Maison

De locataires à proprios… enfin!

Fin vingtaine, Marie-Pier Gagnon nous raconte l’achat et la rénovation de sa première maison, étape par étape. Une série de chroniques qui n’a rien du mode d’emploi traditionnel.

Une toilette bleue, du tapis brun et du prélart jaune. C’est le magnifique décor dans lequel mon chum et moi avons habité pendant six ans. Même si nous avons renippé la déco à grands coups de meubles IKEA, l’électricité raboutée, la plomberie capricieuse et le plancher périlleux ont tôt fait de nous agacer.

La propriétaire, une dame âgée, était plus radine que Séraphin qui interdit à Donalda d’acheter une livre de beurre au village. «La toilette n’évacue pas bien quand on tire la chasse d’eau», s’est-on plaint une fois. «Il y a des choses pires que ça dans la vie.» «Les fenêtres laissent entrer l’air dans l’appartement», lui a mentionné la voisine. Du tac au tac, la proprio lui a répliqué: «En Afrique, ils en ont même pas, des fenêtres!»

Quand les tuiles de notre plafond se sont mises à s’affaisser, elle nous a envoyé son homme à tout faire avec un pinceau et un tube de colle blanche… Et tout ça dans notre première année sur les lieux.

Plafond en carton, plancher en prélart jaune, comptoir de faux marbre et beaucoup trop d’électroménagers pour une cuisine, nous avions hâte de passer à autre chose.

Nous avons vite décidé d’être un jour «maîtres chez nous», mais nous avons commencé à nous y intéresser plus sérieusement il y a deux ans. Que recherchions-nous, exactement?

À lire aussi: Acheter une maison en solo, pourquoi pas?

Avec notre petit budget, nous avons d’abord regardé les condos. Ce n’est pas ce qui manque en ville! Certains sont même plutôt abordables.

Le problème avec une copropriété, c’est justement qu’on devient COpropriétaires. On peut bien faire ce qu’on veut dans son unité, mais pour ce qui est de la pelouse, du déneigement ou du toit, tout le monde contribue avec les frais de condo (qui s’ajoutent à l’hypothèque). Pas content? On se plaint au syndicat de copropriété géré par les voisins, à moins de vouloir s’y impliquer. (Je ne me cherchais pas un job à temps partiel comme trésorière.)

Nous avions peur, aussi, de perdre de l’argent au moment de revendre un condo qui ressemblerait à 3000 autres condos en vente en même temps. Nous espérions faire un peu de profit avec ce premier achat.

Ce qui nous a vraiment décidés à renoncer à cette option? Les microbalcons. L’été, nous vivons dehors. Pendant des années, nous avons réinventé notre balcon de 2 m x 5 m en salle à manger, en salon et en potager, le surchargeant de fleurs, de légumes, d’amis et de parents. Nous ne voulions plus de restrictions, nous voulions une vraie cour et une vraie cour, ça vient avec une vraie maison.

Pour nous, il était primordial d’acheter à Montréal. Nous savions que notre travail nous mènerait toujours dans la métropole et, pour avoir vécu en banlieue la majeure partie de notre vie, il nous paraissait impensable de nous taper les embouteillages tous les jours. Mais une maison en ville, ça aussi, c’était impensable. Nous n’avions pas ces moyens-là. Il nous fallait un entre-deux, un hybride entre la maison et le condo.

La solution? Une shoe box.

Petites maisons construites au début du 20e siècle, les shoe boxes ont permis aux ouvriers d’accéder à la propriété. Un étage, pas de sous-sol, une superficie restreinte et un terrain bien à nous; nous avions trouvé la résidence de nos rêves (dans notre tête). Plus officiellement, nous cherchions:

– Une shoe box

– Minimum 2 chambres

– À 15 minutes maximum à pied d’une station de métro

– +/- 1000 pi2

– +/- 225 000 $

– Rénovations mineures seulement

– Quartiers: Ahuntsic, Villeray, Rosemont, Plateau, Mercier-Hochelaga-Maisonneuve

Officieusement, nous cherchions aussi à proximité: une boucherie, une boulangerie, une épicerie, un café, des petits restos et du stationnement. On est «bobos» ou on ne l’est pas!

Tels des explorateurs de Centris ou des aventuriers de DuProprio, nous nous sommes lancés à la recherche de cette petite maison. Une expédition plus périlleuse qu’elle en avait l’air. Planification, inspection, rénovations… ce n’était que le début!

Comment deux jeunes milléniaux arrivent-ils à amasser une mise de fonds suffisante pour acheter une maison? Je vous donne mes trucs de cheap dans ma prochaine chronique.

Pour lire la suite: Acheter une maison: comment on fait pour économiser 65 000 $

 

Marie-Marie-Pier Gagnon est rédactrice à la pige.

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