L'édito

Le ras-le-bol d’une mère « moderne »

Quatre aspects de la vie de parent dont notre rédactrice en chef se passerait.

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La fête d’enfant version 21e siècle

C’est qui ? C’est qui, le premier parent qui a décidé que l’anniversaire de son chérubin devait être digne d’une foire champêtre ou d’un séjour à Marineland ? Sait-il qu’il a créé un effet papillon ? Aujourd’hui, la fête d’enfant « standard » nécessite des jeux gonflables, une gymnaste hongroise, un poney ou un spa. Et je ne parle pas des sacs à surprises, dont la valeur dépasse largement celle des cadeaux que recevra le petit jubilaire.

Bien sûr, il est encore possible de célébrer à la bonne franquette : gâteau maison, jeux simples, quelques friandises en guise de remerciements. Mais ça veut dire exposer Junior à des commentaires comme « Y aura pas d’animation ? Je vais aller à la fête de Mathis, d’abord ! » ou « Hein, pas de sacs à surprises ? Full poche ! »

Bien sûr, on consolera N’enfant en lui disant que ses vrais amis viendront pour lui et non pour le party. Et tant pis si on est moins nombreux. Mais dès qu’il sera couché, on publiera enfin cet avis de recherche pour mettre la main sur LE parent maudit, instigateur de la fête gonflable.

La police de la boîte à lunch

J’ai parfois un frisson en repensant aux dîners d’écolier des années 1980 et 1990. Ceux dont la portion de produits laitiers se résumait à la crème du petit gâteau Vachon, où les boissons fluo à saveur de fruits décapaient le palais et où le mot fibre était réservé à l’industrie du textile. Sans compter la quantité de déchets que produisaient ces lunchs ; surtout ceux trimbalés dans les sacs de papier brun qui finissaient immanquablement aux poubelles.

Je comprends très bien, donc, qu’on ait eu besoin de faire de la sensibilisation pour promouvoir une meilleure alimentation et des comportements plus écologiques. Mais dans certaines écoles, ce souci vire parfois à la tyrannie… On surveille les boîtes à lunch, et pas seulement pour traquer les allergènes. Comme si des enfants de six, sept ou huit ans étaient responsables de leur contenu. Près de chez moi, pendant un temps, on décernait des certificats à des élèves de maternelle dont les lunchs n’avaient généré aucun déchet durant toute la semaine… Honte à la petite Simone à qui les parents avaient donné une barre tendre par un matin pressé !

Photo: iStock

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L’invasion Disney

Pus, pus, pus capable. Écœurée des vêtements, jouets, brosses à dents, calepins, trottinettes à l’effigie des personnages de film. Fée Clochette, Flash McQueen, Reine des neiges, nous sommes déjà condamnés à vous regarder en boucle. Je n’ai pas envie de vous voir en plus dans l’assiette de ma fille au petit-déjeuner ni sur les sièges de voiture de ma voisine (!). Merci de rester dans vos coffrets DVD.

La journée thématique

Soirée pyjama, été-en-janvier, Saint-Valentin en rouge, chasse au trésor pour pirates, concert de fin d’année en vert-mauve-jaune… Les calendriers d’école et de garderie sont parsemés de fêtes et d’activités « spéciales ». C’est chouette. C’est super chouette de pimenter le quotidien des p’tits loups. J’aimerais en faire autant au bureau. Mais quand ça implique un code vestimentaire ou des accessoires, je décroche.

Non, je n’ai pas de cache-œil ni de bandana à la maison. Mes enfants n’ont aucun vêtement qui « matche » avec Cupidon. Ni de sandales sous la main en plein mois de janvier. Et mon niveau d’enthousiasme pour bricoler un déguisement un mardi soir ? Inversement proportionnel au nombre de journées thématiques !

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