The Power of Meaning : Crafting a Life That Matters
Le nouveau livre d’Emily Esfahani Smith, The Power of Meaning : Crafting a Life That Matters (aux éditions Penguin Random House), est une sorte d’anti-Le secret. Nous sommes à des lieues de l’industrie du bonheur, très attrayante mais remplie de pièges, disons-le, apparue au début des années 2000 et qui a culminé en 2006 grâce à Rhonda Byrne et à son très populaire guide intitulé Le secret. Elle y clamait haut et fort que « le raccourci vous permettant d’atteindre tout ce que vous voulez dans la vie est d’ÊTRE et de vous SENTIR heureux dès maintenant ! » Après l’avoir lu, je me suis dit : « Hourra ! Être heureuse est si facile ; il suffit d’y penser très fort et j’irradierai de bonheur ! Oui, mais concrètement, comment je fais ? » Dans son nouveau livre, Smith, auteure de l’article le plus partagé du magazine The Atlantic, « There’s More to Life Than Being Happy », avance que non seulement le bonheur ne vient pas aussi facilement que ça, mais qu’une vie constamment joyeuse n’est pas (ou ne devrait pas être) notre but ultime. Notre objectif devrait plutôt être de mener une vie qui a un sens. À la suite d’une recherche rigoureuse, elle démontre – avec l’aide d’une équipe d’universitaires et de penseurs incluant le neurologue Viktor Frankl, le philosophe et « sceptique du bonheur » Robert Nozick et le pionnier en soins palliatifs William Breitbart – que nous devrions chercher à avoir une vie sensée. Pour y arriver, il faudrait que nous regardions autour de nous au lieu d’être centré sur notre personne.
Une vie sensée, c’est quoi exactement ? Selon Smith, la recherche de sens (et le pouvoir du sens) provient surtout de l’amour. « L’amour, bien sûr, est au centre d’une vie sensée, écrit-elle. L’action d’aimer prend naissance à travers la définition même du sens : en allant à l’extérieur de soi pour connecter et contribuer à quelque chose de plus grand. » Par exemple, une personne peut survivre à un énorme traumatisme ou à une tristesse infinie – comme lorsqu’on prend soin d’un être cher très souffrant – et être capable de donner un sens à sa vie, donc d’être encore plus comblée et satisfaite. Frankl, un survivant de l’Holocauste, a basé sa vie et son travail sur ce principe. Selon lui, « plus une personne s’oublie – en se donnant à une cause ou à une autre personne qu’elle aime –, plus elle est humaine ». En d’autres termes : on peut vivre quelque chose de très difficile et être triste, mais se sentir tout de même riche, ce qui, selon Smith et Frankl, est beaucoup mieux que de mener une existence ostensiblement heureuse, mais dénuée de sens et superficielle – avoir de l’argent, des biens, une belle carrière, des vacances… Ce n’est pas rien. Mais ce qu’il faut retenir de cet ouvrage inspirant est ceci : faire des choses pour les autres – même si, en fait SURTOUT, si c’est difficile – enrichira notre vie. En plus, on sera probablement en meilleure santé ; des recherches récentes montrent que les gens qui donnent un sens à leur vie ou qui ont un but possèdent un meilleur système immunitaire et courent moins de risques de subir une crise cardiaque. Voici cinq moyens concrets pour mener une vie plus sensée dès maintenant.
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