Ma sœur habite en Allemagne depuis peu. Elle me confiait récemment que ses nouveaux collègues de bureau séparaient clairement leur vie professionnelle de leur vie personnelle. Alors qu’elle se désolait de la rareté des cinq à sept qui auraient facilité son intégration sociale, je me suis interrogée sur ma méthode de démarcation à moi, jeune travailleuse nord-américaine. J’ai eu une révélation : je suis un blender. Tout est mélangé, tout le temps. Mes vies convergent vers mon ordinateur portable, qui agit comme une centrifugeuse. Difficile de distinguer le corpo du perso une fois que c’est entré là-dedans.
Je brouille déjà les frontières en ayant mon bureau à la maison. Soit, être pigiste me procure la flexibilité et l’autonomie dont j’ai besoin en tant que maman et créatrice. Ça convient aussi à ma personnalité plutôt « instant présent », qui se laisse porter par le flot des événements. Le problème avec le manque d’étanchéité, c’est que ça éclabousse d’un bord comme de l’autre. Il devient facile de diluer la productivité ET le temps de qualité en famille.
Après quelques dégâts, je pense avoir trouvé comment éviter les débordements. Je divise la journée en plusieurs petits moments concentrés. J’appelle ça la stratégie du shooter. Santé !
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