Je n’ai pas trop compris ce qui m’arrivait. J’étais passée au travers de la première saison sans vraiment le remarquer. Et voilà qu’à mes yeux le personnage du chef de police Jim Hopper volait soudainement le show dans la deuxième saison de la série Netflix Stranger Things.
En fait, ce sont mes hormones qui ont pris le contrôle et, au lieu de suivre l’intrigue, je me suis surprise à rêvasser à une vie avec Chief dans sa cabane.
Exit petite Eleven, tout à coup c’était moi qui voulais regarder la télévision à ses côtés en me gavant de bonbons, goûter aux pyramides de gaufres qu’il te concocte, être ce beignet dans sa bouche… Ahem, bref, je me suis surprise à fantasmer sur un quarantenaire bedonnant, alors que j’en ai toujours pincé pour les jeunes premiers. Qu’est-ce qui se passait avec moi? Était-ce là mon premier «coup de vieille»?
Pas repentante pour deux sous, je me suis mise à parler à mon chum de mon fétichisme naissant pour ce bon vieux Hopper. Chéri s’est contenté de lever les yeux au ciel. (La jalousie est un sentiment qui s’émousse avec le passage du temps...)
J’ai ensuite réalisé que je n’étais pas toute seule dans mon délire, bien au contraire. Les statuts Facebook de copines du genre «Suis-je la seule à trouver le personnage du chef de police sexy dans Stranger Things?/Suis-je normale?/Aidez-moi, quelqu’un!» ont commencé à déferler en vagues sur mon mur. Une amie a même partagé cette liste BuzzFeed prosaïquement intitulée Don’t Look At These Pics Of Chief Hopper If You Don’t Wanna Fall In Love (Ne regardez pas ces photos du chef Hopper si vous ne voulez pas tomber en amour).
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Il fallait que j’en sache plus, que je comprenne pourquoi cet engouement. Pour y arriver, je devais être bien honnête avec moi-même. Qu’est-ce qui me plaisait tant dans ce personnage, pur produit scénaristique de la bien huilée industrie du divertissement états-unienne?
À bien y penser, Jim Hopper est le fruit d’une recette magique: juste assez torturé, mystérieux et vulnérable, tout en assurant dans les moments cruciaux. En toute situation, il incarne le parfait dosage entre force de caractère, sens de l’initiative, indépendance, tendresse, maturité et sensibilité. Bref, Jim Hopper, est une créature dont la perfection n’est pas de ce monde.
Pschhh.
Avez-vous entendu ma balloune se dégonfler?
C’est correct, j’ai compris.
Chief, ton personnage nourrit nos fantasmes, mais t’es aussi vrai que le père Noël et on a passé l’âge d’y croire. Merci pareil pour le thrill, je retourne à la programmation habituelle.
« Chéri, lâche ton ordi, sors le rhum pis le Pepsi, on va se faire tout un jeudi! »
Les opinions émises dans cet article n’engagent que l’auteure et ne reflètent pas nécessairement celles de Châtelaine.
Journaliste indépendante, conférencière et auteure, Marilyse Hamelin dirige le blogue féministe La semaine rose. Son premier essai, Maternité, la face cachée du sexisme, vient tout juste de sortir en librairie.
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