L'édito

Sommes-nous prêtes pour une révolution verte dans nos cuisines?

Comment contrer le gaspillage alimentaire? En cuisinant, tout simplement, rappelle notre rédactrice en chef, qui s’est attaquée, bien malgré elle, au grand ménage de son garde-manger!

Photo: iStock.com/Nomad

Des pâtes alimentaires, de la farine de sarrasin, des lentilles rouges, des haricots blancs, du riz (arborio, sauvage, brun, basmati, thaï!)… Tout le contenu du garde-manger encombre le plancher. Et c’est sans compter les dizaines d’autres sachets de plastique, sacs de papier et boîtes de carton. Soupirs.

L’une de mes filles transvide les restes de denrées non périssables dans des bocaux de type Mason. « Comme ça, on va passer 100 % au vrac! » lance-t-elle, fière, à la cantonade.

Un beau geste. Que je devrais applaudir… Mais c’est lundi soir. Je rentre crevée d’une journée éreintante au bureau. Et, franchement, j’aurais préféré qu’elle s’attaque au ménage de sa chambre. (Je me retiens de vous montrer une photo de son capharnaüm.)

« Le lucuma date de 2015! » s’exclame-t-elle. Ce fruit péruvien réduit en poudre remplace le sucre dans les recettes, je me le rappelle bien. Ce dont je ne me souvenais pas, par contre, c’est que j’en avais…

Sous mes yeux, le bac de compost se remplit de noix rancies, de céréales flagadas, de fruits secs devenus si secs qu’ils ne contiennent plus aucune trace de vitamines. Moi qui valorise le moindre restant pour faire échec au gaspillage, je prends toute une gifle. Dans le fond de ma cuisine se terrent quelques kilos d’aliments perdus.

Au pays, 58 % de la nourriture produite aboutit au dépotoir ou, au mieux, au compostage, selon les résultats d’une récente étude commandée par la banque alimentaire ontarienne Second Harvest, qui travaille à réduire ces pertes. C’est énorme! En sommes-nous conscients? Pas tellement.

Pour chaque ménage, cela représente 140 kilos de denrées jetées par an, soit une dépense de 1 100 $, selon la campagne « J’aime manger, pas gaspiller » du Conseil national zéro déchet.

Bien sûr, le gaspillage alimentaire ne dépend pas uniquement des individus. De la ferme à notre assiette, il y a une chaîne de production plus ou moins longue – plus importante pour le jambon en conserve (oui, ça existe encore!), moins pour la tomate fraîche, on s’entend. S’ajoutent transformateurs, distributeurs, commerçants. Et les pertes s’accumulent au fil des étapes.

Heureusement, des initiatives citoyennes et commerciales naissent ici et là pour freiner ce terrible gâchis. Il ne faudrait pas pour autant négliger nos propres responsabilités. Comment faire notre part? « Un couteau de chef et une planche à découper sont les armes les plus puissantes contre le gaspillage alimentaire », a déjà confié le nutritionniste Bernard Lavallée à Châtelaine. J’aime bien sa formule.

Cuisinons, donc, et vidons joyeusement notre frigo et notre garde-manger! 

Place à la Vie pratique!

Comment faire des choix écolos à l’épicerie? À quelle fréquence nettoyer sa brosse à cheveux? Comment faire un budget et s’y tenir? Ah! Toutes ces questions qu’on se pose… et auxquelles on ne trouve pas toujours réponse. Châtelaine y répondra avec enthousiasme et rigueur dans une nouvelle section qui voit le jour dans le présent numéro. Le ton y est convivial, et le fond, intelligent. Pas question de donner des leçons à qui que ce soit. Châtelaine est toujours là pour vous apporter des pistes de solution créatives et accessibles dans toutes les sphères de votre vie. J’espère que le tout vous plaira!

 Écrivez-moi à  johanne.lauzon@stjoseph.com

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