. Pourquoi le lire Parce que David Turgeon sait débusquer les travers de ses semblables, raconter l’amour comme peu y réussissent et sortir les dents juste au bon moment.
David Turgeon, Le Quartanier, 2016, 312 pages
Mémoire de fille
Première phrase « Il y a des êtres qui sont submergés par la réalité des autres, leur façon de parler, de croiser les jambes, d’allumer une cigarette. » L’histoire Été 1958. À l’aube de ses 18 ans, Annie Duchesne quitte pour la première fois ses parents et sera monitrice dans une colonie de vacances. Enivrée de liberté, « elle attend de vivre une histoire d’amour ». Un soir de fête, elle suit un garçon dans sa chambre. Cette « première fois » sera humiliante. L’auteure Depuis Les armoires vides (1974), son premier roman, elle puise dans l’autobiographie les matériaux de son œuvre singulière. Pourquoi le lire Parce que Annie Ernaux possède l’art de dire l’indicible. À une cinquantaine d’années de distance, elle déconstruit « la fille de 1958 » qu’elle a été en images émouvantes.
Annie Ernaux, Gallimard, 2016, 160 pages
Le jour où Anita envoya tout balader
Première phrase « Mon chemin vers la folie commence ici. » L’histoire Anita Grankvist, 38 ans, doit apprivoiser le vide laissé par le départ de sa fille Emma pour l’université. Vide qui lui fait mesurer son absence totale de vie. Pour honorer une promesse faite le jour de ses 18 ans, elle s’inscrit à des cours de moto et (re)découvre... plusieurs sortes de frissons. L’auteure La Bibliothèque des cœurs cabossés a valu la notoriété à cette ancienne libraire en 2013. Pourquoi le lire Pour l’humour et le savoureux portrait d’une localité suédoise exsangue. Et parce que cette histoire d’amour et de rêves réalisés est universelle.
Katarina Bivald, Denoël, 2016, 464 pages
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