Nous portons seulement 20 % de nos vêtements 80 % du temps, selon les experts mode. Comme quoi la fameuse loi de Pareto (le principe des 80/20) s’applique aussi à l’habillement. Pas besoin d’être surdouée pour comprendre que la majorité de nos acquisitions vestimentaires sert peu… ou pas du tout. Pourquoi ? Le designer américain Michael Kors, cité sur le site web Who What Wear, y va d’une amusante analogie avec le frigo. Selon lui, si nous sommes aussi démunies, c’est que notre garde-robe est mal équilibrée. « Les deux tiers de son contenu devraient être constitués de pièces basiques (pensez : viande et patates), et le tiers restant, d’articles considérés comme tendance (les ingrédients qui rehaussent la saveur en cuisine). La plupart des femmes inversent cette proportion, pas étonnant qu’elles ne sachent pas quoi porter. »
Lexi Tawes, vice-présidente à la direction du marchandisage chez Banana Republic, abonde dans son sens. « Qui ne fait pas l’erreur d’être séduite par la nouveauté ? Nous achetons aisément des vêtements pour les occasions spéciales, sans par ailleurs nous préoccuper d’avoir le bon pantalon noir et sa veste coordonnée, un duo qui nous sauve pourtant la vie, les matins pressés. »
Même si on s’intéresse beaucoup à la mode, savoir composer la garde-robe parfaite ne serait donc pas inné. « En général, les femmes magasinent d’abord pour des trucs qui leur font plaisir, constate Marie-Claude Pelletier, propriétaire de l’agence de stylisme Les Effrontés. On voit ça tout le temps quand on examine les vêtements des clientes de l’agence : l’une n’aime pas sa silhouette ? Elle achète alors de façon compulsive souliers ou sacs à main, car c’est moins confrontant. Une autre n’apprécie pas le bas de son corps ? Elle craque toujours pour des corsages et des chemisiers, alors qu’il lui manque un pantalon et un jean. »
La styliste d’expérience pense être arrivée à une certaine maturité dans la gestion de sa penderie personnelle. À notre demande, elle en a fait l’inventaire. Résultat ? Elle ne dénombre que 35 pièces pour le printemps (en excluant les chaussures et les sous-vêtements). Inutile donc de crouler sous les options pour avoir une belle garde-robe optimale ? « Les gens pensent qu’avoir du style, ça coûte cher, mais si on planifie bien, on n’a pas besoin de tant de morceaux que ça, note-t-elle. L’idée, ce n’est pas de surconsommer, mais plutôt d’acheter intelligemment. La plupart du temps, quand une fille me dit qu’elle n’a rien à se mettre, j’en conclus qu’elle a sans doute au contraire beaucoup trop de choses ! »
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