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Comment préparer son enfant à marcher seul à l’école

Quels sont les meilleurs trucs pour apprendre à un enfant à marcher seul jusqu’à l’école? Des parents répondent.

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J’ai reçu énormément de courriels et de commentaires suite à ma dernière chronique (merci, en passant!). Plusieurs personnes m’ont confié des choses ou ont répondu à la question que je posais : faut-il laisser les enfants marcher seuls à l’école? Je me suis dit qu’il serait égoïste de garder toute ces perles de sagesse populaire pour moi… Voilà donc quelques pistes pour que ces premiers pas vers l’autonomie (héhé) se déroulent sans trop de heurts.

Respecter le rythme de chacun
De façon générale, les jeunes Québécois commencent à se rendre à l’école sans leurs parents vers l’âge de 8-9 ans. Mais comme dans bien des situations, l’âge n’est qu’un chiffre qui n’indique en rien la maturité de l’enfant et sa capacité à faire le trajet de façon sécuritaire. En accompagnant votre enfant dans cet apprentissage, vous jugerez à quel moment il sera prêt et vous aussi, par la même occasion. Comme l’explique Phébée : « Peu importe qu’il ait 7 ans. Je sais qu’il est capable et je lui fais confiance. » Vous connaissez vos enfants mieux que quiconque.

Mais attention, être capable d’aller seul à l’école, c’est une chose. Désirer le faire en est une autre. Certains enfants exigent dès la première année de déambuler en solitaire dans le quartier, alors qu’à l’inverse, des « grands » stressent à l’idée d’être laissés à eux-mêmes. Là encore, il faut être à l’écoute du rythme de votre enfant et essayer de le synchroniser avec le vôtre.

Ce n’est pas une mince tâche, même qu’il peut parfois y avoir des divergences entre les deux parents. L’un peut être prêt à laisser partir l’enfant plus vite que l’autre. « Combien de fois j’ai dû expliquer mon choix et même convaincre mon chum qui s’inquiétait. Il passait parfois devant le « rack à bicycle » en allant travailler pour s’assurer que le vélo de notre fils était bien là! », raconte Phébée.

Pratiquer, pratiquer, pratiquer
Andréane, quant à elle, a graduellement laissé du lousse à sa fille avant de lui faire passer un genre de test : « Nous avons pratiqué le chemin, puis je l’ai suivie de loin sans qu’elle le sache. J’ai même demandé à un étranger d’essayer de lui parler. Lorsque j’ai vu qu’elle respectait toutes mes consignes de sécurité, je l’ai laissée partir seule. »

Connaître le trajet, c’est une partie de l’apprentissage, mais il faut aussi être en mesure de se débrouiller s’il arrive un pépin. Votre enfant devrait savoir où trouver de l’aide. Dans quels commerces peut-il rentrer? Quelles personnes peut-il interpeler? Il devrait aussi savoir votre numéro de téléphone par cœur.

À lire: Et si on laissait nos enfants être plus autonomes?

Montrer le bon exemple
Doris considère que le danger ne provient pas du fait que l’enfant est seul, mais que les gens conduisent souvent trop vite dans les zones scolaires. « Observez les alentours d’une école le matin et en fin d’après-midi », m’écrit-elle. « Vous verrez que c’est parfois hallucinant de voir la conduite de certains parents. » Elle n’est pas la seule à soulever ce problème. Nancy le confirme : « Pour avoir fait le trajet souvent à pied ou en voiture, c’est étonnant de voir que les gens qui roulent vite sont souvent des parents d’enfants qui fréquentent la même école que les miens. »

Lors de la rentrée, François Cardinal avait dénoncé ce problème dans une chronique à La Presse. C’est tout de même paradoxal que les parents qui viennent reconduire leurs enfants pour leur éviter les dangers de la rue soient eux-mêmes dangereux pour les autres enfants. Un petit effort collectif, peut-être?

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Photo: Stocksy

Une étape intermédiaire, peut-être?
Pour les parents occupés mais inquiets, Anne suggérait ceci : « Si on ne peut pas accompagner nos enfants tous les jours, on peut penser à mettre sur pied un Trottibus avec les autres parents de son quartier, pour se partager la tâche. » Un Trottibus (ou Pédibus), c’est un autobus scolaire pédestre. Il y a un « chauffeur adulte » et des arrêts où des élèves se joignent au groupe en direction de l’école, sauf que tout se fait à pied.

Plusieurs personnes m’ont mentionné qu’elles laissaient leur enfant aller à l’école « seul » parce qu’il n’était pas « vraiment seul ». Faire le trajet avec un groupe d’amis et avoir des brigadiers disposés aux intersections permet aux parents d’avoir l’esprit plus tranquille.

Cultiver la fierté, pas la peur
Un mot est revenu très souvent dans ce que j’ai lu : fierté. Celle qui se lit sur les visages des enfants qui s’émancipent avec bonheur. Isabelle pourrait marcher avec ses trois enfants, mais elle ne le fait pas : « C’est si beau de les voir se sentir fiers et capables de le faire sans un adulte. »

Nancy estime que retenir ses enfants n’est pas une solution contre les dangers qui nous entourent : « Il faut plutôt les sensibiliser, leur faire des mises en situations, autrement, ils auront peur d’être seuls et ne gagneront pas en autonomie. C’est notre tâche principale, à nous les parents, de rendre nos enfants autonomes afin qu’ils deviennent des adultes responsables un jour. »

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Pour écrire à Marianne Prairie: chatelaine@marianneprairie.com

Pour réagir sur Twitter: @marianneprairie

Marianne Prarie est l’auteure de La première fois que… Conseils sages et moins sages pour nouveaux parents (Caractère)

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