Ronde, et alors?

Une campagne publicitaire qui met de l’avant les « défauts » des femmes

Vous a-t-on déjà demandé quelle était la partie de votre corps que vous détestiez le plus? Déprimant, non? Une marque new-yorkaise a pris les « défauts » des femmes au pied de la lettre pour une campagne publicitaire mettant de l’avant des mannequins de silhouettes et d’origines diverses.

Vous a-t-on déjà posé la question : « Quelle partie de votre corps détestez-vous le plus? » Moi oui. À deux ou trois reprises, même. Étrange, quand j’y pense. C’est certainement une des choses les plus déprimantes (et inintéressantes et inutiles!) à se faire demander. Bref, il y a quelques années, je répondais : « Mon ventre rond ». Il me semble que je ne voyais que ça. Dans le miroir, sur les photos, en sous-vêtement, avec une robe moulante, en essayant d’attacher mon jean, en faisant des redressements assis, en me penchant pour attacher mes lacets, alouette. Il était toujours là, presque omniprésent, à me rappeler mon embonpoint.

Aujourd’hui, je ne saurais trop quoi vous dire. Mes bras mous? Mes bourrelets de dos? En vieillissant, j’ai de plus en plus de mal à ne pas voir mon corps comme un tout et à l’apprécier dans son ensemble. Individuellement, chacune de mes courbes réussit peut-être encore à me choquer un peu, oui. Mais je les observe de plus en plus rarement. Je ne « dissèque » pratiquement plus jamais ma silhouette de mon regard. À quoi cela me servirait-il ? Mes yeux et mon sourire font autant partie de moi que mes cuisses voluptueuses et mes hanches larges. Des traits que j’adore versus des traits que j’aime moins. Beaucoup moins.

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Cependant, ça ne veut pas dire que les gens me voient de la même façon dont je me perçois. Qu’ils n’observent pas mes rondeurs en se disant que je devrais essayer de mieux camoufler mon ventre, mes bras, mon dos, mes cuisses ou mes hanches. Non, loin de là. J’ai arrêté de compter le nombre de fois où je me suis fait dire que j’étais « donc bien courageuse » de porter des vêtements serrés ou de publier des photos de moi en maillot de bain sur mes réseaux sociaux. Ou que je devrais fuir comme la peste les pantalons skinny et les crop tops, les gros imprimés et les rayures horizontales, les tissus brillants, soyeux ou veloutés, parce que, et je cite, « ce n’est pas flatteur sur les filles rondes ». Et si j’étais bien là-dedans, moi ?  Si je m’en foutais un peu d’être belle et désirable aux yeux de tous et toutes ? Si je m’habillais pour moi et mes beaux yeux, et pas pour les autres ?

IMG_2775-575x383C’est cette idée de se faire plaisir que met à l’honneur la marque de mode new-yorkaise SmartGlamour dans sa nouvelle campagne publicitaire intitulée #ImFlattered (#JeSuisFlattée, en traduction libre). En photos : neuf vraies femmes de tous les âges, tailles, silhouettes et nationalités qui jouent les mannequins en tenant devant elles un carton où l’on peut lire des remarques désobligeantes qu’elles ont déjà reçues à propos de leurs vêtements et de leurs corps. Tout ça, habillées de jolies tenues SmartGlamour qui mettent évidemment de l’avant ces « vilains défauts ». Un beau pied de nez à l’industrie de la mode et à ses diktats sévères, mais aussi au fat-shaming et au body-shaming. Une campagne de pub qui fait réfléchir et sourire, en plus de renforcer notre confiance et notre estime de soi ? Je dis oui haut et fort entre deux séances de selfies en maillot et de shopping de crop tops.

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