En tentant de revamper le menu de l’école Kidbrooke, à Londres, en 2005, Jamie Oliver ne pensait pas provoquer un mouvement de société. C’est pourtant ce qui est arrivé.
Dans cette polyvalente typique, la cafétéria allouait moins d’un dollar par élève pour chaque repas. Les adolescents y mangeaient un quart de tonne de frites par semaine. Le jeune chef a dû mettre les bouchées doubles pour remplacer les hamburgers et la pizza par du chili et du bœuf braisé sans dépenser un penny de plus. Il a même recruté des cuisiniers de l’armée pour réapprendre aux dinner ladies – comme on appelle les employées de cafétéria là-bas – à utiliser des ingrédients frais avec efficacité et en grandes quantités.
Ses efforts, relatés dans la série Jamie’s School Dinners, ont attiré cinq millions de téléspectateurs. Une révolution était en marche. La médiocrité des repas scolaires est alors devenue le sujet de l’heure au Royaume-Uni – et ailleurs dans le monde. Près de 300 000 Britanniques ont signé une pétition pour exiger l’interdiction de la malbouffe et davantage de formation pour les dinner ladies, entre autres. Le premier ministre de l’époque, Tony Blair, a débloqué des fonds (un demi-milliard de dollars) et instauré des standards de qualité nutritionnelle dans les écoles.
Dix ans plus tard, les jeunes Anglais croquent dans le fenouil, le poivron, le chou-fleur… et ont délaissé les frites. Le repas de cafétéria moyen contient aujourd’hui un tiers moins de sel, de sucre et de gras qu’en 2004. Résultat : les notes scolaires se sont améliorées et le taux d’absentéisme a diminué, selon des économistes.
Jamie Oliver n’a pas rendu son tablier... Il s’attaque maintenant au gaspillage alimentaire – les Anglais jettent environ 40 % de leurs denrées. Dans son nouveau livre, Save with Jamie, il propose des trucs pour réduire les pertes et donner une deuxième vie aux restes.
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