Une toile de coton sergé, à la fois souple et robuste, couplée au dessin d’une salopette incisée à la taille pour plus de confort. En 1873, l’industriel américain Levi Strauss invente le jean qui, un siècle et demi plus tard, se sera vendu à plus de quatre milliards d’exemplaires en plus d’être copié à maintes reprises.
D’abord porté par les ouvriers et les mineurs, le blue jeans a franchi toutes les frontières culturelles et sociales du 20e siècle. Dans les années 1930, c’est la tenue décontractée des cols blancs. Le week-end, ils le substituent au complet-cravate ou aux combinaisons de travail qu’ils enfilent en semaine au bureau ou à l’usine.
Trois décennies plus tard, la génération hippie s’en empare et en fait un symbole de libération pour les femmes. « Adopter certains codes du vestiaire masculin comme le jean était une façon de communiquer leur adhérence au mouvement féministe et de rejeter le rôle que leur imposait la société patriarcale », explique Josée Pépin, professeure d’histoire de la mode et des tendances au Collège LaSalle de Montréal.
Aujourd’hui prisé de tous, l’incontournable basique a perdu de son caractère rebelle. Il est même devenu une pièce de luxe entre les mains de créateurs comme Versace, Dior ou Calvin Klein, qui a été le premier à le faire défiler sur un podium.
Ce qu’on retient, c’est la force des messages qu’un simple vêtement peut véhiculer. Ceux qui élèvent la mode au-delà du style.
La prochaine fois qu’on enfilera son jean préféré, on se rappellera que c’est toute une tendance, celle de s’habiller comme on veut !
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